mardi, août 28, 2012

Au coin de minuit un zeste d'insomnie... #mamamitude

Écouter le souffle régulier du sommeil de mes amours. La puce sous antibios reprend des forces. L'homme terrassé par une subite fièvre combat. Il ronfle.

Je me demande si mon otite récalcitrante me protégera de ces invisibles cochonneries qui rôdent dans les parages.

Dehors, la chaleur de cet étonnant été perdure. Les cigales chantent encore et toujours. De jour comme de nuit!

Je médite sur l'ironie d'attraper une otite en voulant impressionner ma puce. En effet, pour épater la Miss, j'ai eu l'étrange idée de faire des chandelles dans le lac. Folies d'été.

La troisième se termina par une roue aquatique qui me blessa l'oreille. Dans le même rayon d’absurdités que de se péter une cheville en marchant dans l'herbe!

Sur les réseaux sociaux, j'erre entre une fausse rumeur sur la mort de Rihanna et de vrais témoignages d'enfants (adultes) outrés d'apprendre que l'on a fait voter leur vieux parent dont la tête n'est plus là. Révoltée par les bassesses humaines, mon sang bouille. Une image qui se ballade de ci et de là me perturbe les idées...

Puis celles de la rentrée me ramènent sur terre. Mercredi qui vient Miss Soleil commencera sa première année de primaire. Que le temps passe! J'apprécie cet enthousiasme qui jaillit de cette envie de grandir. En allant à deux journées d’activités, elle retrouve son école avec joie. Elle s'étonne: "Maman, j'ai réalisé aujourd'hui que je suis une ancienne maternelle!". Je souris. L'on parle. Ainsi va la vie.

À l'école, elle retrouve aussi sa meilleure amie. Sara. En allant la chercher, j’aperçois ce binôme bien connu de la cour de récréation. Ces deux là cliquent. Il n'y a rien à y faire. C'est chimique, électrique, c'est comme ça!

Leur affection est si sincère qu'il est impossible d'y résister. Même lorsque c'est tumultueux. Elles ont passé l'année dernière à apprendre les méandres des relations humaines. Leur année de maternelle s'est rythmée de ces frictions de filles qui apprennent à s'aimer. Je t'aime. Je t'aime plus. Je l'adore. Elle est plus mon amie!

En mon coin parental, j'aide la Miss à gérer ces nouvelles émotions qui la traversent. J'observe. Grimace. Analyse. Communique. Je n'apprécie guère comment l'autre joue avec les émotions de ma puce. Mais je ne peux que conseiller l'enfant. La guider de mon mieux.

"Sara est jalouse que tu aies d'autres amies? Tant pis pour elle! Tu as juste à lui dire que tu restes son amie même lorsqu'elle fait une colère. Je sais c'est difficile." D'expérience en expérience la Miss comprend. Apprend. En mon coin "d'adulteries" je souris.

J'apprends qu'elle aime Sara de tout son petit cœur. "Elle est pas comme les autres Maman!" s'exclame-t-elle avec verve. Je suis fière de la voir se tenir debout et cultiver plusieurs relations amicales même si celle-ci la passionne. C'est que cette Sara est plutôt délurée en son genre. Elle sacre, elle minaude, elle colère. Elle apprend le mot "sexy" à la Miss qui s'en délecte. L'on corrige le tir à la maison. À six ans, sexy est inapproprié dans le langage courant et c'est ainsi!

J'apprends dans la foulée combien "sexy" est populaire dans la cour d'école. En creusant le sujet je comprends que dans la bouche de ces petites filles (qui ne savent même pas ce qu'est le sexe), être sexy veut dire être jolie. Être belle. J'en ressens quelques frissons. Si les petites filles d'aujourd'hui associent la beauté à être sexy, on est quand même mal barré!

J'explique alors les variétés du vocabulaire et je fais passer le message qu'il y a toutes sortes de mots pour exprimer toutes sortes de choses et qu'il est important de les connaitre afin de bien les utiliser! La puce enregistre.

Pendant que j'assimile combien elle grandit, elle ne pense qu'à une chose: faire un party pyjama avec son amie Sara! La fin de l'année arrive et l'occasion ne se présente pas. La puce maugrée.

Puis en retrouvant son école, elle y retrouve son amie.  Les filles sont si heureuses de se revoir que je ne peux qu'en percevoir l'intensité de leur relation enfantine.

Arrive alors la mère de la petite en uniforme de militaire. C'est une première rencontre. Je découvre la mère de la meilleure amie de ma puce. Elle est si différente de moi que cela m'intrigue. Je réalise à quel point nos filles, qui s'adorent, viennent de milieux opposés.

L'amitié c'est un peu comme l'amour, cela se calcule pas, cela se ressent, cela se vit. Liées par l'affection de nos fillettes, nous échangeons. Avec mon allure bohème, mes boucles folles et mes intonations du vieux continent, j'ai la subtile sensation qu'elle est aussi étonnée que moi de se retrouver là.

Puis, avec un trémolo dans la voix, elle m'apprend qu'elle partira pour l’Afghanistan d'octobre 2012 à juillet 2013. Je la vois regarder son enfant avec inquiétude. Mon cœur se serre. Troublée je suis. Je regarde cette petite fille qui rejette l'idée du départ de sa mère. Je vois la douleur de la mère qui regarde sa fille. Tant d'émotions se meuvent en ces regards qui s'échangent.

Pendant qu'une multitude de sensations maternelles voguent dans l'air qui nous unit, les filles se câlinent et rigolent. Insouciantes. Elle m'explique qu'elle craint de partir durant toute la première année de primaire de sa fille. J'opine. Son regard est profond. Je m'y plonge en silence. Je me doute que la petite souffrira. Je sens que la mère souffrira. Moi qui n'apprécie pas la guerre, j’absorbe cette souffrance en taisant mes opinions personnelles.

La soirée pyjama tant rêvée des filles se concrétise à mesure que l'on échange. Je comprends que je suis en train de traverser une nouvelle étape d'enfance. L'affection de ma puce pour cette petite fille me pousse hors de mes zones de confort et c'est tant mieux. C'est la magie de l'enfance. Et puis, se fracturer le crâne, par ci par là, c'est toujours bon pour la santé mentale. L'esprit s'ouvre et se libère en se fracturant le crâne. J'inspire.

Au fond de mes sens nait alors une évidence: si cette petite doit passer tant de mois sans sa mère à ses côtés, je ne peux que soutenir (et encadrer) leur amitié enfantine. Car quand on traverse des moments difficiles, on a besoin de nos amies. Quel que soit notre âge...

lundi, août 20, 2012

Chroniques ferroviaires sur l’Océan

En méditant sur les différentes façons de mettre en mots ce sympathique voyage sur rails, aujourd'hui, j'ai fini par décider de laisser couler les mots librement, tout simplement. 

Après tout le bonheur d'un blogue personnel, c'est cette liberté que l'on apprivoise numériquement, chacun à sa façon, selon ses inspirations et envies...

En ces kilomètres sur rails, j'ai définitivement senti l'inspiration m'envahir les sens et réveiller le sang en mes veines. Aussi l'envie se conjugue à l'inspiration et forme ce premier récit de voyage en train sur l'Océan...

Mères et filles vont prendre l’air d’Halifax par la voie de l’Océan.

  
En mon enfance, le train faisait partie de la culture de cette campagne française où je suis née. Je me souviens même de l’arrivée du TGV dans les mœurs locales, un grand moment pour ce petit coin de Jura où je vivais à l'époque.

Puis la vie m’a trouvée d’autres cieux où grandir et mon adolescence montréalaise m’a fait oublier les trains. En plantant mes racines dans le continent américain, j’ai rapidement assimilé le concept de la route et de sa liberté aux accents beatniks. Le train n’a alors plus fait partie de mes réalités.

Pourtant au fil de la dernière décennie, petit à petit, le train est réapparu à mes déambulations mentales. Peut-être est-ce la faute de Marie-Julie avec qui je voyage mentalement (de façon virtuelle) depuis quelques années déjà.

Comme celle-ci adore les trains et excrète la voiture, à ses côtés, c’est souvent en train que je voyage. Aussi inutile de dire que j'étais ravie lorsque j’ai appris que la blogueuse franco qui m’accompagnerait durant cette expérience Via-Rail serait Marie-Julie!

Sachant que nos deux filles s’entendent comme deux larrons en foire, nul va s’en dire que ma puce était aussi pas mal contente de partir en compagnie de celle de Marie-Julie. Le voyage s’annonçait joyeux dès son annonce.

Alors que les filles embarquèrent à Montréal, c’est de la toute petite gare de Charny que nous sommes parties en pleine nuit. À noter que l’agent de bord, bien gentil, a même permis à l’homme de venir déposer nos bagages directement dans notre cabine et d'en voir l'intérieur. 

À peine Maya et Miss Soleil se retrouvent-elles que le party de fillettes embarquent. De quoi faire sourires les mamans!


L’on découvre la cabine avec les couchettes superposées de Marie-Julie et Miss Soleil grimpe allégrement le long de l'échelle pour rejoindre Maya pendant que l’on discute. 

Ce voyage est sans wifi, donc en ce qui me concerne, il se fera déconnecté de mes habitudes numériques. Même pas peur! Marie-Julie m’apprend que c’est l’agent de bord qui transforme les banquettes de ma cabine en couchettes. Alors que l’on en parle, celui-ci passe dans l’étroit couloir de la voiture qui héberge nos cabines. 

Il nous fait un petit résumé du fonctionnement du train, de l’heure des repas, des boutons à ne toucher qu’en cas de force majeure et il me dit qu’il va installer les couchettes dans ma cabine. Quelques minutes plus tard, les puces en folie viennent explorer le dessus de notre lit superposé. 

Tout de suite je constate la propreté des draps et de la cabine. J’inspecte la toilette. Tout aussi propre. J’avoue un petit soupir de soulagement. Le train tangue et l’on se balade dans les étroits couloirs en se cognant plus qu’il est possible de compter. Pas si simple de marcher droit dans un train qui file dans la nuit!

Après avoir laissé jouer les filles, l’on se décide à aller se coucher. Je ferme la porte de notre cabine et me retrouve nez à nez avec une Miss Soleil en joie. Elle m’explique en long et en large comment c’est son rêve de dormir en haut et combien c’est cool de pouvoir ainsi dormir dans un train. Que peut-il y avoir de meilleur que de s'endormir en réalisant un rêve cool?


Alors qu’elle pose la tête sur son oreiller, j’observe avec affection son visage irradié de pur bonheur. Je ferme les lumières de la cabine et garde la veilleuse près de mon oreiller. Le train la berce. J’ai à peine lu deux pages de mon livre que déjà j’entends son souffle régulier qui se conjugue avec ces bruits particuliers du train qui s'efface dans la nuit.

Je garde ouvert le store de la fenêtre et je contemple ces lumières qui percent l'obscurité de la nuit. Elles me passent sous les yeux comme d’éphémères lucioles. Confortablement installée dans ma couchette, j’apprécie ces sensations qui m’envahissent. Je commence à bien ressentir cette merveilleuse sensation de liberté. Synonyme de voyage. Une liberté qui se profile avec les kilomètres que l'on avale.

J'inspire la zénitude qui m'envahit. Je laisse glisser les multiples émotions qui jaillissent à la surface de mes sens. Émotions d’enfance, émotions d’ailleurs et d'ici. Des émotions douces qui se fondent dans le calme de ma cabine. Mais autant j’apprécie cet instant (un peu hors du temps), autant je ne trouve pas évident de m’habituer au roulis du train sur les rails!

Alors que je gardais des impressions de voyage en TGV où la vitesse est constante, je découvre là un train qui doit s’adapter à la complexité d’une signalisation ferroviaire qui m’échappe. 


Parfois le train file à toute vitesse, parfois il ralentit, d’autres fois il s’arrête, puis repart, puis ralentit ou accélère, etc. Je ne sais plus trop où j’en suis si ce n’est que j’ai l’impression de me faire bringuebalée comme une botte de foin!

Il faut avouer que je suis sujette à la « motion sickness » et que je trimballe une otite en passager clandestin. Ceci n’aidant pas à cela. Pourtant malgré tout, je ne ressens aucun malaise, juste d’étranges sensations auxquelles je ne suis pas du tout habituée. Mais en ces sensations nouvelles coule aussi une source d’aventure dont je me nourris.

Je dors d’un sommeil léger. Je me réveille alors que je jour se lève sur un pont qui se détache dans la brume matinale. J’écoute le souffle régulier de ma puce qui dort encore et j’apprécie ce paysage qui se dessine par ma fenêtre. Le train est arrêté. Tout est calme. Immobile. J'ai une pensée tendre pour mon homme qui ne peut voir un pont sans s'extasier...


 Le train repart et ma puce se réveille. C’est bientôt le temps de retrouver les filles pour le petit de déjeuner dans la voiture restaurant. Une bonne journée de train nous attend. Nous n’arriverons à destination qu’en fin d’après-midi...

Les puces se retrouvent avec des sourires éclatants. Dans la voiture restaurant les tables sont prêtes et j’ai une faim de loup! Je commence à m’habituer aux mouvements dodelinants de ce train qui nous emporte vers l’Atlantique. Par les fenêtres, défile la forêt. Parfois quelques clairières de civilisation l’égaient.  

Surement par manque de stimulation visuelle, je fais une petite fixation sur les poteaux électriques à l’allure vétuste qui longent la voie ferrée.  Une fois le petit déjeuner avalé, l’on va faire un tour de train, histoire de se dégourdir les jambes…

L’on traverse les couloirs des voitures avec cabines, certaines sont ouvertes. L’agent de bord réinstalle les banquettes. Juste avant la voiture dôme, les filles courent dans une voiture quasi vide avec des murs décorés de différents drapeaux. Elles se défoulent pendant que l'on s'assoit par terre. Vient ensuite la fameuse voiture dôme avec son compartiment panoramique...

Sur les savants conseils de Marie-Julie, je décide de garder les couchettes pour la durée de notre voyage aller. Les filles passent d’une cabine à l’autre selon leurs envies. Elles s’éclatent sur la couchette dessus et c’est pas mal pratique! 

Cette disposition de cabine permet aussi de se reposer, confortablement allongée, le nez collé sur le paysage qui défile. Accrocher des coins de campagne et apercevoir les arrières-cours des villes que l'on traverse. Dans ces conditions, se laisser bercer par le train devient une seconde nature...


Les filles s’amusent si bien que l'on peut profiter de moments de calme sans devoir répondre 36 fois par heure à d'incessants:  « Maman? Regarde… » ou encore pire « Maman, j’ai envie… ». On ne manque pas d'en apprécier le répit! Et roule le train qui nous emporte au loin…

Nous traversons le Nouveau Brunswick et le paysage change un peu. Il dévoile une terre aux accents ocres qui me rappelle la Baie deFundy. J’en apprendrai d’ailleurs plus sur le sujet sur le trajet du retour mais chaque chose en son temps…

Les heures filent comme le train sur les rails. Nous finissons de manger notre repas du midi sans avoir pris le temps de nous ennuyer une seule seconde.

Les filles, complices, jouent à bricoler, dessiner, lire, se chamailler le iPad, inventer des histoires, regarder le paysage, etc. Les mères prennent ça cool, disciplinent par ci par là, répondent aux besoins d'enfance, lisent des magazines, prennent des notes, papotent, pianotent sur un iPhone, regardent par la fenêtre...

Et voilà qu’Halifax se découvre au bout de nos rails. À noter qu’en traversant le port, les filles nous pointent un bateau de croisière au loin et Maya repère vite les oreilles de Mickey qu’il arbore!


Après vingt heures de train, cette première expérience ferroviaire est excellente. Et même si l’on est toutes contentes de marcher sur la terre ferme, je suis un peu surprise de ne pas avoir vu vu le temps passer!

Ainsi, je commence à mieux comprendre cette magie du train. Moi, la roadie convaincue. Voilà que j'apprécie les avantages de ce mode de transport de plus en plus hors du commun au Canada.

Je repense à un passé, pas si lointain, où le train s'intégrait complétement aux voyages canadiens. J'en respire une bouffée de nostalgie qui me donne à réfléchir.

Pendant que je médite en silence, les filles bavardent à tout vent. L'on débarque du train pour respirer l'air d'Halifax. La Nouvelle Écosse nous accueille avec le soleil.

Je rêve d’une douche, une vraie. Une douche spacieuse de chambre d’hôtel. Car même si nos toilettes privées disposaient d’une douche, j’ai du mal avec l’idée de me laver entre un lavabo et une toilette. Si le voyage avait duré plus longtemps, surement que je l’aurais appréciée mais là, je suis juste prête pour celle de l’hôtel!

En sortant de la gare, c’est avec curiosité que je découvre Halifax au soleil. Et c’est parti pour deux jours à parcourir les rues de la petite ville et à humer l’air marin qui l’enrobe. À suivre...

vendredi, août 17, 2012

Puces sur rails...

De retour d'une joyeuse escapade à Halifax...

Un bon millier de kilomètres en une semaine fait toujours du bien au moral!

Et ce ne sont pas n'importe quels kilomètres que nous venons d'avaler en compagnie de Marie-Julie, Marci et nos rejetons respectifs!

Ce sont des kilomètres qui se déroulent sur rails. Des kilomètres de rails qui nous emportent vers l’Atlantique, là-bas, tout au bout, à l'Est, vers le deuxième plus gros port naturel au monde!

Invitées par Via-Rail à expérimenter le trajet Océan de sa ligne de chemin de fer, nous avons avalé ces kilomètres de rails avec gourmandise. De jour comme de nuit. Nous en avons même profité pour expérimenter la cabine sur rails, les couchettes superposées, la voiture dôme et les repas qui tanguent. Et je peux tout de suite dire que les puces ont tout simplement a.d.o.r.é!

 

Halifax en Nouvelle Écosse. Une toute petite ville sur un grand port. Quelques fantômes du Titanic, un zeste de pirate et une ambiance chaleureuse. Ceci et cela donnent un endroit où il semble bon vivre...

Après avoir été énormément déçue par St-John durant un roadtrip au Nouveau Brunswick, je ne m'attendais à rien d'Halifax. Une bonne façon pour ne pas être déçue de nouveau! Et puis, ensuite, lorsque charme il y a, alors celui opère encore mieux. Et charme il y avait...

Mais 1200 kilomètres de rails en une semaine, cela vous fatigue quand même une vieille mère! Aussi avant que ne coulent les mots, les sensations, réflexions et anecdotes, les images s'inscrivent dans l'air numérique de ce sympathique voyage...

mardi, août 07, 2012

Après la pluie tropicale, le soleil, et la fraîcheur...

Dimanche dernier, un gros orage accompagné d'une pluie tropicale a sonné la fin de cette masse de chaleur qui stagnait sur nos têtes depuis des semaines.

Des semaines à écouter chanter les cigales, jour et nuit, le sourire aux lèvres.

Avec une température de même, on pouvait presque se croire en Floride. Manquait juste quelques palmiers pour faire plus crédible…

Mais depuis cette journée où la pluie était si chaude qu’il faisait bon se baigner dans le lac, la normale reprend son cours. Les cigales ne chantent plus la nuit.

Ce matin l'on a frôlé les dix degrés. Un petit vent aux accents nordiques faisait frisonner la peau gavée de chaleur.

Petite moue qui se transforme en grimace. L’on se sent déjà plus au Québec qu’en Floride! Schnnoouuut! C'est pas déjà fini les tropiques québécoises? Dreamin' of an endless summer...

La semaine dernière Miss Soleil a fait les frais de cette chaleur tropicale que l’on connait peu. La Miss nous a donné quelques frayeurs avec un bon coup de chaleur qui a bien déréglé la température de son corps…

Il faut dire que si l’on sait gérer un -30 les doigts dans le nez, un +30 qui dure et qui dure nous rend un peu niaiseux. Nous sommes définitivement bien moins conscients des dangers de la chaleur que de ceux du froid. Une bonne leçon d'apprise!

Connaissant ma puce, je ne doute pas qu’elle a dû peu boire au camp. Car même si les moniteurs encouragent les enfants à boire, je connais mon énergumène...

Il lui suffit de boire une petite gorgée pour être convaincue qu’elle a bien bu. D’autant plus qu’elle n’aime pas particulièrement être la seule avec un chapeau. Voyons la mère, tu sais bien que c'est nul d'être la seule avec un chapeau!

Me voilà donc devenue la police de l'eau (et du chapeau) en chef. Pas cool la mère! Enfin après quelques jours difficiles et deux nuits mémorables (de celles qui se gravent dans la mémoire parentale), la Miss est de nouveau en état de marche.

La voir chanter et sauter de nouveau est un indicible bonheur. Et même si elle est un peu affaiblie, elle récupère pas mal plus vite que ses parents zombifiés par le manque de sommeil!

Ce matin, je me lève avec les poules pour une chronique techno à Radio Canada. Je repense à cette pluie si chaude de dimanche dernier. Y'a rien comme une douche de pluie pour se rafraichir les idées par 31 degrés!

Et je prie le ciel frisquet pour que l'été dure encore un peu. C'est si bon d'avoir chaud...

Avec les heures qui s'écoulent, le jour se réchauffe. Le chant des cigales, encore un peu timide, reprend son cours estival. Je souris.