vendredi, mai 01, 2009

Zestes de mamamitude

Zestes de mamamitude...

Bonheur d'eau

Juan doit partir de bonne heure, il se réveille par les bonnes de grâce de notre petit bout de fille. Sept heures du matin et le réveil n'a pas sonné! Il se lève pour constater qu'il y a eu une panne d'électricité durant la nuit. La journée s'annonce belle. Il doit se dépêcher. Pas de garderie aujourd'hui pour M'zelle Soleil qui jubile. Heureuse je suis de passer cette radieuse journée en sa compagnie.

Le lever du jour est encore bien frisquet. J'écoute les nouvelles du monde qui va mal pendant que l'enfant se gave de Dora et Cornemuse. La grippe porcine, la crise économique, Obama. Ah! Obama! C'est la première fois que j'ai un petit "crush" sur un président. Jamais auparavant je n'avais rêvé politicien. Mais Barack vient parfois me visiter en mes songes nocturnes...

Le ciel d'azur et le soleil éclatant appellent à la promenade de lac. L'on s'habille. M'zelle Soleil, bavarde professionnelle, passe d'un sujet à l'autre. Chanelle, qui pressent la bonne nouvelle, sourit comme seul un chien heureux peut le faire. L'on est enfin prêtes. Il est passé dix heures. Les oiseaux piaillent autant qu'ils gazouillent. C'est une petite cacophonie qui fait du bien au moral. La journée se réchauffe inexorablement. Au dessus de nos tête un avion Canadair fait des tours de ciel.

En chemin, l'on s'arrête à "La Source" pour y remplir nos bouteilles vides. À chaque fois que je mets les pieds en cette petite cabane qui recèle l'eau pure, j'ai une pensée pour tous ceux qui en manquent sur Terre. Si privilégiés nous sommes. Ce petit village aux accents de résidences secondaires est un petit paradis estival.

À cette heure du jour, le village semble désert. Nous croisons quelques voitures dont un voisin que l'on salue. Alors que l'on marche en direction de la plage, M'zelle Soleil me dit:

- Maman, quand on est dehors, ze t'aime à la folie. Mais quand on est dedans, ze t'aime beaucoup, beaucoup...

Mon coeur de maman fond comme neige au soleil. Qu'il est bon ce temps passé ensemble.

L'on arrive au lac en même que s'y pose un petit avion. M'Zelle Soleil est excitée comme une puce. Elle coure jusqu'aux rives du lac. L'eau cristalline est encore glacée. Toute en transparence. Il ne lui faut guère plus de quinze minutes pour qu'elle finisse pieds nus dedans. Chanelle y saute pour aller chercher les bâtons qu'on lui lance. L'enfant est aux anges. Perceptions fugaces de paradis...

La nouvelle saison n'a pas encore remuer les entrailles limpides. Pas un seul bateau à l'horizon. Juste les bouées en surface qui rappellent l'invasion motorisée à venir. Je respire la zénitude qui m'entoure. Je ne pense plus aux nouvelles du monde qui tourne de travers. En mon carré de sable, tout est à l'endroit. Deux heures se passent sans que l'on ne les voient passer. Comme si c'était un jour de fête. Fête du bonheur de vivre l'instant présent.

Je propose une virée au dépanneur à M'zelle Soleil qui pense bonbons plus vite que son ombre. J'habite à la fin de ce village qui a plus des allures de villégiature que de campagne. Son milieu borde le lac et offre une grande plage. Il y a un seul commerce à l'année, un dépanneur croulant tout à fait folklorique. Alors que l'on choisit des bonbons colorés . J'entends discuter deux vieilles dames. Il est question de feu et de suicidé. Ma curiosité est piquée. Je m'insère à la conversation.

C'est ainsi que j'apprends la nouvelle qui fait rage au village. Dans le lotissement de maisons neuves, un homme aurait mis le feu à sa maison avant de s'y pendre! Ce tragique événement serait la cause de notre panne d'électricité nocturne! Les rumeurs disent que c'était un homme, dans la mi trentaine, en peine d'amour. Sa femme, infirmière de son état, serait partie vivre dans le Grand Nord! Les vieilles dames parlent d'extrême détresse, j'acquiesce...

L'on reprend le chemin de la maison. M'zelle Soleil chantonne tout le long. Au croisement de notre rue, une vieille voisine guillerette nous fait la jasette. En même temps, un voisin passe et s'arrête. Le sujet d'actualité au village: La maison rasée de ce malheureux qui mit fin à ses jours de manière flamboyante. La vie est souvent une suite d'obstacles à surmonter. Parfois ces obstacles se transforment en montagnes dignes de l'Himalaya. Certains arrivent à les grimper pour en atteindre les sommets, d'autres se tuent en de profonds gouffres. En silence, j'apprécie les bienfaits de ma vie. Il faut cultiver ses bonheurs pour espérer les voir grandir et s'en nourrir durant les périodes difficiles. M'zelle Soleil s'impatiente, l'heure de la sieste est largement dépassée. Quelques centaines de pas et nous voilà arrivées....

Dans ce bonheur que nous avons d'être ensemble, dans cette attention que je lui porte, ses résistances s'effacent comme par magie. Même si elle ne m'écoute jamais au doigt et à l'oeil, plus nous passons de temps ensemble et plus elle m'écoute. Tout simplement. Plus elle m'écoute et moins elle en fait à tête de petite mule. Arriver à se faire écouter n'est pas la tâche la plus facile. L'obéissance (dans le cas de notre progéniture) n'est pas innée. L'obéissance s'acquiert au fil de divers efforts que l'on doit fournir sur une base quotidienne. Être parent demande bien des efforts...

Picnik collage

Discipline, compréhension, attention, il existe toute une panoplie d'outils pour arriver à construire une bonne relation avec son rejeton. Parfois, le "devenir parent"prend des allures de chemin de croix. Pour ne pas se laisser écraser sous le poids de l'enfance déchainée, plusieurs outils, pas toujours évidents à manipuler, sont disponibles. Mais Il faut trouver de bons modes d'emplois et ensuite arriver à les appliquer. Ce sont des outils conçus d'abstractions qui, une fois maitrisés, nous permettent de solidifier nos constructions humaines. Par exemple je pense que la gestion des émotions impulsives de nos petits est primordiale. M'zelle Soleil ne fait pas beaucoup de colère mais elle sait pleurnicher avec brio...

Le temps que je passe avec mon brin de fille lui est totalement consacré. Dans ce temps là, je ne pense plus qu'à elle. Je m'oublie partiellement. Ses besoins deviennent les miens. Je m'intéresse à son individualité. Je refoule mes élans individualistes pour être maman. L'un de mes trucs favoris est de lui poser des questions ouvertes, ceci lui donne un espace d'expression dont elle use et abuse. Cela lui permet aussi d'exprimer clairement ses émotions et cela m'aide à mieux comprendre ce qui se passe dans sa petite tête.

Quelques outils que l'on s'efforce d'appliquer en notre foyer (via le site Naitre et grandir):

- Essayez de lui donner le bon exemple. Quand vous vous sentez perturbé ou frustré, exprimez certains de vos sentiments à voix haute, en disant par exemple : « Je suis sûr que je peux m’en sortir si je prends le temps d’y réfléchir. » C’est une excellente façon d’apprendre à votre enfant à se calmer et à se contrôler.

- Évitez de l’étiqueter en fonction de ses sentiments, en disant de lui, par exemple : « Ce garçon a toujours été colérique » ou « Elle ne peut pas s’en empêcher : elle est timide »... Un enfant se met trop souvent à croire ce que l’on dit de lui et à se conformer à la façon dont on l’a étiqueté.

- Prenez ses sentiments au sérieux et admettez ce qu’il ressent. Ne lui dites jamais : « Ce n’est pas si grave que cela! » ou « Pourquoi te mets-tu dans un état pareil pour cela? » Aidez-le plutôt à comprendre que, à l’occasion, de nombreuses personnes éprouvent des sentiments très proches des siens, et que certains individus éprouvent ces sentiments plus souvent que d’autres. Ensuite, parlez ensemble des manières acceptables de les exprimer.

- Aidez votre enfant à exprimer verbalement ce qu’il ressent : apprenez-lui le nom de différents types de sentiments.

- Apprenez-lui à ne pas se laisser dominer par ses sentiments. En le laissant faire, vous pourriez l’encourager à croire qu’il peut parvenir à ses fins en éclatant en sanglots ou en pleurnichant.

3 commentaires:

  1. Ne changez pas un iota dans cette démarche très constructive!

    Je le dis par expérience: pour en voir les résultats sur ma grande fille qui pourtant vit loin de moi depuis un peu plus d'une décennie: c'est la démarche à suivre.

    Respect de la personnalité dès la naissance. Respect de nos propres personnalités et convictions.

    Rien de tel pour un cheminement non pas aplani mais bien riche en émotions positives ;)

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  2. Bon, je n'ai pas d'enfants, je pourrais difficilement commenter les méthodes d'éducations, mais cela me semble être la base.

    Même avec les adultes, ces conseils sont élémentaires, l'éducation c'est l'histoire de tout une vie...

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  3. Merci Beo, c'est pas une démarche facile tout les jours mais je pense que le résultat en vaut effectivement la peine. En tout cas, j'ai vu les photos de ta fille en Tunisie, elle est superbe! :)

    Evelyn, oui je crois aussi que c'est la base. Certains jours, on en voit les frontières et d'autres on nage en pleine harmonie. Dans le flot du quotidien, cela permet je crois de mieux naviguer les tempêtes....

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