lundi, juin 11, 2007

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Blessure d'enfance bis...

Lily-SoleilLily-Soleil-II
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Tous les matins de la semaine, emmener l’enfant pour un changement de pansement. Premier jour de cette désagréable routine. Elle chante sur le chemin de l’aller, enjouée, mon cœur se serre mais je souris quand même à ses pitreries. La nuit a été difficile, la blessure s’imprime dans le quotidien. Dans le cabinet du docteur, ses pleurs de douleurs me font monter les larmes aux yeux. L’infirmière est douce mais le contexte est ne l’est pas.

À date, sa plaie est belle. Sur le chemin du retour, elle ne chante plus. Elle me regarde d’un air tristounet comme je ne lui ai jamais vu. Silencieuse au fond de son siège, elle se perd le regard dans le paysage qui défile. Je réalise qu’elle vit là sa première véritable douleur, sa première vraie souffrance. J’ai le cœur qui peine. J’essaie d’être un paquebot de tendresse dans sa tempête. Je l’enrobe. Je la câline. Je me dédie. Je la chéris.

J’ai du mal à ne pas me sentir mère indigne, à vrai dire je ne me sens guère digne. J’ai relâché mon attention et le mal est arrivé. Juan s’en veut plus que moi, je le vois qui cogite l’humeur sombre. Il l’enrobe de toute son attention, il la cajole et elle ne se lasse pas de poser le poids de sa peine sur son épaule. Les parents apprentis que nous sommes apprenons notre leçon chacun à notre façon. Nous partageons le flot nos émotions au creux de la nuit. L’homme a le diabète dans le plafond et j’ai l’herpes buccal en feu! J’ai lu que cette lésion réagissait aux chocs émotionnels, me voilà bien en phase avec cette théorie. À peine douze heures après l’accident le feu sauvage s’installe au coin de ma lèvre. Je me précipite sur la pommade miracle dès les premiers symptômes. Je devrais en avoir pour une petite semaine. Quant au diabète, l’émotionnel joue un rôle certain sur son contrôle, mais c’est une longue histoire…

Il n’y a rien de plus horrible que de voir souffrir son enfant. Cela va toucher le fin fond des entrailles, cela remue tout l'intérieur qui se tord de douleur. En rentrant de cette première expérience de soins, je ne peux m’empêcher de penser à tous ceux qui vivent ceci au quotidien, à l’année longue. Je ne pense pas que j’avais jamais réalisé toute la portée que cela peut avoir sur l’âme et le cœur...

Sur la route du retour, l'on se sent coupable, l'on tergiverse. Devra-t-on remettre en question notre fin de semaine prochaine à Tadoussac? L'homme y pense. J'y résiste. Voilà des semaines que j'attends ce temps de festival hors de ma routine maternelle, j'ai tant besoin d'air et de musique. Ce serait notre première fin de semaine ensemble sans bébé, depuis... depuis si longtemps que je ne sais même plus quand! L'infirmière pense que si tout continue d'aller bien chaque visite devrait être moins douloureuse. L'on verra vendredi où en est la blessure. En attendant la semaine à venir s'annonce coriace.

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