"Défestivaler et reroutiner la semaine"...
Après la fête, les festivaliers sont un peu fatigués, il faut retrouver la routine perdue dans le bonheur de dix jours d’été tournés vers la musique en plein air au coeur de la vieille capitale. Dans un prochain billet, je m’évertuerai à faire un petit bilan de festival, histoire de bien incruster dans ma mémoire ces instants presque magiques parce-que si rares. Dans mon top trois du festival, il y restera Manu Chao pour la géniale atmosphère, The Cat Empire pour les déhanchements trop sexy du chanteur et Tiken Jah Kakoli pour ses rythmes et sa conscience...
Ainsi, hier nous avons clôt le festival en coupant la poire en deux. Soirée moitié Tiken Jah Fakoli, moitié DJ Champion. DJ Champion qui remplace le groupe IAM, ce qui entraîne notre petite troupe en ce dilemme qui nous force à couper la poire en deux! Lily-Soleil a tout simplement adoré Tiken Jah Fakoli. Je peux affirmer que ce fut son show préféré. J'y serai bien restée plus longtemps si cela n'avait été du problème de la poire à trancher! L’on arrive au concert de Tiken alors qu’elle tombe de fatigue. Pourtant une fois bien installée sur les épaules de son père, le rythme la réveille et là voilà qui se trémousse en cadence avec la musique. Elle est si lumineuse qu’elle attire tous les regards. Durant quelques instants les gens se retournent de la scène pour contempler ce petit bout de chou qui danse, les mains dans les airs, sur les épaules de son père. Phil prend la relève, là voilà même qui se décide à chanter! Nous sommes tous bouche bée! Comme si à la fin de ce festival, elle avait si bien compris le principe qu’elle s’applique à y participer! Durant le court trajet qui nous mène au pigeonnier qui vibre sous les élans de Champion, l'on se chamaille avec Juan à savoir de qui elle tient cette fibre reggae, Miss Dee nous écoute et rigole de nos ébats. La petite s'assoupit, retrouve quelques gouttes d'énergie pour se faire une copine de son âge et finit par s'endormir sous la garde alternée de ses parents dans un petit coin tranquille du pigeonnier.
Son premier concert fut celui de Femi Kuti, hypnotisée, son monde fut révolutionné et une semaine plus tard, elle se fond dans la nuit avec Tiken. J'en reviens à peine plus que les passants qui la regarde. Elle aura vu Harry Manx sous la pluie, elle n’a pas semblé transcendée, le blues ne la touche pas autant que les rythmes africains! Ce jour là, c'est plutôt les danses de son ado de tante sous les trombes d'eau qui l'auront épatée. Elle a bien aimé Tryo et particulièrement la chanson « Serre moi » avec ses images de papillon volant sur écrans géants. Elle s’est aussi bien amusée place de la famille. Elle a rencontrée plusieurs de nos amis et comme dirait ma sœur de Clo : « La gang a l’air de bien l’avoir adoptée ». Elle a découchée plusieurs nuits parfois chez sa mamie, une fois chez Miss Dee. Sa routine s'en est trouvée bien bousculée mais elle s’est régalée de son père qui avait pris trois jours de vacances pour mieux profiter du festival.
Nous ne nous étions pas ainsi amusés depuis que nous étions devenus parents. J’ai enfin retrouvé assez de vigueur et de forme pour sortir de ce retrait social que je m’étais imposé. De concerts en concerts, je me suis rappelée à mes souvenirs. J’ai retrouvée quelques parcelles oubliées de ce qui fait mon identité. Je me suis aperçue dans un reflet de miroir. L'été me trouve ravigotée. Mois après mois, je retrouve ma féminité qui s’incorpore à ce nouvel état de mère. Je redeviens entière. Je commence à pouvoir oublier la détresse d’un corps déformé, les faiblesses d'une longue maladie, je commence à revivre comme je le faisais avant d’enfanter. Il m’aura fallu vingt longs mois pour revenir à moi. Mais je le referai demain pour pouvoir serrer dans mes bras cette adorable fillette qui est mienne. Il me reste encore un peu de chemin à parcourir pour retrouver l’intégralité de ma peau, pour équilibrer la femme et la mère que je suis devenue en un seul corps. Encore quelques efforts et l’épreuve sera définitivement traversée. Ensuite, je pourrais peut-être en profiter quelques mois avant de penser à recommencer! L’homme parfois me parle d’un petit frère ou d’une petite sœur, il n'aime pas l'idée d'un enfant unique. J’y pense aussi souvent mais j’ai l’impression qu’il me faudra encore un peu de temps pour remplir mes gourdes de courage et relancer mon corps sur la voie de la reproduction…
En attendant, construire cette petite famille qui est désormais nôtre est un bonheur en soi. Élever ma fille à ma guise, découvrir les traits de sa personnalité, l’aimer librement jour après jour. Rien que du bonheur. Le revers de cette médaille est l'intense responsabilité que je ressens à son égard et qui me perturbe un peu mais c'est un autre sujet. Je la regarde évoluer et grandir, elle me fascine, parfois lorsque je la regarde j’ai l’impression que mon cœur va exploser tant l’amour que je ressens pour elle est puissant…
Maintenant, après l’exception du festival, je dois reprendre cette routine qui la rend agréable (il me semble que d'ailleurs que j'ai moi aussi un peu perdu de ma propre routine dans toutes ces pérégrinations!) et profiter pleinement d’elle quelques semaines encore avant de reprendre une vie « adulte » plus active. Cependant si une chose est claire en mon coeur c'est que je refuse de m’éloigner d’elle plus qu’à temps partiel avant qu’elle n’entre en pré-maternelle. Ainsi va la vie…
Je te comprends aussi pour la "trouille" de retomber enceinte. Même si je n'ai pas été malade, la douleur me fait peur et les hôpitaux aussi.
RépondreSupprimerMais on finit par oublier :)