Une vie humaine, un grain de sable dans l'éternité...
Lorsque j’étais toute petite, élevée par ma grand-mère, je l'écoutais parler de ma pomme aux adultes environnants. Souvent elle disait combien j'étais gentille et je trouvais que c'était une piètre qualité.
À l'époque je me souviens que je n'en comprenais pas vraiment le point. Est-ce que ce n'était pas le cas de tout le monde?
La gentillesse me semblait si simple, si naturelle, est-ce que tout le monde n'était pas ainsi?
À cette époque, en mes sens d'enfance, tout le monde était gentil! Franchement, je ne voyais vraiment pas en quoi c'était une qualité digne de mention...
Et puis en grandissant, j'ai commencé à percevoir les méchancetés autour de moi, à l'école et aussi chez les adultes. Avec la découverte de la méchanceté humaine j'ai commencé à comprendre ce qu'était la destruction.
Être méchant était humain mais je n'en voyais pas le point. La méchanceté rend la vie plus difficile et aride. Pourquoi choisir cette voie? D’après moi, être gentil était bien meilleur à la santé.
D'ailleurs, s'il m'arrivait d'être méchante avec autrui, jamais je n'aimais la sensation que j'en ressentais, cet arrière-goût amer dans la bouche...
Cela dit, être gentille ne faisait pas de moi une personne influençable ou faible, j'avais aussi la chance d'avoir un caractère bien trempé et la repartie facile. Je n'étais pas du genre à me laisser marcher sur les pieds.
Ma vie d'enfant n'a pas été un long fleuve tranquille. Avec les années j'ai su construire une carapace pour protéger cette gentillesse qui couvait en mon cœur.
À l'adolescence, la colère extrême pouvait parfois me rendre méchante et je n'en appréciais guère le principe. La souffrance et la méchanceté sont souvent complices. Mais c'est toujours dans la méchanceté que je me suis sentie faible, jamais dans la gentillesse.
En murissant j'ai réalisé à quel point j'aimais la gentillesse humaine. Quitte à être rose bonbon ou fleur bleue. Avec le temps, j'ai appris à respecter la gentillesse, à en apprécier la qualité. Et j'ai décidé de la cultiver plutôt que de l'étouffer.
Aujourd'hui, je crois que la gentillesse est une force que l'on sous-estime trop souvent. À mes yeux elle est synonyme de paix. De paix avec les autres mais aussi avec soi..
La gentillesse est un état d'être, c'est un sourire gratuit offert à un inconnu dans la rue. En mon âme et conscience, la gentillesse est compère du bonheur...
J'adore ! Je partage ! Merci !
RépondreSupprimerTrès beau texte qui me touche étant moi aussi gentille, par contre, ayant grandi dans une monde où tout le monde est gentil, j'ai difficile encore dans ma vie d'adulte d'avoir une carapace assez solide à mon goût.
RépondreSupprimerSi c'était si simple, tout le monde serait gentil !!! Ce qui n'est pas le cas comme tu le dis !
RépondreSupprimerJ'ai ce "défaut" de gentillesse et desfois c'est un peu contre moi :)
Sophie merci! :)))
RépondreSupprimerMarie-Claude, c'est vrai que la carapace est obligatoire, la mienne s'est forgée avec le temps et j'avoue qu'elle me rend service. Contente de voir que je ne suis pas la seule à aimer cultiver sa gentillesse intérieure...
Looange, perso je refuse de le prendre comme un défaut. Être bon ne veut pas dire être con ;) De mon coté, je suis gentille mais cela ne m'empêche pas d'être dure en certaines circonstances! Et cela m'énerve comment l'on rabaisse la gentillesse pour en faire l'apanage des faibles! Elle a tellement de valeur. Et franchement c'est vrai que je me sens faible dans la méchanceté et je suis persuadée que la gentillesse est une force...
"La gentillesse est une force que l'on sous-estime trop souvent" - tu as tellement raison là-dessus!
RépondreSupprimerJe suis entièrement d'accord avec ça ! Moi aussi quand j'étais plus petite je ne voyais pas vraiment en quoi c'était une qualité... Et malheureusement c'est vrai que la gentillesse n'est pas pratiquée par tout le monde !
RépondreSupprimerChaque jour je m'efforce de l'être, et pour moi aussi la gentillesse est une qualité incomparable.
RépondreSupprimerTout à fait d'accord avec ce très beau message. Et je dirais que ce l'important, quand on est gentil(le), c'est surtout de ne pas non plus être bonne poire...
RépondreSupprimerJ'ai bien aimé ton billet sur la gentillesse. En effet, tout le monde devrait faire un petit effort. Un sourire à un inconnu. Tenir la porte à celui qui nous suit. Dire bonjour, merci, bonne journée plus souvent.
RépondreSupprimerMerci pour cette belle réflexion!
Très beau billet, d'une grande sagesse... car plus j'avance dans mon métier d'enseignante plus j'acquière la certitude que la gentillesse, l'empathie désarme et face à mes élèves si jeunes et si mal menés par la vie, tellement en colère, tellement révoltés, tellement désespérés : c'est d'une grande utilité et efficacité !
RépondreSupprimerSylvie, vraiment, j'en suis persuadée :)
RépondreSupprimerDelphine, il faut dire qu'elle est sous-estimée à tort! :(
Valérie, à mon avis c'est la meilleure façon de tracer des chemins de paix... Cela m'a pris 30 ans pour comprendre ce que voulait dire ma Mère-Grand et je suis bien triste qu'elle ne soit plus de ce monde pour pouvoir lui dire...
Elpadawan, souvent je me demande si on mélange pas les torchons et les serviettes à ce sujet. J'ai toujours la gentille naturelle mais jamais je n'ai été bonne poire ;) Et je vois une réelle distinction entre les deux principes...
Michèle, personnellement, un sourire échangé avec un inconnu me réchauffe le coeur et me redonne espoir en l'humanité. J'aime les petits gestes de gentillesse qui apaisent notre humanité...
Merci tribu Moselet, je trouve dommage que trop souvent l'on associe gentillesse et faiblesse. Je pense que vieillir tout en cultivant la gentillesse permet de ne pas s'aigrir et de grandir intérieurement, c'est vraiment une force à mes yeux...