Pour évacuer les toxines nocives, pour ne pas me laisser envahir par l’obscurité, pour combattre l’adversité, pour me purifier l’esprit embué, je me fais squaw de salon…
Alors que j’avais à peine 20 ans, j’ai exploré les profondeurs des pow-wows qui m’ont ouvert des portes oubliées sur cette mémoire ancestrale diluée dans l’effervescence de l’Amérique florissante. J’ai appris à danser au rythme de la terre qui bat dans les résonnements des tambours. Les tambours, les chants et les danses sont une façon de communiquer (communier) avec la Terre, notre Mère. À chacun ses lieux de dévotion...
Juan emmène l’enfant faire les courses avec lui. Je prends une douche. Sous le jet brûlant de l’eau qui fouette ma peau nue, je prends une décision musicale. Je me sèche. Je m’habille. Je choisis l’un de ces chants issus d’un autre monde que je fais jouer en boucle. Je monte le son. Je le laisse m’entraîner le corps. J’apprécie la force de mes muscles qui obéissent aux moindres commandes de mon esprit. J'attrape le rythme. Je retrouve le bonheur de maîtriser ce corps qui m’a blessé en mon orgueil et ma chair. Je reprends possession de ma peau. Je peux de nouveau bouger comme j’en ai envie. Je choisis un coin de la maison où je peux tourner en rond et je m’élance, je rentre dans la danse, je cherche la transe…
L’homme revient avec l’enfant. Il sourit en me voyant et s’exclame :
- Lorsque j’étais dans la rue, je me suis demandé une seconde si cela venait de chez nous ou de chez le voisin. Mais j’ai bien vite réalisé qu’il n’y’a que ma femme qui fait son pow-wow dans la maison…
L’enfant soleil me regarde avec grand intérêt. Je la prends dans mes bras pour quelques envolées indiennes. Elle dodeline et fredonne avec moi. La dernière fois que nous avons ainsi dansé, elle était bien lovée dans mon bedon qui n’en finissait plus de grossir. Je suis heureuse de pouvoir me trémousser sous les battements de tambour ma fillette contre mon ventre. Une boucle se ferme. M’zelle Soleil débute une autre étape de la petite enfance à mesure que se développe son langage. De mon coté, au fil des mois qui passent, je retrouve mes repères d'existence…
Bear Creek @ Thunder Falls Pow Wow
L'ambiance des tam-tams...
RépondreSupprimerJ'ai visionné plusieurs de tes photos, tes enfants sont vraiment craquants!
Merci mais heu mais je n'en ai qu'une! *froncement perplexe*... Tu me diras elle compte pour trois tant elle est vive! ;) Les autres enfants qui trainent sur mes photos ne sont pas les miens mais ceux que je croque dans mon objectif... ;)
RépondreSupprimer*froncement gêné* J'y ai pensé que ce n'était pas tous tes enfants, mais bon, qui risque rien n'a rien :P
RépondreSupprimerDe toute façon, sur ton billet d'aujourd'hui, ça me confirme que TON enfant est très jolie :)
Bah je ne t'en veux pas pour deux kopecks Yano. Il faut dire que tu l'un des rares spécimen de la gente masculine qui ose s'assoir sur mes bancs publics. je sais que les homme rôdent mais peu se manifestent! :lol: J'apprécie la diversité et parfois je trouve que mon jardin virtuel manque de testostérones! Alors même si tu me lis parfois en diagonale, j'apprécie tes petits signes de vie éparpillés sur ma toile! Bon début de semaine à toi en ton quotidien...
RépondreSupprimerPis bon, j'avoue je trouve moi aussi ma fillote bien jolie mais je ne suis pas sure d'être super objective tellement mon amour pour sa petite personne est puissant...