Parlons girolles...
Aujourd'hui, le temps était tout simplement sublime, il est bien possible que l'on ait frôlé les vingt degrés en plein soleil. Une température divine.
Aujourd'hui, les services de gardes en milieu familial faisaient grève. Alors la mère que je suis a pris la relève, mis de coté ses pains sur sa planche et a fugué avec son enfant au bord de l'eau.
Une journée bien remplie avec des jasettes de voisinage, des rencontres fugaces et des humeurs de lac. Une chasse photographique réussie et une M'zelle Soleil qui est allée se coucher en chantonnant "Grève, grève, c'est très très l'fun, très l'fun, très l'fun, la p'tite grève..."
Une fois l'enfant couché, je vais faire un tour sur Twitter voir ce qui s'est déroulé durant la journée.
Il ne me faut guère de temps pour comprendre que le mot du jour est "vaginite". Michelle Blanc, de son franc parler, fait jaser Twitter qui gazouille à tout vent...
Mais une question se pose. Est-ce que le mot vaginite est tabou chez les femmes? Peut-être. En public tout du moins. Ce qui est certain c'est qu'il fait vite s'hérisser le poil des hommes!
En fait, c'est un sujet délicat et inconfortable que l'on discute entre copines. À l'intime. Car lorsque le contexte s'y prête et que les langues féminines se délient alors il n'y a plus rien de tabou à ce sujet. Il se transforme plutôt en une ribambelle de blagues, de confidences et des grimaces...
Aussi, je réalise que de mon coté, vaginite n'est certainement pas mon mot de prédilection pour aborder le sujet. En effet, je crois bien que je préfère encore parler de champignons, c'est plus champêtre. Cela me met plus à l'aise. Quitte à y penser, je lance l'idée sur Twitter. L'idée fait mouche. Ce faisant, j'en parle à mon homme qui travaille devant son écran. Je lui résume la chose et lui explique mon concept perso:
- Non mais c'est vrai, tu dis vaginite, instinctivement tu fais isssshhhhhh mais si tu dis champignons ça ouvre l'appétit!
Il me regarde à moitié amusé, à moitié dégouté et me répond:
- Ouf, quand même pas sur! Ça a plus tendance à me couper l'appétit! Mais c'est la même chose?
- Ben oui, généralement c'est des vaginites à champignons que les femmes ont. C'est les plus courantes me semble, c'est la flore qui fait des champignons comme dans la forêt...
Il me regarde avec effroi. À moitié morte de rire, j'enfonce le clou en continuant la discussion à savoir si cela ressemble vraiment à des champignons sous un microscope. Cela part à la dérive. L'homme renchérit en plaisantant girolles. L'on déraille un bon coup pour finalement éclater de rire en choeur devant l'ampleur de nos niaiseries.
Alors, ma foi, cette vaginite 2.0 aura certainement eu le mérite de réveiller l'humour nocturne en ma maison. Et puis c'est bientôt Halloween, la fête où il fait bon se dégouter et se faire peur! À savoir si c'est vraiment un sujet tabou chez les femmes, je me pose la question. En privé, entre copines, je ne pense pas vraiment que cela soit le cas. En public, par exemple, c'est une autre histoire...
mercredi, octobre 27, 2010
mardi, octobre 26, 2010
Sur le bout de la langue...
Sur le bout de la langue...
L'automne m'aspire. Tombe la pluie. Gèlent les nuits. Je combats un certain spleen qui absorbe la lumière de mes mots. Les jours rétrécissent. Les petits soucis de la vie s'amusent de mes heures. Grimaces de saisons.
Je brouillonne des idées dispersées sur des carnets de papiers. Je m'éparpille. J'assemble mes bouts de quotidien. Je materne. J'aime. Je cogite. Je chagrine. Je raisonne. Je travaille. Je vis.
J'écris des articles avec des sujets précis. Mais l'inspiration personnelle me boude. À moins que cela ne soit ma pomme des bois qui boudasse un schouïa.
Dans la forêt dénudée, il n'y a plus que les mélèzes qui flamboient. Le spectacle d'automne est fini. La nature prépare son long sommeil hivernal. Les jours grisaillent. Certaines nuits chuchotent des rumeurs de flocons givrés.
Les décorations d'Halloween fleurissent sur les perrons. Les citrouilles découvrent des faces goulues. Elles mâchouillent la saison avec d'effrayants sourires. Bientôt les petits monstres envahiront les rues et l'on sera de la partie...
Aujourd'hui, non sans un soupir, je constate que le petit chat semble perdu. Petit chaton noir disparu? Je boudasse. Et j'en profite pour barbariser cette langue que j'affectionne.
Alors, quitte à faire, autant en profiter pour la décortiquer un coup avec une expression choisie. Je découvre l'ancienneté de celle-ci qui a évolué avec la langue qu'elle emploie. Une expression ancestrale qui s'adapte au fil de temps.
Cependant j'ajouterais ma nuance personnelle de cette expression que j'utilise de temps en temps. En effet, j'aime aussi l'utiliser non pas tant pour "envoyer bouler" des personnes mais plutôt la stupidité. Ayant une fâcheuse tendance à envoyer paître la connerie (surtout lorsque la patience me fait défaut).
EXPRESSION via Expressio.fr
« Envoyer paître »
SIGNIFICATION
Se débarrasser (de quelqu'un) avec brusquerie. Envoyer promener.
DÉFINITION
On l'a oublié parce que qu'on ne l'utilise plus sous cette forme, mais le verbe paître a d'abord été transitif, puisqu'au XIIe siècle il signifiait, au sens propre, « nourrir un animal », version d'où nous vient repu, issu de repaître (également transitif à l'époque), toujours largement utilisé, qui cohabitait avec pu, pour « nourri » (lorsqu'on a été pu et repu, l'estomac est forcément bien rempli). Ce verbe a aussi eu d'autres significations, de « conduire au salut », en religion, à « tromper », au XIIIe siècle, lorsqu'en employé avec faire ; selon Rey et Chantreau, on a même eu au Moyen-Âge un faire paître avec soi qui signifiait « attirer dans son parti par des promesses ».
Aujourd'hui, le verbe est principalement intransitif, puisqu'on ne paît plus les animaux mais qu'on les fait paître lorsqu'on les mène aux champs. Et comme les champs « broutables » ne sont pas forcément à proximité immédiate de la ferme, faire paître les animaux, c'est souvent les éloigner vers un champ à distance. Il est donc aisé d'imaginer que notre expression est une métaphore de cet éloignement, l'importun étant brutalement envoyé au loin pour éviter qu'il continue à déranger.
Mais il faut savoir que si l'expression est apparue au XVe siècle (attesté en 1461 chez François Villon), dès le XIIIe, faire herbe paistre, également en rapport avec le sens de « tromper », s'utilisait pour « mener comme un sot, en dupant ». Ceci explique que, dans son Dictionnaire français publié en 1680, César Pierre Richelet, donne à notre locution la signification « envoyer promener comme un sot ». De nos jours, on a donc oublié la sottise de l'importun pour n'en plus considérer que le côté dérangeant justifiant qu'on cherche à l'éloigner sans ménagement.
COMPLÉMENT
« Et quand Edmond avait remis ça en le raccompagnant à la gare de Lyon, l'autre mois, le docteur Barbentane l'avait envoyé paître. » Louis Aragon - Les beaux quartiers - 1936
L'automne m'aspire. Tombe la pluie. Gèlent les nuits. Je combats un certain spleen qui absorbe la lumière de mes mots. Les jours rétrécissent. Les petits soucis de la vie s'amusent de mes heures. Grimaces de saisons.
Je brouillonne des idées dispersées sur des carnets de papiers. Je m'éparpille. J'assemble mes bouts de quotidien. Je materne. J'aime. Je cogite. Je chagrine. Je raisonne. Je travaille. Je vis.
J'écris des articles avec des sujets précis. Mais l'inspiration personnelle me boude. À moins que cela ne soit ma pomme des bois qui boudasse un schouïa.
Dans la forêt dénudée, il n'y a plus que les mélèzes qui flamboient. Le spectacle d'automne est fini. La nature prépare son long sommeil hivernal. Les jours grisaillent. Certaines nuits chuchotent des rumeurs de flocons givrés.
Les décorations d'Halloween fleurissent sur les perrons. Les citrouilles découvrent des faces goulues. Elles mâchouillent la saison avec d'effrayants sourires. Bientôt les petits monstres envahiront les rues et l'on sera de la partie...
Aujourd'hui, non sans un soupir, je constate que le petit chat semble perdu. Petit chaton noir disparu? Je boudasse. Et j'en profite pour barbariser cette langue que j'affectionne.
Alors, quitte à faire, autant en profiter pour la décortiquer un coup avec une expression choisie. Je découvre l'ancienneté de celle-ci qui a évolué avec la langue qu'elle emploie. Une expression ancestrale qui s'adapte au fil de temps.
Cependant j'ajouterais ma nuance personnelle de cette expression que j'utilise de temps en temps. En effet, j'aime aussi l'utiliser non pas tant pour "envoyer bouler" des personnes mais plutôt la stupidité. Ayant une fâcheuse tendance à envoyer paître la connerie (surtout lorsque la patience me fait défaut).
EXPRESSION via Expressio.fr
« Envoyer paître »
SIGNIFICATION
Se débarrasser (de quelqu'un) avec brusquerie. Envoyer promener.
DÉFINITION
On l'a oublié parce que qu'on ne l'utilise plus sous cette forme, mais le verbe paître a d'abord été transitif, puisqu'au XIIe siècle il signifiait, au sens propre, « nourrir un animal », version d'où nous vient repu, issu de repaître (également transitif à l'époque), toujours largement utilisé, qui cohabitait avec pu, pour « nourri » (lorsqu'on a été pu et repu, l'estomac est forcément bien rempli). Ce verbe a aussi eu d'autres significations, de « conduire au salut », en religion, à « tromper », au XIIIe siècle, lorsqu'en employé avec faire ; selon Rey et Chantreau, on a même eu au Moyen-Âge un faire paître avec soi qui signifiait « attirer dans son parti par des promesses ».
Aujourd'hui, le verbe est principalement intransitif, puisqu'on ne paît plus les animaux mais qu'on les fait paître lorsqu'on les mène aux champs. Et comme les champs « broutables » ne sont pas forcément à proximité immédiate de la ferme, faire paître les animaux, c'est souvent les éloigner vers un champ à distance. Il est donc aisé d'imaginer que notre expression est une métaphore de cet éloignement, l'importun étant brutalement envoyé au loin pour éviter qu'il continue à déranger.
Mais il faut savoir que si l'expression est apparue au XVe siècle (attesté en 1461 chez François Villon), dès le XIIIe, faire herbe paistre, également en rapport avec le sens de « tromper », s'utilisait pour « mener comme un sot, en dupant ». Ceci explique que, dans son Dictionnaire français publié en 1680, César Pierre Richelet, donne à notre locution la signification « envoyer promener comme un sot ». De nos jours, on a donc oublié la sottise de l'importun pour n'en plus considérer que le côté dérangeant justifiant qu'on cherche à l'éloigner sans ménagement.
COMPLÉMENT
« Et quand Edmond avait remis ça en le raccompagnant à la gare de Lyon, l'autre mois, le docteur Barbentane l'avait envoyé paître. » Louis Aragon - Les beaux quartiers - 1936
vendredi, octobre 15, 2010
Relativiser la nouveauté...
Relativiser la nouveauté...
Je travaille en compagnie de mon homme qui se frotte au télétravail. En silence, l'on se concentre. Dehors octobre appelle novembre. Journée grise et pluvieuse. Les dernières feuilles s'envolent...
J'explore la Toile à la recherche de sujets pour mes articles techno lorsque je tombe sur un débat qui me royalement sourire. Je m'exclame en me tournant vers l'homme:
- Come on! Là, c'est vraiment n'importe quoi! T'y crois-tu, y'a un débat sur le droit à la vie privée du fœtus sur le Web!?!?!
- Ben voyons! qu'il me répond. C'est n'importe quoi! J'en aurai vraiment rien à foutre d'avoir ma photo de fœtus sur le Web, même avec les jambes écartées! C'est un peu du foutage de gueule...
L'homme s'amuse de cette idée autant que moi. L'on en discute en riant. En fait, plus je réfléchis au concept et plus je rigole. J'imagine que je fais partie de cette majorité de ces mères canadiennes peu concernées par le sujet! En effet, de plus en plus de photos de fœtus se retrouvent sur la Toile. Et alors? Le fœtus s'en bat le coquillon et la plupart des gens aussi! Le fœtus de ma fille est sur Internet et le monde s'en fout... Mais bon, je ne dois pas être un bon exemple à suivre.
D'après cet article, les mères espagnoles seraient le plus inquiètes quant à ce nouveau phénomène. Les cultures et les perceptions, c'est comme les goûts et les couleurs, cela ne s'explique pas vraiment. En ce qui me concerne, je suis tout à fait sensible à mes virtualités partagées. Celles-ci offrent un éclairage sur ma fille depuis son foetus. J'ai conscience de cet état de fait. Je me pose régulièrement des questions sur le sujet afin de me sentir à l'aise dans mon utilisation bloguesque. Mon état passionné de photographe n'aide pas mon cas. Ma fillette est devenue une petite muse que je prends grand plaisir à photographier. Elle m'inspire et je me laisse un peu aller. Que les Espagnoles me fouettent! Je suis peut-être un cas irrécupérable...
Je ne cache rien de son état blogué à M'zelle Soleil. D'ailleurs elle rencontre régulièrement des gens qui la connaissent virtuellement. Je lui explique la chose à la mesure de sa compréhension enfantine. En gros, elle sait que maman écrit des "texcxtes" et que je la prends beaucoup en photo! Je sais aussi que mon attention photographique a une influence positive sur son estime personnelle. Et j'en profite pour régulièrement aborder le concept de beauté intérieure afin de ne pas lui enfler les chevilles. Pour ne point l'étouffer de ma lentille, je la capte souvent au naturel, alors qu'elle bouge, qu'elle joue, qu'elle vit. Depuis peu, elle aime poser et je bataille un peu le principe. Je remarque aussi qu'elle comprend de mieux en mieux la photo. Assez bien d'ailleurs pour que je lui prête la bête et la laisse expérimenter le terrain...
Au fur et à mesure qu'elle grandit, je réajuste mon tir virtuel. Plus elle possédera une vie privée qui sera sienne et moins je la bloguerai. C'est certain. Cependant, il est bien possible que je continue de bloguer mes perceptions de la parentalité.
En mes questionnement sur le sujet, j'en viens toujours à relativiser le concept. Ne sommes-nous pas que des grains de sable sur les plages de l'humanité? Ma fille n'est certainement pas la seule enfant en photo sur le Web. Dans la multitude des images d'enfants, mes photos d'elle sont une goutte d'eau dans l'océan! Après tout, 81% des petits se retrouvent sur le Web avant d'avoir deux ans. Le principe se normalise. Cela va de pair avec nos nouveaux modes de vie numériques. Et ne dit-on point que c'est dans la masse que l'on peut le mieux se cacher?
En extrapolant un peu, l'on peut imaginer que virtualiser l'enfance c'est comme se promener dans les rues de New-York avec son rejeton. Si je marche dans les rues d'une grande mégalopole avec ma fille, tous les passants peuvent la regarder, est-ce que je la mets plus en danger qu'en publiant des photos d'elle sur le Web?
Aussi au fil des années, je remarque que beaucoup de ceux qui viennent butiner mon jardin virtuel envoient de bonnes pensées à M'zelle Soleil. Il veulent son bien et son bonheur. Je les en remercie et j'en apprécie la chaleur humaine. C'est une énergie positive qui même si invisible n'en est pas moins réelle. La famille et amis éloignés ont aussi la possibilité de la voir grandir. Je n'en vois pas le mal. Et même si je comprends la peur de certains, je refuse de laisser cette peur dicter ma vie. Les temps changent. Le Web s'imprègne de nos vies. C'est ainsi.
Et puis, la paranoïa c'est pas mon truc. Si j'en ressens les frissons, je vais illico me balader au royaume des mamans blogueuses. Je regarde les photos des enfants que je vois. J'analyse les sentiments que je ressens devant ces images partagées. Et comme mes sentiments sont toujours positifs, je relativise encore et toujours...
Je travaille en compagnie de mon homme qui se frotte au télétravail. En silence, l'on se concentre. Dehors octobre appelle novembre. Journée grise et pluvieuse. Les dernières feuilles s'envolent...
J'explore la Toile à la recherche de sujets pour mes articles techno lorsque je tombe sur un débat qui me royalement sourire. Je m'exclame en me tournant vers l'homme:
- Come on! Là, c'est vraiment n'importe quoi! T'y crois-tu, y'a un débat sur le droit à la vie privée du fœtus sur le Web!?!?!
- Ben voyons! qu'il me répond. C'est n'importe quoi! J'en aurai vraiment rien à foutre d'avoir ma photo de fœtus sur le Web, même avec les jambes écartées! C'est un peu du foutage de gueule...
L'homme s'amuse de cette idée autant que moi. L'on en discute en riant. En fait, plus je réfléchis au concept et plus je rigole. J'imagine que je fais partie de cette majorité de ces mères canadiennes peu concernées par le sujet! En effet, de plus en plus de photos de fœtus se retrouvent sur la Toile. Et alors? Le fœtus s'en bat le coquillon et la plupart des gens aussi! Le fœtus de ma fille est sur Internet et le monde s'en fout... Mais bon, je ne dois pas être un bon exemple à suivre.
D'après cet article, les mères espagnoles seraient le plus inquiètes quant à ce nouveau phénomène. Les cultures et les perceptions, c'est comme les goûts et les couleurs, cela ne s'explique pas vraiment. En ce qui me concerne, je suis tout à fait sensible à mes virtualités partagées. Celles-ci offrent un éclairage sur ma fille depuis son foetus. J'ai conscience de cet état de fait. Je me pose régulièrement des questions sur le sujet afin de me sentir à l'aise dans mon utilisation bloguesque. Mon état passionné de photographe n'aide pas mon cas. Ma fillette est devenue une petite muse que je prends grand plaisir à photographier. Elle m'inspire et je me laisse un peu aller. Que les Espagnoles me fouettent! Je suis peut-être un cas irrécupérable...
Je ne cache rien de son état blogué à M'zelle Soleil. D'ailleurs elle rencontre régulièrement des gens qui la connaissent virtuellement. Je lui explique la chose à la mesure de sa compréhension enfantine. En gros, elle sait que maman écrit des "texcxtes" et que je la prends beaucoup en photo! Je sais aussi que mon attention photographique a une influence positive sur son estime personnelle. Et j'en profite pour régulièrement aborder le concept de beauté intérieure afin de ne pas lui enfler les chevilles. Pour ne point l'étouffer de ma lentille, je la capte souvent au naturel, alors qu'elle bouge, qu'elle joue, qu'elle vit. Depuis peu, elle aime poser et je bataille un peu le principe. Je remarque aussi qu'elle comprend de mieux en mieux la photo. Assez bien d'ailleurs pour que je lui prête la bête et la laisse expérimenter le terrain...
Au fur et à mesure qu'elle grandit, je réajuste mon tir virtuel. Plus elle possédera une vie privée qui sera sienne et moins je la bloguerai. C'est certain. Cependant, il est bien possible que je continue de bloguer mes perceptions de la parentalité.
En mes questionnement sur le sujet, j'en viens toujours à relativiser le concept. Ne sommes-nous pas que des grains de sable sur les plages de l'humanité? Ma fille n'est certainement pas la seule enfant en photo sur le Web. Dans la multitude des images d'enfants, mes photos d'elle sont une goutte d'eau dans l'océan! Après tout, 81% des petits se retrouvent sur le Web avant d'avoir deux ans. Le principe se normalise. Cela va de pair avec nos nouveaux modes de vie numériques. Et ne dit-on point que c'est dans la masse que l'on peut le mieux se cacher?
En extrapolant un peu, l'on peut imaginer que virtualiser l'enfance c'est comme se promener dans les rues de New-York avec son rejeton. Si je marche dans les rues d'une grande mégalopole avec ma fille, tous les passants peuvent la regarder, est-ce que je la mets plus en danger qu'en publiant des photos d'elle sur le Web?
Aussi au fil des années, je remarque que beaucoup de ceux qui viennent butiner mon jardin virtuel envoient de bonnes pensées à M'zelle Soleil. Il veulent son bien et son bonheur. Je les en remercie et j'en apprécie la chaleur humaine. C'est une énergie positive qui même si invisible n'en est pas moins réelle. La famille et amis éloignés ont aussi la possibilité de la voir grandir. Je n'en vois pas le mal. Et même si je comprends la peur de certains, je refuse de laisser cette peur dicter ma vie. Les temps changent. Le Web s'imprègne de nos vies. C'est ainsi.
Et puis, la paranoïa c'est pas mon truc. Si j'en ressens les frissons, je vais illico me balader au royaume des mamans blogueuses. Je regarde les photos des enfants que je vois. J'analyse les sentiments que je ressens devant ces images partagées. Et comme mes sentiments sont toujours positifs, je relativise encore et toujours...
mercredi, octobre 13, 2010
Condensé de lac et couleurs d'automne...
Condensé de lac et couleurs de saisons...
Il règne au lac un calme qui parait presque surréaliste lorsque l'on se connecte à la Toile. Là, c'est l'agitation humaine qui se virtualise. Les communications qui s'emballent. Les informations qui circulent à la vitesse de la lumière. Toutes ces âmes qui grouillent. Actualité. Beauté. Popularité. Richesse. Catastrophe. Scandale. Politique. Argent. Opinions. États d'âmes. Blablabla...
Ici, les heures s'écoulent au rythme du vent qui se fout de tout ça. Le genre humain s'efface devant une nature épanouie. Une brillante lumière réchauffe les journées d'automne. La forêt se dénude. Les feuilles tombent. Je soupire. Le soleil brille. Je souris.Ces dernières semaines m'aspirent dans un certain spleen que je bataille. Je m'isole.
Je ressens le contre-choc de l'été dernier qui ne fut pas des plus faciles. Mon moteur intérieur accuse quelques pannes. Je le répare en silence. Bientôt viendra l'hiver. Je grelotte un peu à y penser. Pour oublier la saison à venir, je me tourne vers ces piges que je travaille. Je m'implique dans un projet qui me stimule. Je vais passer une soirée en compagnie de sympathiques geekettes. Sous peu, j'irai faire un tour de mégapole...
J'étire le cordon maternel qui m'attache à M'zelle Soleil. Je raisonne la mère-louve qui grogne. Ainsi ma mini Miss prend des vacances en coin de lac. Ma belle-mère, en visite de France, a loué une jolie maison non loin. M'zelle Soleil y installe ses pénates avec grand bonheur. C'est une mini aventure familiale. Elle ne connaissait guère cette grand-mère qu'elle n'avait pas vue depuis ses dix-huit mois. Ensemble, elles découvrent cette filiation qui les lie. M'zelle Soleil découche. Et même si je la vois quand même tous les jours, je sens bien le cordon qui s'étire. Je grimace.
Et puis il y a le village qui s'endort et le lac qui reprend ses aises. Juste avant de se faire emprisonner dans les glaces, il respire une nature bienfaisante que j'inspire. Expire. En quelques images, j'en capte l'atmosphère qui s'en dégage...
Descendre la montagne sur une "balançoire roulante"...
Nos fins de semaine sont principalement occupées par des activités familiales. Dimanche dernier, c'est dans le coin de Charlevoix que l'on s'est évadés les idées. Là-bas, nous avons découvert le Massif de la Petite Rivière St-François. Situé à une vingtaine de kilomètres de Baie Saint Paul, ce Massif accueille une station de ski qui divise la montagne en trois secteurs. Il offre aussi une vue spetaculaire sur le fleuve St-Laurent.
Ce Massif n'offre pas énormément d'inclinaison mais possède plusieurs sous-bois et pistes à bosses. Réputé, il semble en excellente santé économique. Un téléphérique y sera bientôt installé. Et, les fins de semaine d'automne, il s'y déroule une activité à ne pas manquer. Afin de profiter des superbes couleurs, "le Massif" offre la possibilité de descendre la montagne en télésiège. Une façon unique d'apprécier le paysage.
Bien habillés, le vent froid appelle l'hiver qui s'approche, nous nous rendons au sommet de ce massif. Une fois sur le télésiège, ma belle-mère est aux anges et ma fille absorbe une multitude de sensations nouvelles. La vue est tout simplement magnifique. Excitée comme une puce, la Miss bavarde tout le long de la descente qui dure une vingtaine de minutes. Les rayons du soleil transpercent les feuilles translucides aux couleurs presque phosphorescentes. Le fleuve, majestueux, s'étale à l'horizon. J'ouvre grand les yeux pour ne rien manquer de la beauté de l'endroit.
En bas, une surprise nous attend, il fait dix degrés de plus chaud qu'en haut! Un petit bonheur qui clôture bien cette incroyable ballade à la cime des arbres. Lorsque vient le temps de remonter la montagne, M'zelle Soleil s'exclame avec un grand sourire: "Yes! On va refaire de la balançoire roulante!". Et c'est reparti pour un petit tour dans les airs...
Il règne au lac un calme qui parait presque surréaliste lorsque l'on se connecte à la Toile. Là, c'est l'agitation humaine qui se virtualise. Les communications qui s'emballent. Les informations qui circulent à la vitesse de la lumière. Toutes ces âmes qui grouillent. Actualité. Beauté. Popularité. Richesse. Catastrophe. Scandale. Politique. Argent. Opinions. États d'âmes. Blablabla...
Ici, les heures s'écoulent au rythme du vent qui se fout de tout ça. Le genre humain s'efface devant une nature épanouie. Une brillante lumière réchauffe les journées d'automne. La forêt se dénude. Les feuilles tombent. Je soupire. Le soleil brille. Je souris.Ces dernières semaines m'aspirent dans un certain spleen que je bataille. Je m'isole.
Je ressens le contre-choc de l'été dernier qui ne fut pas des plus faciles. Mon moteur intérieur accuse quelques pannes. Je le répare en silence. Bientôt viendra l'hiver. Je grelotte un peu à y penser. Pour oublier la saison à venir, je me tourne vers ces piges que je travaille. Je m'implique dans un projet qui me stimule. Je vais passer une soirée en compagnie de sympathiques geekettes. Sous peu, j'irai faire un tour de mégapole...
J'étire le cordon maternel qui m'attache à M'zelle Soleil. Je raisonne la mère-louve qui grogne. Ainsi ma mini Miss prend des vacances en coin de lac. Ma belle-mère, en visite de France, a loué une jolie maison non loin. M'zelle Soleil y installe ses pénates avec grand bonheur. C'est une mini aventure familiale. Elle ne connaissait guère cette grand-mère qu'elle n'avait pas vue depuis ses dix-huit mois. Ensemble, elles découvrent cette filiation qui les lie. M'zelle Soleil découche. Et même si je la vois quand même tous les jours, je sens bien le cordon qui s'étire. Je grimace.
Et puis il y a le village qui s'endort et le lac qui reprend ses aises. Juste avant de se faire emprisonner dans les glaces, il respire une nature bienfaisante que j'inspire. Expire. En quelques images, j'en capte l'atmosphère qui s'en dégage...
Descendre la montagne sur une "balançoire roulante"...
Nos fins de semaine sont principalement occupées par des activités familiales. Dimanche dernier, c'est dans le coin de Charlevoix que l'on s'est évadés les idées. Là-bas, nous avons découvert le Massif de la Petite Rivière St-François. Situé à une vingtaine de kilomètres de Baie Saint Paul, ce Massif accueille une station de ski qui divise la montagne en trois secteurs. Il offre aussi une vue spetaculaire sur le fleuve St-Laurent.
Ce Massif n'offre pas énormément d'inclinaison mais possède plusieurs sous-bois et pistes à bosses. Réputé, il semble en excellente santé économique. Un téléphérique y sera bientôt installé. Et, les fins de semaine d'automne, il s'y déroule une activité à ne pas manquer. Afin de profiter des superbes couleurs, "le Massif" offre la possibilité de descendre la montagne en télésiège. Une façon unique d'apprécier le paysage.
Bien habillés, le vent froid appelle l'hiver qui s'approche, nous nous rendons au sommet de ce massif. Une fois sur le télésiège, ma belle-mère est aux anges et ma fille absorbe une multitude de sensations nouvelles. La vue est tout simplement magnifique. Excitée comme une puce, la Miss bavarde tout le long de la descente qui dure une vingtaine de minutes. Les rayons du soleil transpercent les feuilles translucides aux couleurs presque phosphorescentes. Le fleuve, majestueux, s'étale à l'horizon. J'ouvre grand les yeux pour ne rien manquer de la beauté de l'endroit.
En bas, une surprise nous attend, il fait dix degrés de plus chaud qu'en haut! Un petit bonheur qui clôture bien cette incroyable ballade à la cime des arbres. Lorsque vient le temps de remonter la montagne, M'zelle Soleil s'exclame avec un grand sourire: "Yes! On va refaire de la balançoire roulante!". Et c'est reparti pour un petit tour dans les airs...
mardi, octobre 05, 2010
Paradis de lac
Paradis de lac
Une journée sans gardienne, celle-ci malade a fermé boutique. Du coup, je fais la pige buissonnière. Une journée de soleil aux allures d'été indien. J'apprécie. La lumière d'automne traverse les feuilles translucides qui s'accrochent aux branches des arbres. L'odeur musquée de la forêt embaume l'atmosphère. Les collines mordorent...
Un après-midi d'octobre béni des Dieux. Une promenade mère-fille dans le village endormi. Un arrêt au parc. M'zelle Soleil dans la balançoire s'envole haut dans les airs tandis que je retiens mon souffle de louve. Sur une glissade, elle rencontre une coccinelle assoupie. En soufflant dessus, elle la fait passer de main en main. Il fait beau.
Le lac si calme et paisible. Il n'y a pas un chat sur la plage. Jambes nues sur un quai oublié, le soleil me caresse la peau triste. J'en soupire de délice. Il fait chaud. M'zelle Soleil concocte une recette de sable, de branches et de feuilles mortes. Elle papote. Pas un souffle de vent ne vient rider la surface de l'eau. Le bleu du ciel se reflète dans la beauté de cette nature qui s'effeuille. Pas un nuage ne flotte à l'horizon. Zénitude...
Une journée sans gardienne, celle-ci malade a fermé boutique. Du coup, je fais la pige buissonnière. Une journée de soleil aux allures d'été indien. J'apprécie. La lumière d'automne traverse les feuilles translucides qui s'accrochent aux branches des arbres. L'odeur musquée de la forêt embaume l'atmosphère. Les collines mordorent...
Un après-midi d'octobre béni des Dieux. Une promenade mère-fille dans le village endormi. Un arrêt au parc. M'zelle Soleil dans la balançoire s'envole haut dans les airs tandis que je retiens mon souffle de louve. Sur une glissade, elle rencontre une coccinelle assoupie. En soufflant dessus, elle la fait passer de main en main. Il fait beau.
Le lac si calme et paisible. Il n'y a pas un chat sur la plage. Jambes nues sur un quai oublié, le soleil me caresse la peau triste. J'en soupire de délice. Il fait chaud. M'zelle Soleil concocte une recette de sable, de branches et de feuilles mortes. Elle papote. Pas un souffle de vent ne vient rider la surface de l'eau. Le bleu du ciel se reflète dans la beauté de cette nature qui s'effeuille. Pas un nuage ne flotte à l'horizon. Zénitude...
Chroniques d'enfance...
Chroniques d'enfance version automnale...
- Mais!?!? Pourquoi y'a des gens qui lui tapent dessus avec de gros marteaux!!!
L'on échange un regard complexe avec Juan. L'on était pas vraiment prêt à parler de crucifixion juste là, maintenant...
- Heu, c'est parce-qu'ils le crucifient, je réponds. Ils l'attachent sur la croix avec des clous dans les mains...
- Mais, c'est quoi crucifie?
Il faut alors expliquer du mieux possible pourquoi Jésus se fait taper dessus avec de gros marteaux. L'on y échappera pas! Je déglutis et me voilà partie pour une séance sauvage de catéchisme en plein air!
L'homme grimace et grognasse un peu. Il trouve que ce ne sont pas des notions de son âge. Je veux bien mais bon, l'on a pas le choix de lui expliquer ce qu'elle a sous les yeux! Et puis, c'est une réalité qui fait partie de notre histoire ancestrale depuis des millénaires. L'on aborde pas vraiment la religion, juste les personnages et différentes actions. L'on y va un pas à la fois.
Au fur et à mesure que l'on essaie de lui expliquer, à son échelle d'enfance, les derniers moments de Jésus sur la croix, je me creuse les idées adultes. L'homme m'accompagne dans ce chantier mental. M'zelle Soleil est fascinée par l'histoire du Christ et les icones qui en racontent le cheminement. Heureusement que la forêt colorée allège le tout! Je bredouille un peu. J'aspire le paysage d'automne qui nous entoure tandis qu'elle poursuit:
- Mais, pourquoi ils voulaient le tuer?
Heu... Ce n'est vraiment pas une histoire facile à expliquer "drette là" sans aucune préparation! En vérité, l'on y arrive tant bien que mal. J'en profite pour introduire quelques nouveaux mots à son vocabulaire. Ceci nous fait aborder les idées subversives, la mort, le paradis. Le décès de Chanelle lui donne maintenant un repère lorsqu'il est question de la mort. Au final, l'on se pose presque autant de questions qu'elle s'en pose...
Et le soir venu, j'écoute ma Mini Miss nous expliquer que si elle avait été grande, elle aurait empêché les gens de tuer Jésus parce-que c'est pas bien de tuer. Cela me fait réaliser que la définition de sa conscience est bien réelle. Je suis fière de la voir si bien se développer. Selon les experts, à cinq ans, l'enfant parle presque aussi clairement qu'un adulte peut le faire. Et son questionnement est en perpétuel action! Nul doute qu'il est plus facile de répondre aux questions du genre ci dessous qu'à celles qui mènent à la crucifixion!
- Mais Maman, pourquoi y'a un pirate sur la bouteille?
- C'est une tête de mort qui indique que c'est du liquide très dangereux. Il ne faut pas y toucher et c'est pour cela que c'est dans le tiroir fermé de papa!
Ces dernières semaines, j'écoute la paix qui habite le non silence de la forêt. L'automne m'absorbe. Au fil de mes sentiments, je surfe quelques spleens aux féeries mélancoliques.
Après une semaine de pluie (une semaine qui inscrit de nouveaux records de précipitations), le soleil revient installer la saison qui déplume la forêt. Les couleurs, après avoir atteint leur summum sous la pluie, commencent à roussir. Les nuits se rafraichissent. Les feuilles tombent.
Depuis des semaines, l'on mange des pommes sous toutes les formes. Depuis que nous sommes allés faire une cueillette en gang d'amis et d'enfance au début de septembre, nous sommes dans les pommes.
Pommes-souvenirs d'une superbe journée sur l’Île d'Orléans et pour une fois, ce sont les enfants qui ont tout ramassé! Un bonheur en soi. Même si j'ai croqué dans quelques fruits au passage, je n'ai pas déposé une seule pomme dans le sac! Et pourtant, nous sommes revenus à la maison avec 15 livres de pommes...
Pommes-souvenirs d'une superbe journée sur l’Île d'Orléans et pour une fois, ce sont les enfants qui ont tout ramassé! Un bonheur en soi. Même si j'ai croqué dans quelques fruits au passage, je n'ai pas déposé une seule pomme dans le sac! Et pourtant, nous sommes revenus à la maison avec 15 livres de pommes...
Comme dirait l'homme nous sommes ainsi devenus une usine artisanale de transformation de pommes! Une douzaine de tartes (dont deux tatins et plusieurs "parisiennes"), trois crumbles et plusieurs soupes (chou-fleur/pommes ou encore courges/pommes) plus tard, l'on voit le fond du sac! Et les feuilles tombent...
M'zelle Soleil aura cinq ans lorsque toutes les feuilles seront tombées. Le 13 novembre prochain, j'organise une grande fête pour l'occasion (une séquelle psychologique de son été plâtré m'ayant transformée en véritable Party Mama!). Ma mini Miss est aujourd'hui une petite fille avec sa personnalité propre. Une petite fille que j'adore avec une personnalité dans laquelle je reconnais certains de nos traits. En notre mélange génétique se dessine un individu unique. Un petit individu qui grandit et nous vieillit.
À sa naissance, le futur s'est concrétisé en elle. Ce fut un processus étrange qui m'intrigua dès le départ. En ce petit bout d'humain réside toute la puissance de mon futur. En tant que parents, nous sommes son présent, nous serons un jour son passé mais elle sera toujours notre futur. Un futur que je cultive au présent.
À sa naissance, le futur s'est concrétisé en elle. Ce fut un processus étrange qui m'intrigua dès le départ. En ce petit bout d'humain réside toute la puissance de mon futur. En tant que parents, nous sommes son présent, nous serons un jour son passé mais elle sera toujours notre futur. Un futur que je cultive au présent.
J'ai lu quelque part que la seconde enfance se situe entre 3 et 6 ans. C'est une période qui aboutit à la découverte de la réalité extérieure. Depuis quelques mois, je vois bien que ma puce comprend de mieux en mieux la réalité qui l'entoure. Parfois j'ai l'impression de lui avoir tissé une bulle de coton et que sa curiosité la pousse à en écarter des pans pour se faire des fenêtres, pour s'y construire une maison.
Cette année est donc la dernière de sa seconde enfance. Mais que vient-il ensuite? Combien d'étapes il y a-t-il à l'enfance? Est-ce que l'adolescence clôt le tout? Des experts disent que la sixième année est une année marquante, il y a l'entrée à l'école et une autonomie enrobée de maturité qui s'affirme au quotidien. Il parait qu'à la sixième année, la personnalité de l'enfant est formée. Et pendant ce temps les parents rament à suivre les courants d'enfance qui les entraînent, les bouleversent, les inquiètent. Entre cinq et sept ans, un enfant grandit en moyenne de cinq centimètres par année! Quant à moi, je ride...
Cette année est donc la dernière de sa seconde enfance. Mais que vient-il ensuite? Combien d'étapes il y a-t-il à l'enfance? Est-ce que l'adolescence clôt le tout? Des experts disent que la sixième année est une année marquante, il y a l'entrée à l'école et une autonomie enrobée de maturité qui s'affirme au quotidien. Il parait qu'à la sixième année, la personnalité de l'enfant est formée. Et pendant ce temps les parents rament à suivre les courants d'enfance qui les entraînent, les bouleversent, les inquiètent. Entre cinq et sept ans, un enfant grandit en moyenne de cinq centimètres par année! Quant à moi, je ride...
Mais je réalise aussi combien la compagnie de M'zelle Soleil peut être agréable. Elle comprend, observe, argumente, explore ses réflexions. Elle nous fait la conversation avec entrain. Elle vibre. Sa joie de vivre, sa pureté, son innocence me font du bien à l'âme. Je savoure tant que cela dure.
À cinq ans, l'enfant développe sa conscience et c'est un fait qui m'a percuté cette fin de semaine. Alors que nous étions en safari photo sur le Mont Laura, nous avons suivi un sentier de forêt. Celui-ci était ponctué des étapes de la crucification du Christ. J'avais à peine remarqué les icones lorsque M'zelle Soleil perchée sur l'un deux s'est exclamée:
À cinq ans, l'enfant développe sa conscience et c'est un fait qui m'a percuté cette fin de semaine. Alors que nous étions en safari photo sur le Mont Laura, nous avons suivi un sentier de forêt. Celui-ci était ponctué des étapes de la crucification du Christ. J'avais à peine remarqué les icones lorsque M'zelle Soleil perchée sur l'un deux s'est exclamée:
- Mais!?!? Pourquoi y'a des gens qui lui tapent dessus avec de gros marteaux!!!
L'on échange un regard complexe avec Juan. L'on était pas vraiment prêt à parler de crucifixion juste là, maintenant...
- Heu, c'est parce-qu'ils le crucifient, je réponds. Ils l'attachent sur la croix avec des clous dans les mains...
- Mais, c'est quoi crucifie?
Il faut alors expliquer du mieux possible pourquoi Jésus se fait taper dessus avec de gros marteaux. L'on y échappera pas! Je déglutis et me voilà partie pour une séance sauvage de catéchisme en plein air!
L'homme grimace et grognasse un peu. Il trouve que ce ne sont pas des notions de son âge. Je veux bien mais bon, l'on a pas le choix de lui expliquer ce qu'elle a sous les yeux! Et puis, c'est une réalité qui fait partie de notre histoire ancestrale depuis des millénaires. L'on aborde pas vraiment la religion, juste les personnages et différentes actions. L'on y va un pas à la fois.
Au fur et à mesure que l'on essaie de lui expliquer, à son échelle d'enfance, les derniers moments de Jésus sur la croix, je me creuse les idées adultes. L'homme m'accompagne dans ce chantier mental. M'zelle Soleil est fascinée par l'histoire du Christ et les icones qui en racontent le cheminement. Heureusement que la forêt colorée allège le tout! Je bredouille un peu. J'aspire le paysage d'automne qui nous entoure tandis qu'elle poursuit:
- Mais, pourquoi ils voulaient le tuer?
- Parce-que les gens aimaient pas ses idées mais tu sais c'était il y a très longtemps avant l'électricité et les voitures à essence! Enfin il est pas vraiment mort parce qu'il est ressuscité après.
- C'est quoi ressusciter? Pourquoi ils aimaient pas ses idées, elles étaient bonnes non?
Heu... Ce n'est vraiment pas une histoire facile à expliquer "drette là" sans aucune préparation! En vérité, l'on y arrive tant bien que mal. J'en profite pour introduire quelques nouveaux mots à son vocabulaire. Ceci nous fait aborder les idées subversives, la mort, le paradis. Le décès de Chanelle lui donne maintenant un repère lorsqu'il est question de la mort. Au final, l'on se pose presque autant de questions qu'elle s'en pose...
Et le soir venu, j'écoute ma Mini Miss nous expliquer que si elle avait été grande, elle aurait empêché les gens de tuer Jésus parce-que c'est pas bien de tuer. Cela me fait réaliser que la définition de sa conscience est bien réelle. Je suis fière de la voir si bien se développer. Selon les experts, à cinq ans, l'enfant parle presque aussi clairement qu'un adulte peut le faire. Et son questionnement est en perpétuel action! Nul doute qu'il est plus facile de répondre aux questions du genre ci dessous qu'à celles qui mènent à la crucifixion!
- Mais Maman, pourquoi y'a un pirate sur la bouteille?
- C'est une tête de mort qui indique que c'est du liquide très dangereux. Il ne faut pas y toucher et c'est pour cela que c'est dans le tiroir fermé de papa!
Il est vrai qu'il est bon de la voir comprendre et absorber la vie. Un lien fort se tisse au quotidien. Cela me fascine et m'effraie aussi un peu. Avec passion, je cultive ce terreau d'enfance. J'ai conscience de mon influence parentale, je la réfléchis bien souvent. Et puis il y a la maudite discipline qui me fait souvent sentir comme une vieille bique pas cool. Non sans cheveux blanc, j'accepte le fait que la discipline est un gouvernail qui aide à tenir le cap d'enfance. Je m'y plie et je mûris.
D'après ce que j'en lis, l'année des cinq ans est une phase calme, il y a moins de peurs et de soucis. Il faut en accrocher la quiétude qui s'y déroule...
Durant cette période, l'enfant sait s'exprimer selon ses besoins. Il sait mieux gérer ses émotions. Il est en plein contrôle de sa motricité. Il devient agile de ses mains. Il se détache de ses parents qui doivent accepter de le voir s'épanouir. La parentitude est un drôle de concept, l'on fusionne avec un nourrisson puis l'on en finit plus de lâcher prise au fur et à mesure que l'enfant grandit.
Un jour ma fillette sera femme. Et je serais prête à devenir grand-mère. Brrr... Émotion frisson. Vieillir est une addition à laquelle l'on ne peut se soustraire...
Je remarque bien chez ma puce cette envie de comprendre son environnement, de comprendre le sens de chaque mot que l'on dit. Son vocabulaire s'approfondit. Et elle sait l'utiliser à bon escient.
Elle sait même s'en servir pour nous claquer la cervelle. Ainsi, il y a quelques semaines, alors que nous devons la punir pour une faute enfantine, elle nous dit:
- Vous êtes vraiment des parents ridicules!
Mentalement l'on tombe sur les fesses! Aille. Ça fait mal! En même temps l'on se retient de ne pas éclater de rire. Nous sommes de l'autre coté du miroir, l'on s'y voit en parent chiant. La colère parentale se mélange à un étrange amusement de fond. Et l'on avale l'instant qui passe.
Depuis quelques semaines, pour contrer les insolences précoces, l'on fonctionne avec un tableau de punition. À son âge, aller au coin c'est rendu du pipi de chat. Maintenant ce sont les privilèges qui sautent lorsque l'attitude dérape. Et le tableau de comportements conscientise la bêtise du type; je tire un trait au stylo sur ma botte blanche (et neuve), je fous du sel et du poivre partout sur le sofa et cache le tout avec des coussins ou encore je refuse d'écouter les consignes de mes parents...
Aussi l'on respecte le développement de la discipline de base. La discipline c'est un peu le coté obscur de l'aventure parentale. Il faut trouver le bon équilibre. Trop c'est comme pas assez et pas assez c'est se tirer dans le pied! Il parait que cette année de cinq ans est de celles qui sont simples, que c'est une étape reposante mais de courte durée. Je compte donc bien en profiter pour me ressourcer la mamamitude! L'aventure parentale est un long voyage émotionnel...
Durant cette période, l'enfant sait s'exprimer selon ses besoins. Il sait mieux gérer ses émotions. Il est en plein contrôle de sa motricité. Il devient agile de ses mains. Il se détache de ses parents qui doivent accepter de le voir s'épanouir. La parentitude est un drôle de concept, l'on fusionne avec un nourrisson puis l'on en finit plus de lâcher prise au fur et à mesure que l'enfant grandit.
Un jour ma fillette sera femme. Et je serais prête à devenir grand-mère. Brrr... Émotion frisson. Vieillir est une addition à laquelle l'on ne peut se soustraire...
Je remarque bien chez ma puce cette envie de comprendre son environnement, de comprendre le sens de chaque mot que l'on dit. Son vocabulaire s'approfondit. Et elle sait l'utiliser à bon escient.
Elle sait même s'en servir pour nous claquer la cervelle. Ainsi, il y a quelques semaines, alors que nous devons la punir pour une faute enfantine, elle nous dit:
- Vous êtes vraiment des parents ridicules!
Mentalement l'on tombe sur les fesses! Aille. Ça fait mal! En même temps l'on se retient de ne pas éclater de rire. Nous sommes de l'autre coté du miroir, l'on s'y voit en parent chiant. La colère parentale se mélange à un étrange amusement de fond. Et l'on avale l'instant qui passe.
Depuis quelques semaines, pour contrer les insolences précoces, l'on fonctionne avec un tableau de punition. À son âge, aller au coin c'est rendu du pipi de chat. Maintenant ce sont les privilèges qui sautent lorsque l'attitude dérape. Et le tableau de comportements conscientise la bêtise du type; je tire un trait au stylo sur ma botte blanche (et neuve), je fous du sel et du poivre partout sur le sofa et cache le tout avec des coussins ou encore je refuse d'écouter les consignes de mes parents...
Aussi l'on respecte le développement de la discipline de base. La discipline c'est un peu le coté obscur de l'aventure parentale. Il faut trouver le bon équilibre. Trop c'est comme pas assez et pas assez c'est se tirer dans le pied! Il parait que cette année de cinq ans est de celles qui sont simples, que c'est une étape reposante mais de courte durée. Je compte donc bien en profiter pour me ressourcer la mamamitude! L'aventure parentale est un long voyage émotionnel...
lundi, octobre 04, 2010
...
Les vérités différentes en apparence sont comme d'innombrables feuilles qui paraissent différentes et qui sont sur le même arbre.
Gandhi
L'inquiétude sursaute au frisson d'une feuille.
Joost Van Den Vondel
Etre dans le vent : une ambition de feuille morte...
Gustave Thibon
Gandhi
L'inquiétude sursaute au frisson d'une feuille.
Joost Van Den Vondel
Etre dans le vent : une ambition de feuille morte...
Gustave Thibon