jeudi, avril 06, 2006

Tranche d’intime

Tranche d’intime

Face-de-bébé

Ce matin Juan se lève en sifflotant. Juan sifflote beaucoup, souvent sans s’en rendre compte. juste comme cela, parce-qu'il fait bon vivre. Diabétique rebelle qui carbure à la vie. Au début de notre relation cela pouvait causer certaines frictions.

Il y a eu dans mon enfance un léger traumatisme siffleux ! L’un de mes « beaux-pères » qui fréquenta ma mère durant quelques années, ceci jusqu’à habiter à demeure, une racaille qui prenait un malin plaisir à siffloter dès qu’il la faisait pleurer. Qui vampirisait son compte en banque, cassait régulièrement son estime d’elle-même et semblait prendre un malin plaisir à la faire souffrir! Cela commençait toujours pareil. Disputes. Discussions inutiles. Conneries niaiseuses. Degré de la dispute qui monte, chauffe, bouillit. Cela écume. Ma mère finit en pleurs dans son coin, la journée (toujours les dimanches!) est gâchée, pis l’autre abruti siffle en ignorant totalement l’atmosphère puante! Cela m'horripilait les nerfs. Du coup, j’en ai développé une certaine allergie aux sifflements masculins…

Après quelques mois de fréquentations avec Juan, je le surprends un matin dans un mode siffleur. Et je sens l’irritation me gagner, je lui en parle et il m’explique :

- Ma puce, je comprends mais tu peux aussi voir l’autre coté des choses, celui où siffler est une bonne chose, un signe de simple bonne humeur, un célébration de la vie!

Quelque peu sidérée par ses sages propos (je n’en avais pas encore trop l’habitude! L’homme a une essence bouddhiste unique que je n’avais pas encore apprivoisée intérieurement mais qui me plaisait particulièrement!), j’acceptai de supporter la chose sans maugréer et faire la moue…

Peu à peu, je mis de coté le fait que l’on pouvait siffler par plaisir pervers et j'acceptai l'idée que le sifflement pouvait aussi avoir bon cœur. Maintenant (tué le put... de traumatisme!!!), j’aime bien l’entendre, siffler, fredonner, chanter avec la petite…

Tout cela pour en arriver là!
Ce matin Juan chantait Renaud :
( Ils commémorent au mois de juin
un débarquement d'Normandie,
ils pensent au brave soldat ricain
qu'est v'nu se faire tuer loin d'chez lui,
ils oublient qu'à l'abri des bombes,
les Francais criaient "Vive Pétain",
qu'ils étaient bien planqués à Londres,
qu'y avait pas beaucoup d'Jean Moulin.

Etre né sous l'signe de l'hexagone,
c'est pas la gloire, en vérité,
et le roi des cons, sur son trône,
me dites pas qu'il est portugais.) "


Il est un peu perturbé par les CPE, il en parle pas trop, c'est pas vraiment un "parleux" mon homme (c'est plutôt un "faiseux")! Mais je sens que cela le travaille. D’ailleurs l’autre jour, il me dit :

- Tsé, aujourd’hui j’ai laissé un commentaire chez Stéphane ?
- Hein qui ?
- Ben oui tsé, j’ai lu un truc qu’il avait écrit sur les CPE, pis tsé on en avait justement parlé un peu avec eux quand y sont venus…
- Ah! Hoedic! Tu as laissé un commentaire!!
- Ben oui!
- Ah! Ben, j’irai voir…

L’homme évolue autour de ma blogosphère (surtout quand on fait des rencontres humaines grâce au Net!) mais a une dimension virtuelle plus technique, il est branché sur des trucs plus spécialisés, des trucs d’informaticiens qui me saoulent un peu. Cela pique ma curiosité…

Bref, tout ça pour dire que ce matin, Juan chantonnait sans y faire attention! Je pense à Pascale qui a une chanson de Renaud sur son dernier billet et je la fait jouer pour lui. Il est aux anges, il chante…

Curieuse, j’en profite pour aller explorer le site de Renaud qui m’époustoufle, me surprend et hypnotise bébé qui regarde la machine étonnante (au coeur de son site) avec les yeux écarquillés et la bouche ouverte! Elle aime bien la chanson Manhatan Kaboul et hume l'air du temps en gazouillant avec Juan qui chantonne..

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