jeudi, février 28, 2008

Chroniques de petite enfance

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Chroniques d'enfance et de parentitude

Lily à l'hotel de glaceEn famille

Les enfants s’imprègnent de ce que nous sommes. Je suis convaincue qu’il ne peut y avoir de faux semblants dans la relation qui se crée entre le parent et l'enfant. Lorsque j’étais petite je me souviens à quel point je remarquais particulièrement ces adultes de l’école : « Faites ce que je dis et non ce que je fais », je trouvais cela tellement lamentable, il ne m’en fallait pas plus pour que je ressente l’envie de refuser tout ce qu’ils pouvaient essayer de me dire! Lorsque je n’étais pas encore adulte, j’avais tendance à penser que le monde des adultes était lamentable, ce qui ne m’aidait pas à entrer dans leur ronde. Maintenant que je suis adulte, je préfère faire plutôt que dire. Il ne sert à rien de paraître, tout est dans l'être.

En vieillissant j’ai appris à me taire. Juan, lui a appris à répondre. Juan était un enfant couvé à l’os, un enfant bien plus soumis que moi qui poussait comme une herbe folle, c’était un enfant qui ne détestait pas le monde des adultes et qui avait hâte d’y entrer pour s’affranchir de l’influence pesante de ses parents. Maintenant nous voilà parents, nous sommes de l’autre coté du miroir, nous avons un enfant à élever, ensemble. Nous ressentons tous les deux la lourde responsabilité que cela implique. La route est longue jusqu’à ce que l’enfant devienne adulte, nous n’en sommes qu’au début du chemin. Maintenant que M’Zelle Soleil parle, l’on est entré dans une nouvelle phase d’apprentissage parental. Pour l’instant cela roule doucement. Ce n’est pas toujours évident mais ce n’est jamais désespérant. Nous maîtrisons les élans rebelles de notre rejeton avec amour et attention. L’enfant grandit sagement. Je me raffermis subtilement. Nous faisons front. Pas de crises pour se coucher, pas de caprices à toutes les trois minutes, Lily-Soleil a une capacité d’obéir qu’elle apprend à gérer. Tout comme nous apprenons à gérer l’entité parentale que nous formons...

Lily-cuisine-IILily-cuisine-ILily-cuisine

La chose qui me saute le plus aux yeux est combien elle absorbe tout ce que nous sommes. J’imagine que le fait qu’elle est de notre sang n’y est pas pour rien! Elle imite, elle répète, elle mimique. Elle a de ces tons qui me sont comme des reflets de moi-même. Les chiens ne font pas des chats disait ma grand-mère! Elle est capable de m’imiter comme un vrai petit clone, elle me met alors ma personnalité dans la face! Je ne suis plus unique. J’ai désormais une petite bouture qui pousse à mes cotés. C’est toute une expérience! C’est un défi que j’accepte de relever. Essayer de bien cultiver cette petite plante de femme. Depuis quelques semaines elle a l’art de répondre à des petites choses avec une insolence toute innocente! En quelques jours, cela en devient si flagrant que je ne peux m’empêcher de dire à Juan :

- Hum, je savais pas que l’insolence était génétique!!!
- Ah! tu as remarqué toi aussi! me répond-t-il sur le champ
- Yep…
- Ouais, va falloir qu’on fasse de quoi car c’est une attitude que j’ai du mal à supporter! D’ailleurs heureusement que je t’ai eu sur le tard parce que j’aurai pas été capable!
- Hé ho! Je suis pas si pire! Pis j’avoue, je peux pas m’empêcher de trouver cela quand même cute!!!
- Hum, cela ne m’étonne pas…

Les jours qui suivent me font prendre les choses en mains, je ne laisse plus passer cette attitude sulfureuse. Je pose une limite qu’elle comprend vite. Je ne laisse plus passer aucun affront. Et puis bon, il ne faut pas non plus trop niaiser la mère, je reste maître de la situation, il est encore un peu tôt pour que l’élève surpasse le maître. Mais je m’attends à qu’elle me surpasse une fois adulte. N’est-ce pas là l’objectif premier lorsque l’on devient parent. Espérer que l’enfant soit meilleur que nous? Espérer que l’enfant atteigne le meilleur de lui-même? Accepter les leçons que l'enfant a à nous apprendre pour qu'il accepte celles que l'on doit lui inculquer. Cela dit, j’ai savamment appris à contrôler mes insolences avec l’âge. J’essaie désormais d’utiliser cette attitude à bon escient. Je la transforme en endurance. Je sais aussi combien mes insolences étaient à l’égal de mes souffrances. Si j’en crois mon expérience, moindres seront ses souffrances, plus légères seront ses insolences. J’y vois le poids de mes responsabilités. Je conçois que le chemin parental est long et semé d’embûches, mais il y a aussi de belles clairières où l’on peut pique-niquer en paix. Il y a tous ces petits bonheurs du quotidien qui me nourrissent l’esprit, qui m’apaisent le coeur. À chaque fois qu'elle me dit de sa petite voix douce « Ze t'aime maman », je fonds comme de la tire d'érable au soleil. Je reste plus dubitative lorsqu'il lui prend l'idée de m'appeler par mon prénom! Elle s'imprègne de nous comme je m'imprègne d'elle. Elle ne peut se passer de nous et je ne pourrais plus me passer d'elle...

Lily soleil potine

Nous réalisons à quel point elle s’imprègne de ce que nous sommes. Je crois que que c’est par l’exemple que l’on doit prêcher notre bonne parole. Dans la relation parentale l’exemple tient lieu de langage. Les paroles ne sont là que pour aider à la communication, pour éclaircir les incompréhensions, pour partager les émotions et pour divertir l’ennui des trop longs silences. Mais c’est de nos exemples qu’elle apprendra le plus. C’est de ce que nous sommes qu’elle tirera ses propres leçons. C’est là que se situe tout notre challenge. Trop souvent j’ai eu l’impression d’apprendre par contre-exemple. Les adultes qui côtoyaient mon enfance avaient une fâcheuse tendance à "dysfonctionner". D’ailleurs c’était plus ou moins la norme, peut-être était-ce l’époque. Les années 70-80 étaient quand même un peu folles. L'humanité en pleine mutation technologique était un peu déboussolée. Enfin les années 2000 sont aussi pas mal tarées.

Pourtant je veux croire que le bon sens est universel et intemporel. Le bon sens devrait nous être enseigné plus clairement. Parfois j’ai l’impression que le bon sens n'est pas toujours inné au genre humain. Il est plus développé chez certains mais cela reste un apprentissage en soi. Le bon sens est essentiel à l'éducation d'un enfant. Pouvoir développer avec mon enfant une saine relation qui traverserait les épreuves du temps, construire une relation enrichissante, fait partie de mon bon sens personnel. C’est à cela que je travaille en ma position de parent. C’est une tâche que je soupçonne des plus difficiles…

Alors je fais mon possible pour savourer ces années bonbons avec mon enfant délice. Je savoure chacun de ces petits moments complices, de ces petits moments d’échanges et d’affection, j’essaie de créer un véritable lien qui tissera une corde solide. Je prends soin d’apprécier les qualités de mon brin de fille, de les valoriser tout en ne détournant pas le regard devant ses défauts qui finiront par s’installer tout comme pour chaque humain. (Bon, elle a quand même peu de défauts, pour l’instant, c’est un véritable petit ange.)

Depuis quelques jours le « pake » (parce-que) est à la mode de chez nous. M'zelle Soleil se lance dans de longues tirades, prend de grandes respirations inspirées et explique :

- Heu, c’est pake, blablablablabla…

« Pake » par ci, « pake » par là, c’est un mot qu’elle consomme sans modération! Cela faisait déjà quelques semaines que le « poupoi » (pourquoi) faisait partie de ses conversations, il ne manquait plus que le parce-que à cette danse de notre langue qui la materne. Elle s'affirme et s'individualise. Elle commence à raisonner. Elle devient si autonome qu’elle me remet régulièrement à ma place. Je ne compte plus le nombre de « Non, c'est mouaaaa....» que je peux entendre en une simple journée! Ce n'est pas le genre d'enfant qui se laisse étouffer, c'est plutôt le genre qui revendique son indépendance au fur et à mesure qu'elle l'acquiert! Le genre qui semble désirer acquérir le plus d'indépendances possibles!

Je remarque, avec une certaine satisfaction, qu'elle est polie, elle dit « maissi » bien joliment, c'est craquant! Elle sait bien placer ses « steuplait » même si je la serine régulièrement, elle semble facilement comprendre le principe de « padon ». Je regarde l'homme d'un œil noir lorsqu'il sacre. Elle voit mon regard silencieux et se dépêche de répéter le mot dont elle sent l'interdit. De mon coté, j'essaie d'avaler le plus possible mes « Fu.. » pour lesquels j'ai une petite prédilection.

Mon brin de fille est quasiment propre, elle porte de ces couches qui font fonction de culottes mais elle va régulièrement aux toilettes, toute seule ou accompagnée. Souvent je lui mets des culottes de toile pour transiter tranquillement vers une vie sans couches. Lorsqu’elle sait qu’elle n’a pas la protection de la couche, elle fait de la résistance. Je la vois qui se papouille le minou, qui se dandine sur place. Je lui demande :

- Tu veux aller faire pipi?
- Non! pas faire pipi!!!

Me répond-t-elle avec vigueur! Si elle continue son petit manège, je réitère ma question qui a inévitablement sa même réponse négative. Je sais que si je ne la force pas, il y aura dégâts. Alors je la force gentiment et l’accompagne sur le bol. L'effort ne rate jamais, elle se soulage toujours avec bonne humeur, je la félicite et c’est reparti pour un tour. Par contre, elle ne fait plus de grosses commissions dans ses couches et ceci est un vrai bonheur! Parfois elle demande et d’autres fois je la vois pousser et l’emmène illico sur le trône! Elle sait se déshabiller seule. Quand elle va seule faire ses besoins, je ne peux m’empêcher de lui demander :

- Est-ce que tu as besoin d’aide?
- Non, yé pas bechoin d’aide maman!


Ah! D’accord! Me dis-je en mon fort intérieur avec un petit serrement de coeur. La poulette de mère en mon sang frissonne. Je prends note. Je la laisse faire à sa guise. Elle se renculotte toujours comme un deux de pique mais elle est super fière de devenir grande. J'essaie d'accrocher en ma mémoire tous ces moments de petite enfance chérie.

Elle me fait sourire lorsqu’elle s’exclame « Oh! My God! » d’un ton ultra surpris. Les enfants s’imprègnent définitivement de ceux qui les pondent. Elle n’est pas nous. Elle est un petit être indépendant qui devra se construire sur plusieurs décennies. Elle n’est pas nous mais Dieu qu’elle vient de nous! Elle nous reflète comme un miroir d’être, elle s’imprègne de nos eaux comme une éponge à la mer et à travers ses jours nous nous immortalisons un tout petit peu.

Lorsqu’elle se réveille de ses siestes, c’est le temps des câlineries, curieuse comme je suis, je ne résiste jamais à creuser le sujet qui m’intrigue « As-tu rêvé? ». Pour l’instant je ne récolte rien de pertinent mais je sais qu’il s’y cache des trésors. Cependant elle me dit maintenant que son bébé rêve quand il dort! Elle fait souvent des cauchemars, elle ne sait pas encore les exprimer. C'est un grand morceau de fille. Souvent l'on s'étonne de sa taille, les gens disent qu'elle a l'air d'avoir au moins trois ans. Lorsque je rétorque qu'elle en a à peine deux, c'est toujours la même surprise. C'est vrai qu'elle pousse comme un champignon mignon...

Lily Zoue...

L’autre jour alors qu’elle se réveille dans mes bras, elle me chuchote des mots tendres au creux du cou, elle s’enrobe de nos silences. Elle se colle contre mes seins, je lui fais des petits bisous, elle me serre de ses petites mains potelées puis, soudain, elle me lance comme un cri du cœur.

- Maman, ze veux zanter!
- Tu veux chanter?
- Mouuuiiiii…
- Mais tu peux chanter quand tu veux…
- Nooonnn…
- Tu peux pas chanter quand tu veux?
- Nonnnn… Ze veux chanter maman!
- Heu, alors on t’achètera un micro
- Non, pas micro, ze veux zanter…
- Tu veux chanter quoi?
- Ze peux pas zanter!
- Pourquoi tu peux pas chanter?
- Y’a plus de place!!!
- Y’a plus de place pour chanter?
- Non, y’a plus de place pou moi.

À ce moment de la conversation que je commence à trouver surréaliste j’essaie désespérément de comprendre son problème qui m’échappe. J’ai beau creuser le sujet, je n’arrive pas à mettre le doigt sur la chose. Tout ce que j’apprends c’est qu’elle veut chanter mais qu’elle n’a plus la place!!! Un mystère que je ne résoudrais pas cette semaine! J’en parle à son père alors qu’elle est couchée. Je lui dis :

- Pis qu’est-ce que tu veux que je lui réponde! Je sais même pas si elle a une voix! Elle commence à peine à parler, comment on peut savoir si elle a une voix! Je peux pas lui mentir! Enfin si elle a pas de voix pis qu’elle veut chanter, il lui faudra être un bon auteur-compositeur!!!

Juan est mort de rire. Il me voit m’emporter, m’inquiéter, il s’amuse de mes instincts maternels qui bouillonnent. Le lendemain midi, il me dit :

- Tu sais la première phrase qu’elle m’a sortie en se levant ce matin?
- Heu non…
- Je veux chanter papa!!!
- Ah! Tu vois…

Deux jours passent et elle me sort de but en blanc « Maman Etolane ze veux zouer de la guitarrrr ». Bon! Je me dis qu’il va falloir que j’incorpore davantage la musique à nos activités. Il va définitivement falloir que je me plie à chanter ces chansons niaiseuses qui ne font rire qu’elle. Il n’y a en a qu’une que j’affectionne vraiment. Celle qui parle d'un petit bateau sur une rivière qui tombe à l’eau! Les autres, à grosses doses, me lobotomisent facilement le cerveau!

Depuis quelques jours, je lui apprends de nouvelles chansons. Je reste pas mal classique pour l'instant. Je commence à lui montrer les émissions de télévisions pour enfants, de celles qui passent de grand matin, j'accepte de la laisser regarder " les bonshommes" comme on les appelle. Je me les tape souvent avec elle! J'ai les neurones coincés à un carrefour de marionnettes! De façon générale, je lui refuse encore l’ordinateur. Enfin je lui ai quand même téléchargé un jeu de Dora, au moins c'est éducatif mais c'est juste à l'essai alors je lui offre au compte goutte! C'est fou comment l'écran l'absorbe, cela me trouble. Je sais que je ne pourrai pas tenir encore longtemps.

Présentement je lui propose un livre et cela marche encore. Nous nous plongeons dans les pages en cartons et nous discutons des images que l'on découvre. Ce sont de bons moments passés ensemble. Ce sont des petites briques à notre fondation. En ce moment, ce qui me fait craquer, c’est de l’entendre fredonner cette chanson de Brassens à ses poupées. Une chanson que son père lui chante régulièrement depuis le temps où elle était dans mon ventre. La première chanson qu’il lui a chanté lorsqu’elle est sortie de mon ventre. Une chanson qui vit désormais en elle…

Lily zoue de la musiqueAnnées délices

M'zelle Soleil sait de mieux en mieux ce qu'elle aime et n'aime pas, elle le vocalise de plus en plus souvent. Elle commence aussi à exprimer quelques peurs. Plus souvent elle se colle à nos jambes en murmurant d’une toute petite voix: « Z’ai peur… ». Son père est magique, il dissipe ses frayeurs d’un coup de charme masculin. Pour moi c’est plus difficile, faut que j’explique, que je câline et que j’explique toujours et encore. Ce qui est drôle c’est lorsque je la vois ensuite expliquer à son bébé qu’il ne doit pas avoir peur, présentement sa plus grande hantise se trouve dans les motoneiges.

Tout a commencé le jour où l’on prenait une soupe au Tim Hortons et qu’a débarqué un homme de sa motoneige garée dehors. D’un coup, j’entends un cri strident et je vois ma fillette courir vers son père comme si elle avait le diable aux trousses! Durant une demie seconde, je manque presque de défaillir tant son émotion me transperce. Je lève aussitôt mon regard pour apercevoir tout de noir vêtu, un beau spécimen mâle flamboyant sous son casque aussi noir que les ténèbres. Lily-Soleil le regarde et elle hurle. À travers ses yeux, je comprends sa peur, à travers ses yeux, le bonhomme peut presque avoir l’air d’un démon tout droit sorti de l’enfer. C’est fragile les yeux d’un petit enfant! L’homme enlève son casque. C'est un joli garçon dans la vingtaine qui me sourit. Et commence mon explication de comment le « monsieur est gentil, qu’il est en habit de motoneige, qu’il ne faut pas avoir peur, que c’est juste un gentil garçon, c'est juste parce-qu'il fait de la motoneige mais c'est un garçon tout comme les autres ». Le pauvre est embêté de faire ainsi frissonner l’enfant qui se terre dans les bras de son père. Il essaie de s’approcher pour lui parler mais elle se cache le nez au creux de l’épaule de Juan en frémissant.

L’on va manger notre soupe chacun de notre coté. Elle nous explique comment elle a peur, nous lui expliquons qu’il ne faut pas avoir peur. Le garçon se rhabille pour partir, elle manque de hurler de nouveau. Nous lui expliquons le principe alors qu'elle l'observe partir sur sa motoneige, pas rassurée pour deux sous mais essayant d’accepter le fait que cette bête là n’est pas méchante!

Depuis ce premier épisode de terreur, chaque motoneige ou motoneigiste qu’elle rencontre ne lui inspire absolument pas confiance. Elle se recule le plus loin possible de la chose ou de la personne. Une expression de terreur se dessine sur son visage, elle fait de son mieux pour ne pas hurler mais fait bien pitié à voir! Ce n’est pas la petite fille qui se fera embarquer de sitôt sur une motoneige!

Quelques semaines plus tard, l’homme me raconte le tour qu’il lui a joué pendant qu’ils faisaient les courses. Elle ne l’écoute qu’à moitié et cela l’énerve, plutôt que de la disputer, il voit arriver un groupe de motoneigistes à l’horizon. Il ne lui dit rien, il ne la prévient pas, il lui demande de le suivre et la voit filer en sens inverse tout droit sur les gens qui viennent à peine d’enlever leur casque. Il me dit que dès qu’elle les a vus, elle a crié de peur pour revenir à toute vitesse entre ses pattes!

- Mais quand même tu aurais pu lui éviter la terreur!!!
- Ben quoi, elle n’en faisait qu’à sa tête, ça l’a maté un coup! Elle voulait rien écouter! Je te dis qu'après ça elle filait toute seule! Elle était calmée!

Je grommelle en réprimant la mère poule en moi qui menace de l’étrangler. Les papas sont définitivement moins sensibles que les mamans. Un papa cela joue plus facilement avec la flamme qu’une maman! Enfin comme son papa est quasi parfait, je ne l’étrangle pas et je me contente de grommeler dans mon coin. Je regarde les motoneigistes avec son angle de petite fille apeurée et je les vois définitivement plus féroces qu’avant! Faut dire qu’à la base, je ne suis pas une groupie de motoneiges. Mes aversions envers le concept sont plutôt écolos mais d’une façon générale jamais je n’ai été attirée par ces machines trop bruyantes. Les chiens ne font pas des chats disaient ma mère-grand…

J’ai toujours l’impression que le temps s’accélère à ses cotés. Je crois que c’est parce-qu’elle change si rapidement. Depuis sa naissance, chaque mois amène quelque chose de nouveau qui la fait évoluer. Le fait qu’elle soit en constant changement me donne l’impression que le temps passe plus rapidement. À peine a-t-on le temps de s’habituer à quelque chose que, pouf, on est déjà passé à un autre stade d’enfance! Je suis bienheureuse qu'elle traverse avec charme ses phases d'éveil mais j'ai tant aimé la période "des 18 mois".

J'ai adoré participer à cette minuscule enfance d'où éclot le bambin. C'est une période à saveur de miel qui est ancrée au meilleur des mes émotions. Mais c'est déjà une période révolue. Elle est aujourd'hui plus fillette que bambinette. Avec le langage qui s’installe et se maitrise l’on passe encore à une vitesse supérieure. M'zelle Soleil grandit et je vieillis.

Les années délices semblent passer bien vite. J'espère que l'adolescence ne nous sera pas trop rude! Je suis sure que d'ici là bien des clairières de douceur nous attendent. Avec les enfants, le bonheur est un concept en constante évolution. Il faut savoir lâcher prise tout en gardant bien la barre de notre bateau. Lâcher prise. Un concept qui ne plait guère à la mère poule qui caquète dans ma tête! Un concept qui réveille mes indépendances. Un concept qui s'articule avec l'idée d'un petit frère ou d'une petite soeur. Et cette articulation familiale fait fuir mes indépendances en attente d'épanouissement personnel. Je flotte entre deux états d'âmes. Avec le temps qui s'accélère j’ai l’impression de mûrir à vitesse grand V! Ouf, cela me fait un peu peur, je ne veux pas flétrir trop vite!!!

Grâce à ces concoctions d'écriture et d'images que je mijote en ma cuisine virtuelle, j'accroche des capsules d'enfance au temps qui défile...

Lily chou

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