Au coin de ma blanche brousse...
Ce 13 mars marque mon cinquième dimanche depuis que j'ai été victime d'une subite paralysie faciale en me réveillant le 6 février dernier. Ce 13 mars, l'on change d'heure et je peux dire que j'ai presque retrouvé ma face. Encore un 20% d'effort et je devrais retrouver ma symétrie naturelle. Enfin je le souhaite de tout coeur.
Cela dit, l'amélioration de mon visage engendre un soulagement qui n'a pas de nom. J'en médite les raisons et les transformations. Je vois briller la lumière au fond du sombre tunnel dans lequel cette maladie m'a emportée. Même si je dois encore subir les affres des douleurs herpétiques que je traite à coups de forte médication, je crois que le pire est derrière. Enfin je l'espère...
Cette semaine, voyant mon visage prendre du mieux, j'ai eu l'idée loufoque de réduire ma médication. Histoire de voir comment se portaient les douleurs étouffées par les cachets. Mal m'en pris puisque je me suis retrouvée une autre journée au fond de mon lit, écroulée sous la douleur et la raideur de cette moitié de visage affectée. Comme me l'a expliqué le docteur, il va falloir que je prenne mon mal en patience et encore bien des petites pilules rouges et blanches avant de voir la sortie de cet horrible tunnel. Ce maudit virus a endommagé mon nerf facial et j'en ai cruellement conscience. Alors que je reconnais mon visage dans le miroir et que je vois la lumière au bout du tunnel, je me dis que c'est une petite victoire dans une grosse bataille.
Et tandis que je me relève de la maladie, je constate le bordel qui s'amoncelle en ma maison. Je grimace. Alors que je retrouve la santé, j'accepte de nouveau ces piges qui me tombent sur le coin du nez. Puis j'ai ensuite le regret de ne pas passer autant de temps créatif avec M'zelle Soleil que je l'aimerais. Je grognasse. Alors que je travaille à ses cotés, je lui explique les choses de la vie (et ses raisons). Fière des réflexions qu'elle partage avec moi, je sais qu'elle comprend même si cela ne la satisfait pas vraiment. En bref, mon défi du mois de mars sera certainement d'arriver à me relever de la maladie tout en essayant de ne pas trop en faire d'un coup! Même si à chaque répit de la douleur, un élan de vie m'emporte vers l'avant et qu'une subite rage de vivre me traverse l'esprit...
Vendredi dernier alors que le Japon connait l'horreur, j'essaie de me couper en quatre pour donner de l'attention à ma puce de salon. Alors que je travaille entre un article et une traduction, j'essaie de lui trouver des occupations créatives pour ne pas trop la câbler devant la télé. Et lorsqu'elle vient me déconcentrer de ses "maman" à foison. Je la câline pour ne pas bougonner, je la chatouille pour ne pas grommeler et je fais d'une pierre deux coups en l'intégrant à mes lessives qui font tourner les machines.
Arrive la nuit qui tombe sur la forêt silencieuse et je me dis que la fin du monde doit ressembler à ce que vit le Japon actuellement. Quand je regarde ces images, je ne peux m’empêcher de me demander s'il y a des gens dans les maisons et lorsque je regarde les voitures sur la route je me dis qu'ils ont bien peu de chance de s'en sortir. Au fond de mon coeur, un élan d'horreur se conjugue à des vagues de tristesse et de compassion qui font comme un typhon d'émotions intérieures. Je regarde ma puce qui joue et je respire profondément pour mieux accrocher la normalité de ma brousse enneigée.
Je me plonge dans cette traduction qui m'aiguise les neurones et je suis submergée par les dessins et découpages de M'zelle Soleil qui comble mon coeur de maman. Je me sens alors bien chanceuse de ce quotidien que je vis au coin de ma brousse tranquille (malgré les obstacles de santé, les remous de la vie et la neige qui n'en finit plus de tomber). Au coucher, en compagnie de ma fillette, l'on prie pour ce pays dévasté.
Et pendant que passe le temps qui tisse les jours, l'homme fait des muscles d'acier en pelletant à gogo car au coin de ma brousse c'est l'hiver pas à moitié...
5 commentaires:
Moi aussi j'ai eu cette pensée quand j'ai vu ce qui se passait au Japon. Ça ressemblait trop aux films qu'on regarde....
C'est intense !
Bon courage pour ton visage. C'est vrai que nous sommes jamais bien bien patients dans ces moments là.
Bisoux :)
Que de neige mon dieu, que de neige ! Ici les Forsythias pointent leurs bourgeons jaunes et le soleil chauffe délicieusement jusqu'à 17°
Quelle cochonnerie ce virus, je t'embrasse fort.
Quel chouette film! et dire qu'à Montréal il n,y a presque plus rien. je veux mon lac!!!!
Looange, en effet, quand je vois ce qui se passe là-bas, je me dis qu'en ce qui les concerne c'est certainement une fin du monde à leur échelle... Merci pour tes pensées...
Valérie, oh que oui! De la neige on en a et on en mange! Avec un peu de chance on verra quelques pousses d'ici la mi-mai. D'ici j’espère bien renaitre avec le printemps. Je te renvoie mes meilleures pensées...
Moukmouk, Merci, mais dis t'y retournes quand à ton lac? Ici le notre est encore gelé bien dur...
bonjour! ici je suis a Coree.Je suis tres content de lire tes journoux.
Bijoux
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