100% papier
Il y a des jours où je rêve de vivre dans un monde sans plastique. Sans pétrole. Vivre dans un monde parallèle où l'on respecterait l'environnement et où l'on trouverait les moyens d'évoluer sans le contaminer.
Je me souviens que lorsque j'étais petite, ma Mère-Grand me parlait du temps où elle était enfant. J'étais déjà fascinée par le fossé qui existait entre son enfance et la mienne.
Et lorsque je me laissais aller les idées folles, j'auscultais le passé de mon arrière grand-mère. Une très vieille dame qui était née en 1898. Durant toute mon enfance, juste penser à sa date de naissance m'emportait l'imaginaire en des films épiques qui me divertissaient l'esprit durant des heures...
Lorsque ma Grand-Mère était petite, elle portait des sabots de bois et des habits qui étaient fabriqués localement. Les dimanches, en sabots dondaine, elle marchait plusieurs kilomètres pour aller voir ses cousins dans les villages voisins. En son enfance, il n'y avait ni laveuse, ni sécheuse, ni salle de bain. Ma grand-mère ne vivait pas dans un monde de plastique fait en Chine. Elle vivait dans un petit village jurassien de la France profonde. À son époque, l'esprit de communauté familiale était très fort. Son monde n'existe plus. Ce passé s'éteint irrémédiablement avec les ainés qui meurent les uns après les autres. "C'est la vie!" Aurait dit ma Mère-Grand de son vivant.
Lorsque j'étais enfant, je discutais avec elle du monde moderne qui naissait. Avec le recul, je me rends compte qu'elle découvrait en même temps que moi ce nouveau monde qui allait devenir si plastifié. À ses yeux, le plastique était une véritable bénédiction. Il préservait, protégeait, servait de contenant fiable, était jetable...
Aujourd'hui ma fille grandit dans un monde qui n'a rien à voir avec celui de ma Grand-Mère. Et le plastique fait désormais partie intégrante de notre mode de vie moderne. Si demain, nous ne devions plus jamais en utiliser, nous nous retrouverions bien couillons! Toutes nos habitudes quotidiennes devraient être revues et modifiées. Toute notre vie en serait transformée.
La semaine dernière, en mes tâches maternelles, je suis partie en quête d'un chapeau d'été pour M'zelle Soleil. Lorsque je l'ai trouvé, je n'ai pas tout de suite regardé l'étiquette. Sachant déjà que c'était fait en Chine, je n'avais pas besoin de remuer le couteau dans la plaie.
Au toucher, la texture était correcte. Je me suis dit que cela devait être l'une de ces textures modernes. Tellement habituée à vivre en ma société plastifiée qui fait naitre continuellement des nouvelles textures dont la composition m'échappe royalement.
En fait, c'est à peine si je me suis posée la question! Le chapeau était parfait. Le prix était adéquat à ma bourse. J'étais tannée de chercher. En ma superficialité humaine, à l'instant précis de l'achat, qu'il soit parfait sur la tête de ma puce était pas mal tout ce qui comptait.
Et puis, à notre retour du royaume des chinoiseries modernes que l'on nomme Walmart, l'homme s'est penché sur cette question qui m'avait échappée. Il a regardé l'étiquette du fameux chapeau. Et c'est alors qu'il s'est exclamé:
- Whaou, tu as vu c'est fait en papier?
- Hein, non, j'ai pas regardé. En papier???
- Oui, 100% papier!
Et pour une fois, en mes désillusions internes, j'ai vu une étincelle. En effet, durant un instant, j'ai aperçu une toute petite lueur d'espoir au bout du tunnel de mes tourmentes plastifiées...
Moi j'ai acheté un sac pour mes courses il est fait avec des bouteilles recyclées :)
RépondreSupprimerAssez intéressant comme composition! Quand mon grand-père était enfant, sa famille était tellement pauvre qu'il portait des pantalons taillés par sa mère dans des poches de patates!
RépondreSupprimerOuf, j'ai aussi cette bulle, qui monte plusieurs fois par jours, un espace que mon coeur voudrait tant sans "plastique", sans technologie sans fil, sans pesticides ni OGM.
RépondreSupprimerJe les envie parfois, nos aïeuls, avec leurs grands jardins, leur "boulange" et leurs baignades dans la mer. Bien sûr, ils devaient s'écrire pour rester en contact, bien sûr quand la maladie apparaissait, ils quittaient plus vite ce monde, la vie était plus vraie je dis. On en acceptait les limites. Et comme elle goûtait bon.
Très mignon le chapeau de ta fille. Elle est prête pour l'été maintenant! :-)
RépondreSupprimerLooange, j'aime bien ces sacs qui sont fait de matières recyclées. C'est une autre source d'espoir. Et il me semble qu'il y a assez de plastique sur Terre pour en recycler à l'infini!
RépondreSupprimerCynthia, une inspiration subite jaillie d'un chapeau de papier! ;) Moi aussi j'ai entendu parler du fashion d'antan version sac à patate! C'est fou quand même comment la façon de vivre a changé! Ma grand-mère en appréciait la facilité nouvelle tandis que nous en réalisons la contamination...
La Mère Michelle, si l'on pouvait mettre tous ensemble ces bulles pour en faire un univers, mon utopie prendrait vie! ;) Oui la simplicité des choses d'antan recelait une richesse qu'il ne faudrait pas oublier...
Nathalie, surtout qu'une fois que j'ai vu qu'il était fait de papier, je suis allée en acheter un autre. Car le point faible du chapeau en papier est certainement qu'il n'aime guère l'eau! Alors il y en a un pour le lac qui a déjà été malmené et un pour la garderie qui tient la route! ;)