Un vendredi sur la terre,
À l’aube, des giboulées nerveuses, aussi bruyantes qu’éphémères éclaboussent le paysage. Juan part au bureau. Bébé et ma pomme faisons un petit somme. L’on émerge, fraîches comme des roses, en milieu de matinée. La température dépasse alors les 15 degrés. Pas un souffle de vent ne remue l’atmosphère humide. J’ouvre les fenêtres. L’air circule librement dans la maison.
Petit bout se promène d'un bout à l'autre de nos cinq pièces. En moins d'un mois, elle est passée des petits pas vacillants à gambader de la sorte. Je l'observe tendrement. La vitesse à laquelle un bébé apprend peut parfois me laisser bouche bée. Coup de fil de la présidente de l'asso qui est satisfaite de mes services (ce qui me réjouit), le blogue de l'asso prend bonne forme. Il parait que l'un des élus y fait quotidiennement un tour et se pose quelques questions sur ma pomme! Ce nouveau blogue est définitivement un bon moyen de communication, d'information et de sensibilisation. J'ai, à ce sujet, un article de lac qui me trotte dans la cervelle. Avec un peu de chance, j'aurais un peu de temps cette fin de semaine pour le mettre en page.
Faire diner minipuce, passer un coup d'aspi, jouer, ranger, changer la couche, biberonner, poupouner, cajoler, surveiller, changer la couche, expliquer, plier, au fur et à mesures de la routine ménagère je regarde dehors. Le ciel, bas, se décline en une multitude de gris qui s’éclaircissent au fil des heures qui s’écoulent.
En début d'après-midi, j’habille ma progéniture, j'enfile un pantalon. Quelques bourrasques effraient la pluie qui ne semble pas être d’actualité aujourd’hui. Chanelle en éclaireur, nous parcourons la centaine de mètres qui nous sépare de la plage nichée au coeur du village. Une fois arrivées à bon port, Lily-Soleil se dandine sur le sable humide. Elle s'échine à trainer sa poussette dans le lac paisible, je guide la ronde et tourne le manége de l'enfant. Dès que je me détourne, elle file en direction de l'eau. Le lac frissonne sous des petits vents tièdes. Il n'y a personne d'autre que nous pour profiter de la douceur de ce caprice d'automne.
Je respire à plein poumons. Il fait si doux qu’on en a presque chaud! Comme le soutient la chaîne météo, l’on est définitivement au dessus des normales saisonnières! Ce qui n’est pas pour me déplaire mais a un peu tendance à m’inquiéter! Dans quel climat vivront les générations futures? Le lac fonce et se froisse sous la cavalerie de nuages qui n’en finissent pas de traverser nos contrées. Est-il inquiet de son sort? Le regard perdu dans l'horizon menaçant, j'aspire des secondes limpides. L’espoir d’un rayon de soleil ne semble pas vain. Nous prenons le chemin du retour, chien, poussette, femme.
La lumière est spectrale. Tout est si calme. Le village semble oublié des hommes. Le silence a la texture de la paix. En arrivant chez nous, le ciel s’ouvre sur quelques rayons de lumière qui transpercent le jour lunaire. C’est le temps d’une escapade en notre arrière bois. Quelques tours de balançoire plus tard, un plein soleil se joint à nous. Durant une quinzaine de minutes, ses caresses lumineuses réchauffent nos visages. Pour la première fois de cette semaine, le soleil nous fait l'honneur de sa présence. L’enfant commence à fatiguer. L’on en profite encore quelques instants avant de rentrer s'encabaner.
Une fine bande de ciel bleu se faufile dans l’horizon qui grisonne, quatre heures sonnent à l’horloge. Je jette un dernier coup d'oeil par la fenêtre. Le soleil se couche derrière les nuages opaques qu’il colore subtilement. La nuit approche. Dans sa chambre, une petite fille aux yeux rouges de fatigue est quelque peu récalcitrante à l’idée de devoir se coucher…
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