mardi, juillet 28, 2009

Reconstruction

Carrefour d'été...

LIly et Shanie

Je laisse couler les billets dans l'air du temps. Je les gribouille sans arriver à les sortir de leur antre de papier. Ils s'écrivent en mes idées mais ne trouvent pas le chemin du clavier. C'est une sensation rare. Une sensation nouvelle qui découle d'une suite d'événements. Une sensation que je dois apprivoiser avant d'arriver à la maitriser complètement.

Une nouvelle expérience virtuelle se dessine à l'horizon. J'enfilerai bientôt une nouvelle peau. En cette nouvelle peau, j'assumerai mon identité réelle à grande échelle. Ici, Etolane me permet de garder une distance qui me sécurise. Au fil des années c'est devenu plus qu'un pseudo, c'est devenu une identité virtuelle. Pourtant ici sera toujours plus personnel que là-bas. Là-bas c'est un emploi, ici c'est mon jardin.

Là-bas, je dois reconstruire une nouvelle virtualité. Cela ne devrait pas me poser de problèmes. C'est une expérience qui devrait même se révéler stimulante. En attendant que je trouve la façon de lier le tout, je cogite en mon coin de lac qui enfin s'ensoleille.

Mon brin de fillette est collée à ma peau de maman. Depuis que la garderie a fermé ses portes et que nous sommes de nouveau ensemble au quotidien, M'zelle Soleil me fait une drôle de "gimmick". Elle demande toute mon attention. Je dois souvent délimiter mon espace pour ne pas me faire étouffer! Maman collée, elle ne veut plus me lâcher d'un poil! Cela m'émeut un peu. Son affection est si forte que je ne peux qu'en ressentir toute l'émotion (et la responsabilité). L'idée que je fasse quelque chose sans elle la décompose. Même son papa chéri n'arrive pas à détourner cette nouvelle phase. M'zelle Soleil me dit:

- Quand t'es pas là, ze suis criste. Ça me serre la gorge. Ça me fait une boule dans la gorge...

Estomaquée par la clarté de son expression, je ne sais que penser de cette nouvelle étape qu'elle traverse. J'ai l'impression subtile qu'elle sent que je me détache. Sans le comprendre vraiment, je crois qu'elle se rend compte que mon monde ne tourne plus exclusivement autour d'elle. Pourtant elle en est encore bien le centre. À moins que je ne me fasse des idées et que cela ne soit qu'une autre de ces étapes d'enfance qui la construisent.

D'un autre coté, elle explore à profusion la sensation qu'elle a d'être grande. C'est une petite fille pleine d'énergie qui a décidé que puisqu'elle était aussi la maman de ses bébés, je devais la respecter comme une adulte et ne pas la faire obéir! Heu...

Dernièrement elle a développé un dialecte anglais qui a une sonorité pertinente mais qui se résume à un charabia sans nom! Cela fait sourire la linguiste en moi.

De plus en plus souvent elle m'interpelle l'esprit en me lisant les chiffres qu'elle trouve sur son chemin ou en me montrant les mots qu'elle reconnait. M'zelle Soleil grandit aussi vite qu'un train lancé à grande vitesse. Pas toujours facile de suivre le rythme...

Observatrice de nature, elle comprend de mieux en mieux les tenants et aboutissants de son environnement. Elle se délecte à nous expliquer toutes ces observations qu'elle emmagasine en sa petite tête. C'est une petite bavarde qui ne connait guère le silence. Régulièrement elle bataille le concept de la sieste. Pour arriver à dissoudre ses résistances, je dois enclencher une routine bien huilée. Elle m'explique alors avec un grand sérieux:

- Mais maman, me semble que ze suis grande maintenant pour aller dormir!

Ceci ne l'empêche pas de roupiller comme bûche une heure après que je l'aie finalement couchée! Cependant c'est vrai qu'elle devient grande pour la sieste. Elle est assez grande pour trouver cela lourd mais encore trop petite pour être en pleine forme le soir (si elle n'a pas dormi durant l'après midi). Pourtant elle est assez grande pour sauter une sieste de temps à autre et pour ne pas se transformer en un petit monstre passé sept heures...

En discutant de la chose avec elle, j'introduis l'idée de prendre la sieste comme un temps de repos. Parfois je sais qu'elle ne dort pas et cela ne me dérange pas. Elle joue si gentiment que cela ne peut que la reposer! Je crois que le repos des petits est nécessaire au bon développement de leur système nerveux. En plus cela a aussi le mérite de reposer le parent en charge! Alors j'ai conclu une sorte d'entente, à partir de ses quatre ans, les siestes seront de moins en moins obligatoires...

Ces journées ensemble se passent plus souvent qu'autrement sous la pluie. Mais aujourd'hui, enfin le soleil nous la coule douce! Plus que quelques minutes avant que M'zelle Soleil ne se lève de sa sieste, le temps de m'effacer en ce réel qui m'attend...

Trying to Cath a Fleeing Summer...

jeudi, juillet 23, 2009

Pas de pitié pour les châteaux de sable...

Pas de pitié pour les châteaux de sable...

M'zelle Soleil a, depuis son plus jeune âge, un désir profond de détruire tous les châteaux de sable qu'elle croise sur son chemin. Si l'on en rencontre un plus superbe que la norme, je la réprimande afin d'empêcher une inévitable annihilation Pour les autres, je laisse faire. Je choisis mes batailles d'enfance. Et puis, je grimace à chaque fois que son petit peton détruit l'une de ces constructions éphémères. En ce qui me concerne, j'apprécie les ruines de châteaux de sable. J'aime lorsque le vent, l'eau ou le soleil se charge de les réduire à néant.

Sand castle Demo

Pourtant, régulièrement, je construis des tours de sable juste pour son plaisir de les réduire en bouillie. En ma qualité de maman, je passe par dessus moi pour lui donner la liberté d'être elle-même. Selon ses propres termes. Car je crois que même si elle n'a que trois ans et demi, elle possède déjà sa personnalité propre. Une personnalité que je ne dois réduire à ma vision des choses. Même si elle vient de nous, même si elle nous ressemble sur tant de points, elle n'est pas nous. Elle deviendra une personne à part entière. Une fois adulte, elle aura construit sa propre vision du monde qui l'entoure. Respecter nos petits, c'est aussi respecter notre futur...

Je trouve fascinant ce processus d'apprendre à connaitre son rejeton au fur et à mesure qu'il se développe. L'on a tant d'influence sur ces petits que l'on élève, il faut avoir conscience de ne pas en abuser. Éduquer et aimer en un juste équilibre. M'adapter à cette évolution constante qui caractérise l'enfance. Je suis responsable du cours de ses jours. Je dois mixer un savant cocktail d'autorité et de compréhension. De discipline et de liberté. Il me faut comprendre l'essence de ma fille afin de la guider au mieux dans les complexités de la vie. Être parent, c'est aussi grandir au contact de l'enfant qui transforme notre présent.

Crashing Sand Castle...

mardi, juillet 21, 2009

Humeurs de juillet

Humeurs de juillet (blogue en mode estival)...

Humeurs de juillet

Le festival d'été est terminé, le quotidien reprend son cours habituel. L'homme n'est plus en vacances, il a retrouvé son train-train de bureau. Il reste autour de ma maison un incroyable chantier mais ceci est une autre histoire. De mon coté, je reprends ma routine de lac en compagnie de M'zelle Soleil. Sa garderie a fermé ses portes pour un mois et c'est un plaisir que de retrouver, au jour le jour, mon petit bout de fille acidulée. Du coup, je jongle mes heures entre mamamitude et piges éparpillées. Le vernissage de l'exposition à laquelle je participe s'est bien passé. C'est un bonheur que de voir mes images de lac s'exposer entre une aquarelliste et un artiste de style urbain contemporain.

Aussi pour la première fois depuis des semaines le soleil fait une véritable apparition. L'on profite du lac encore bien frisquet (mais si bon sous un soleil de plomb) avant que ne retombe la pluie. Les enfants du quartier envahissent ma pelouse et j'ai parfois l'impression de me transformer en camp de vacances. Ma fillette est aux anges tandis que je me déguise en chef d'orchestre pour concert d'enfance...

Jeux de langue...

Jeux de langue enfantine...

Un matin (qui suivit la prestation d'Asa au festival d'été), M'zelle Soleil me demande "Maman? Yé où le caramel du pestival?". Je me frotte les yeux collés. J'ai besoin de trois secondes d'intense réflexion pour réaliser que la Miss parle du macaron! Le fameux macaron du festival d'été qui permet d'entrer sur les sites des concerts et qui clignote d'une petite lueur rouge dans le creux de la nuit. Enfin, il est vrai qu'entre un macaron et un caramel, il y a de quoi s'y perdre la langue!

lundi, juillet 20, 2009

Brève de festival

En quelques mots...

Je n'ai pas encore eu le temps de faire mon bilan de festival. Mais disons quand même que Nicola Sirkis et sa cinquantaine alternative m'a quelque peu éberluée. Même silhouette, même coupe, même look. La voix qui s'éraille un peu. Une énergie contagieuse qui ne pouvait que faire vibrer mes racines atrophiées. Et comment ne pas mentionner le bonheur d'un Sting sous les étoiles. Cent vingt mille personnes sur les plaines et notre poussette! Des souvenirs d'antan qui remontent à la surface du présent et quelques frissons de foule...


Roxanne (Sting au festival d'été)

jeudi, juillet 16, 2009

En chansons...

La vie, c'est toujours amour et misère. La vie, c'est toujours les mêmes chansons.
Georges Brassens

Longtemps, longtemps, longtemps Après que les poètes ont disparu leurs chansons courent encore dans les rues.
Charles Trenet

La chanson est expansion dans le passé, la photo finitude. La chanson est le sentiment heureux du temps, la photo son tragique. J'ai souvent pensé qu'on pourrait raconter toute sa vie seulement avec des chansons et des photos.
Annie Ernaux

mardi, juillet 14, 2009

Festival et orages...

D'orages et de Festival


M au grand théâtre

Gronde l'orage au firmament. Encore une fois le ciel se couvre inexorablement. La densité des nuages me fascine. Hypnotisants. Puissants. Impressionnants. Comme une armée d'orages qui ravage la saison. Tout en nuances, intensité et coloration, ils forment d'étonnants paysages. Je m'y perds le regard. Les températures sont fraiches, bien en dessous des moyennes de saison. Il a fait huit degrés la nuit dernière. C'est tout dire...

Si l'été ne semble pas vouloir s'installer, le festival, lui, est bien enclenché. Depuis son départ, nous avons vu M en un petit concert intime (hyper sympathique), Sergent Garcia et Asa. Ce soir, Indochine sur les plaines...

Un passage dominical à la Place de la Famille pour amuser M'zelle Soleil (qui adore l'ambiance de fête que dégage Québec). L'occasion de se faire maquiller, maman et tante comprises. Une activité de maquillage collectif qui donne des résultats très artistiques. À mon avis, l'une des meilleures activités de maquillage enfantin en ville...

Il y a eu l'histoire du funambule que nous avons failli voir l'un des soirs où tout fut annulé faute du ciel. Il faut dire que traverser le vide sur un fil sous la pluie, ce n'est pas gagnant! J'aurais pourtant bien aimé voir ce funambule déambuler dans le ciel de Québec...

Nous avons aussi croisé d'étranges créatures, issues des animations du théâtre de rue qui évolue au coeur du festival. Ce sont des apparitions surréalistes qui ont le don de révolutionner l'imaginaire de notre brin de fille et le mien aussi je dois dire...

M'zelle Soleil vit son "pestival" avec entrain et vivacité. C'est devenu une sorte de tradition familiale puisque nous l'y emmenons chaque année depuis qu'elle est bébé. L'occasion idéale de passer du temps entre amis, de s'imprégner de différentes musiques et d'oublier quelques instants les soucis du quotidien...

M'zelle Soleil festivale...

mardi, juillet 07, 2009

Expression et soupçons de quotidien...

Expression et soupçons de quotidien...

Picnik collage


Ces derniers temps l'été se cache derrière d'épaisses dépressions nuageuses. L'air se rafraichit perceptiblement. L'on essaie d'attraper des bribes de saison entre deux averses...

Juan "en vacances" démolit le sous-sol (souvent accompagné de copains). C'est un chantier monstre qui donne lieu à toutes sortes de projets (et cheveux blancs). M'zelle Soleil grandit, virevolte, m'inspire, caquète, m'entourne, m'absorbe. Je collectionne les brouillons d'écriture en des carnets éparpillés que me vole ma fille pour y gribouiller sa vie. Difficile d'accrocher mes repères de concentrations.

Dans une semaine je dois avoir en main les photos de ma prochaine exposition. Le vernissage aura lieu le 17 juillet. D'ici là, il va me falloir choisir, sortir et encadrer les photos que je désire présenter. Toutes sortes de petits dilemmes en boite. Pour l'instant je garde un certain calme olympien qui sauve le cours de mes journées débordées. Voici l'occasion de décortiquer cette expression précise afin de bien commencer une autre semaine "bloguesque"...

EXPRESSION
via Expressio.fr
« Être d'un calme olympien »

SIGNIFICATION
Rester de marbre. Être imperturbable

ORIGINE
Le mont Olympe est la plus haute montagne de Grèce (2917 mètres). Il était donc normal, dans l'Antiquité, à cette époque où 'existaient' les dieux Zeus (le chef), Poseïdon, Hadès et leurs nombreux collègues, et où le sommet de la montagne était souvent caché dans les nuages, que les Grecs imaginent que les dieux y habitaient. Homère, l'auteur de l'Iliade et l'Odyssée, raconte que l'Olympe était un endroit sans intempéries, extrêmement paisible, où les dieux vivaient dans le calme et le bonheur. C'est ce calme, appliqué aux humains, qui serait à l'origine de l'expression. Mais d'autres sources évoquent plutôt le caractères très serein de deux des habitants de ce paradis. En effet, Zeus lui-même, le patron, souvent représenté comme quelqu'un de très mûr et sage, était supposé être un dieu ne se mettant pas en colère, restant d'un calme olympien face aux soucis plus ou moins grands qu'il pouvait rencontrer. Mais certaines histoires de la mythologie, qui évoquent clairement les colères de Zeus, font douter de cette version. Un autre personnage, la femme de Zeus, la déesse Héra, pourrait mieux correspondre. En effet, très souvent cocufiée, elle serait, selon certains, restée de marbre (au moins extérieurement) face aux nombreuses conquêtes de son époux, justifiant ainsi la naissance de l'expression.

EXEMPLE
« Il semblait combattre une anxiété secrète et ne pouvoir s'en distraire ; elle arrivait à le dominer, et alors il ouvrait ses livres, s'y plongeait une heure ou deux, souriait et reprenait son calme olympien, sa figure radieuse et vraiment royale sous sa couronne de cheveux gris retenue par un bonnet de laine bleue. »
George Sand - La famille de Germandre - 1862

COMPLÉMENTS
Le calme olympien s'utilise aussi pour des endroits très paisibles, pas uniquement pour des personnes.

jeudi, juillet 02, 2009

De Soleil et d'Évian!

De Soleil et d'Évian!

M'zelle Soleil se fait des films. Parfois son imagination s'emballe et elle s'envole en d'autres dimensions. Qui a dit que le fruit ne tombe jamais loin de l'arbre?

Ainsi à chaque fois que l'on part en "rollers ballade", il vient toujours un moment où M'zelle Soleil nous explique comment elle est bonne en rollers. Elle nous explique en long et large que lorsqu'elle aura ses rollers, elle nous montrera combien elle est bonne! Dans ces temps là, l'on oscille entre arrogance et extrême confiance en soi! Pour ne pas briser la confiance et ne pas alimenter l'arrogance, je reste souvent dubitative devant ce fait. J'essaie de lui expliquer qu'il lui faudra quand même apprendre à rouler avant de faire toutes sortes d'acrobaties. Et c'est alors qu'elle peut tenir mordicus à son point (et me sortir le film tout bien réalisé), elle m'explique avec passion comment elle en faisait bébé et combien elle était bonne! Si je lui montre le vidéo ci-dessous, je suis finie!!! Attention: ceci est une vidéo potentiellement virale...

En y repensant, cependant, c'est vrai, qu'enceinte, j'ai bu beaucoup d'Évian! J'avais lu quelque part qu'elle contenait tous les bons minéraux pour faire de magnifiques bébés. Ayant pris ce concept à coeur, je me suis un peu ruinée pour quelques bonnes bouteilles d'eau magique (faisant grogner l'homme à l'occasion, pas vraiment convaincu de mon point, mais qui capitula devant ma logique maternelle)! D'ailleurs, j'ai mis au monde un superbe bébé, bien minéralisé, une vraie petite bête de cirque, une jolie petite fille en parfaite santé qui pète le feu! Ce qui fait souvent dire à mon homme (lorsqu'il veut gentiment me niaiser) que finalement toutes ces bouteilles d'Evian achetées durant ma grossesse étaient un bon investissement! Depuis que j'ai accouché, je ne bois plus d'Evian, trop cher, trop de luxe en un verre d'eau. Mais si je retombe enceinte, c'est un luxe dont je ne me priverai plus!!! Même si ce n'est qu'un film qui se joue dans le creux de ma tête...


Rollers bébés version Évian

Brève d'enfance

Brève d'enfance

M'zelle Soleil fait de la résistance. Elle refuse d'aller dormir. Elle explique de façon très sérieuse les raisons de son refus:

- Mais maman ze peux pas aller dormir, c'est grave!
- C'est grave d'aller dormir?!?
- Oui parce-qu'on peut faire des cauchemars!!! Et ça c'est grave!

Silence pensif de la mère qui n'avait pas considéré cet angle de vue depuis l'antiquité de sa tendre enfance. Une raison qui finalement fait plus de sens qu'elle ne lui en donnait crédit (du haut de ses trente six ans). Une juste raison pour relâcher quelques onces de sévérité et entourer l'enfant d'un amour sans faille...