Chroniques de brousse...
Avertissement météo de chaleur accablante. Ce mois de septembre commence avec une atmosphère tropicale quasi surréaliste. En ce qui me concerne, impossible de m'en plaindre! Depuis le début de la semaine l'on passe toutes nos soirées à la plage...
Aujourd'hui, il a fait 41 degrés avec humidex! Ayant prévu le coup de chaleur, j'avais décidé de ne pas envoyer M'zelle Soleil à la garderie. Je trouvais de meilleur goût une escapade de lac! Arrivées à 11:30 sur le sable, le bleu du lac se fondait avec le bleu du ciel. Une brise tiède aérait l'atmosphère humide. Pas un chat sur l'eau et une zénitude à fleur de peau.
La douceur de l'eau fraiche qui tempère le corps. Les sourires de ma puce qui profite de la vie. Un plaisir bien mérité pour M'zelle Soleil. Une journée de plage comme elle n'en a pas eu de son été plâtré! La voir s'épanouir comme une fleur me repose les idées.
En milieu d'après-midi débarquent sur le sable les premiers enfants avec qui elle peut s'amuser. En fin d'après-midi, l'on retrouve nos compères de plage revenus du bureau. Avec bonheur, M'zelle Soleil joue entre sable et lac. Je me détends au fil des heures qui me crame la peau et baume mes peines. Il y a de ces douleurs écorchées qui se taisent. De ces douleurs que l'on vit et traverse en silence. Les journées de lac tropicales sont un merveilleux baume sur ces blessures intérieures. Un excellent remède à la tristesse qui se tait...
Mais je dois rentrer à la maison pour 17:30 pour une réunion à distance qui se déroule sous la forme d'un rendez-vous téléphonique avec Montréal! Je m'extirpe de l'eau à reculons. M'zelle Soleil s'amuse avec son amie et sa mère me propose de la garder en attendant que Juan ne descende à la plage. J'hésite. Depuis l'accident de trampoline chez la voisine, je crains de la laisser sous d'autres yeux que les miens. Je demande à la Miss ce qu'elle préfère faire. Elle choisit le sable et l'eau. J'étire le cordon et prend le chemin de ma maison en avalant mes émotions. Juan arrive presque en même temps que moi. Il se prépare à les rejoindre au lac. J'attends que sonne le téléphone.
Au bout du fil, des filles (et un garçon) préparent une conférence de blogueuses pour le mois de décembre. Qu'il est bon de se remuer les méninges en si bonne compagnie! Alors que le ciel se rose de soir, je participe à la discussion du coin de mon balcon. Ainsi, je peux dire que j'animerai un atelier sur la vie privée et numérique (et les enfants blogués) à la conférence "Belles à bloguer". Celle-ci se déroulera à Montréal le 4 décembre prochain. J'en reparlerai plus en détails au fil des semaines à venir...
Le détour qui fait jaser...
Mon village de lac réside entre collines et forêt. Le village le plus proche est celui qui nous nourrit. Depuis dix ans que je vis ici, il a explosé et presque doublé de superficie. Il est considéré comme la lointaine banlieue de Québec. Beaucoup de ceux qui y vivent travaillent en ville. Tout comme mon homme qui travaille à l'université Laval et qui s'y rend tous les jours de la semaine. Québec est à une quarantaine de kilomètres de ma bulle de lac. Ma bulle de lac est à environ cinq kilomètres de ce "bourg" qui possède un IGA d'importance aux allures de temple, une demi-douzaines de station essences, quelques restaurants, deux pharmacies, un atelier d'artistes, un dentiste, un cordonnier, une école...
Pour s'y rendre, il suffit de descendre une longue côte d'à peu prés trois cent mètres. La côte est le seul chemin possible pour sortir de ma brousse. C'est aussi le chemin relie Québec à différentes brousses. Il mène à un autre lac à une quinzaine de kilomètres et à une petite ville de campagne à une vingtaine de kilomètres d'ici. Mais voici que la fameuse côte fait l'objet de travaux en cette période de rentrée. La côte est fermée à la circulation routière! Alors, durant un mois, tout le monde doit prendre un détour de la mort! Et tout le monde ne parle que de ça...
C'est un détour de sept kilomètres qui traverse la forêt quasi-vierge. Trois cent mètres contre sept kilomètres! Un chemin de brousse cahoteux qui zig-zag dans le bois et brasse l'habitacle des voitures. Tout le village est en émoi. Le détour est sur toutes les lèvres qui s'hérissent. Durant les heures de retour du travail, le trafic est phénoménal. Il faut parfois faire avec quarante minutes de bouchon de brousse pour arriver à bon port! Juan qui a commencé par sacrer comme tout le monde se résigne avec une certaine philosophie. Notre auto, qui n'est pas un 4 par 4, en prend pour son grade. Et l'unique dépanneur du village fait des affaires en or!
Ce soir, une fois la petite couchée, je sais que je dois aller faire mon épicerie. Le IGA "d'à coté" ferme à dix heures du soir. Je finis par prendre la route et le fameux détour qui me fait faire 14 kilomètres de brousse aller-retour pour contourner les 300 mètres bloqués. Pour m'occuper, je m'amuse à filmer le trajet. Même en pleine nuit, l'on y croise des voitures. Les phares éclairent la nuit noire. Je roule à 40 km/h sur ce chemin de terre défoncé. Et, lorsque j'arrive à l'épicerie, je réalise qu'il est dix heures deux!
Je m'étouffe un coup et comprend que je n'ai plus qu'à rebrousser chemin. Heureusement qu'il n'y a pas de bouchon de bois à cette heure là! Et c'est reparti pour un tour de brousse gratuit...
Génocide félin
Ceux qui parcourent ce coin de Toile depuis des lustres savent que la forêt est dangereuse pour les chats qui vivent en la périphérie de ma brousse. Ici, les étés peuvent être cruels pour les chats. Depuis que je vis entre lac et forêt, j'en ai perdu des chats et des chats...
Au début, je les ai tous pleurés. Et, il y a eu Henri qui a survécu un été et puis deux. Cette année était son troisième. Et son dernier. Henri a disparu depuis bientôt une semaine et je ne nourris guère d'espoir quant à son retour. Encore une fois, j'ai le cœur lourd. Sans parler que ma maison est présentement sans vie animale et que je le vis plutôt mal. J'ai besoin de chats dans ma maison et ne plus avoir de chien me chagrine encore.
Au fond de mon coeur, je me doute qu'Henri n'est plus. J'avale le coup. Mais j'aime mes chats libres. Je suis incapable de les enfermer. J'aime les savoir heureux. J'aime qu'ils profitent de leur existence féline en toute liberté. D'un certain coté, c'est moins pénible d'imaginer qu'il ont perdu la vie dans une bataille contre un prédateur animal plutôt que d'imaginer un humain les tuer. Henri était un chasseur hors pair...
Le mois dernier, M'zelle Soleil a été outrée de le voir attraper un oiseau. Fâchée, elle m'a expliqué qu'il tuait la nature! Elle en était toute retournée. La semaine suivante c'est un petit Suisse que nous avions sauvé de ses griffes. C'était un chasseur de calibre et pour cela j'avais confiance en ses capacités de défense. Mais c'était sans compter sur tous les dangers qui le menaçaient!
Durant le mois d'aout, ma voisine d'en face a perdu cinq chats. Une amie qui vit non loin a aussi perdu le sien et elle sait qu'elle n'est pas la seule sur sa rue. Aujourd'hui une dame m'approche au lac pour me parler de la disparition récente de ces deux chats. L'on en discute une autre fois de long en large. Des traces de renard ont été aperçus dans la forêt. Je sais maintenant que le chat possède bien des prédateurs ici. Il y a les renards et les rapaces. Certains parlent même d'ours et de loups! Et puis il a peut-être bien d'autres humains. Qui sait?
C'est un épais mystère qui plane au dessus du village. L'été, les chats disparaissent sans laisser de trace et certains été, il y a de véritables génocides qui éradiquent la population locale de chats domestiques...
j'en suis vraiment tourneboulée... année à après année, on assiste de loin à ce drame estival... Henri chez toi me manque aussi, même si ça fait bizarre de le dire comme ça. Ta maison sans matou, je ne peux le concevoir également... Pourtant les chats sont vifs et conscient du danger (animal), je ne comprends pas qu'ils puissent se laisser attraper par un autre animal..
RépondreSupprimerJ'aime toujours autant passer par ce coin de toile. Je trouve aussi que la puce et toi avaient bien mérités ce septembre tropical!
RépondreSupprimerLa musique colle parfaitement au détour.
Je me demande vraiment ce qui rode autour de chez toi pour arracher ainsi les chats à leurs doux foyer. Ca titille l'imagination. Envisages tu d'accueillir une autre animal chez toi? Notre chat a plus de 15 ans et a déménagé 6 fois, je m'estime chanceuse!
Merci pour ce coin de toile. Belles images, en mots et autrement.
RépondreSupprimerJ'étais heureuse d'entendre ta voix hier :-) Au plaisir de se voir le 4 décembre prochain, Enfin !
RépondreSupprimerTon passage sur les chats m'a mis un peu à l'envers... Je n'ai pas de mot pour exprimer ce que je ressens. Je suis heureuse d'avoir une chatte d'intérieur qui ne sort pas, de cette façon je ne vivrais pas ce type de disparition qui me rongerait d'inquiétude...
Très bon ce vidéo "Détour de nuit". La musique est vraiment appropriée. Étant résidente du lac tout comme toi, je l'ai visionné avec ... un certain sourire en coin.
RépondreSupprimerTon blogue est toujours intéressant, et les photos sont sublimes.
j'avais posté un commentaire mais ma page a buggé..
RépondreSupprimerc'ets bien triste de perdre un chat, je cherche le mien très souvent depuis son départ (euthanasiée en juillet dernier).
Toutes mes pensées !
Candy, je t'avoue que même blasée, je suis blessée par la perte d'Henri :( Et comme je ne pouvais vivre dans une maison sans chat, j'ai trouvé un petit chaton mais ce n'est pas pareil. À chaque fois, il faut recommencer la relation féline...
RépondreSupprimerMinutepapillon, merci, l'été fut en effet difficile et fatiguant. Je suis heureuse qu'il soit passé. Je viens d'adopter un nouveau chaton noir. Pour l'instant il accumule les conneries et je manque la maturité d'Henri. Il faut aussi avouer que Chanelle nous manque encore beaucoup :(
Merci Lyse de ce petit signe de vie si gentil...
La Belle, le 4 décembre va être une grande sortie pour ma pomme des bois. Je t'envie la longévité de ta relation avec ton chat. Mais je suis incapable d'enfermer les miens dans l'environnement où je vis, c'est une réalité complexe...
Anonyme, une résidente de lac qui passe en mon coin de Toile? Une résidente de ma connaissance? Voilà qui attise ma curiosité... Et je peux facilement imaginer le sourire en coin, j'avais le même lorsque j'ai filmé le tout... ;)
Camaienne, ah, c'est plate les commentaires qui buggent et s'effacent! :( Perdre un animal c'est perdre un morceau d'étoffe qui compose notre intimité de maison. C'est toujours difficile. Je aussi suis désolée pour ton chat...