mercredi, avril 05, 2006

Neige d'avril

Neige d’avril

Gouttes-de-neige

Ce matin, l’on se réveille avec une belle bordée de neige digne de janvier! Depuis, les flocons continuent de s’échapper sans vergogne de ce ciel blanc d’hiver. La neige en avril, c’est plus vraiment drôle, la neige de printemps, cela commence à faire! Cela colle, cela mouille, c’est pas vraiment froid, mais quelque peu tannant! La seule chose de bien, c’est que cela reblanchit le paysage qui s'est salit par un début de fonte. Les bancs de neige moroses et crades sont recouverts d’une belle couche toute propre. Avec impatience, je commence à attendre l’été qui emportera notre quotidien en des dimensions plus colorées…

L’on a pris l’habitude de se lever avec les poules. Réglée comme une horloge, Bébé se réveille aux alentours de six heures, ainsi commencent les jours. Bébé d’hiver qui n’a pas souvent pris l’air. J’ai bien hâte de prendre de nouvelles habitudes estivales, hâte de la voir découvrir l’extérieur. Déjà elle amorce ses premiers pas, c’est à peine croyable et pourtant la demoiselle semble vouloir marcher. Il suffit de la poser par terre, et hop, elle met un pied devant l’autre. Elle se trémousse, elle rigole lorsqu’on la fait ainsi avancer, elle veut s’asseoir, dépasser ses limites bambines…

Je jette un coup d’œil par la fenêtre, il neige de plus belle!!! Habituellement l’humeur qui me traverse à cet instant me ferait passer un coup de fil à Ma Mère-Grand! Difficile d’imaginer que je ne lui reparlerais plus jamais, que nos causeries Outre-Atlantique se sont faites avalées par cet état qui la cloue désormais dans un coma, qui la paralyse toute entière. Mon cœur se serre, elle me manque déjà terriblement. Je dois être forte comme elle l’a toujours été. Les nouvelles ne sont pas bonnes. Juan me dit :

- Tu es triste, tu souris, mais tu es triste…
- Oui, c’est vrai, j’ai le cœur en boule. Je ne peux pas croire que je n’ai plus de Grand-Mère!


Les larmes coulent, je les avale. Je suis en train de perdre un parent, l’une des personnes les plus proches de ma vie. Je n’ai pas eu de père. J’ai vécu à la semaine longue avec ma Mère-Grand jusqu’à l’âge de 11 ans. C’était ma stabilité, ma sagesse, ma raison…

Courir après le temps qui s’effiloche, profiter d’une sieste de Lily-Soleil pour se doucher (c’est fou comment prendre une douche est soudainement devenu un luxe! Enceinte, j’avais entendu parler du principe mais je n’arrivais pas à le comprendre avant de l’expérimenter!), balayer, ranger, faire des abdos sur la fameuse machine prêtée par ma gentille sœurette, manger, tirer mon lait, essayer d'aligner quelques phrases éparses, s’effondrer à la nuit tombée...

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