dimanche, avril 30, 2006

Inspirer la nature

Lorsque je suis en ville, il me suffit de quelques jours pour recommencer le même manège. Au bout d’une certaine période, toujours le même instinct, rechercher la compagnie des arbres. En ville, l’arbre m’attire comme un aimant puissant. Il me calme, m’apaise, m’aide à respirer. Il filtre le vent en une tendre mélodie. Immuable, il m’offre une véritable bouffée d’oxygène. Une bouffée où se lover, s’oublier. Inspirer la nature…

S’arrêter trente secondes pour modifier le cours de ses pensées urbaines. Sirènes et trafic routier s’assoupissent. En ville, l’humain grouille, à l’aise dans sa gigantesque fourmilière. Je n’aime pas me sentir fourmi. J’aime me sentir aigle pour survoler les arbres, pour explorer l’horizon. Se muer en un courant libre qui se fond dans un paysage sans limite. Sans béton ni misères humaines. Lorsque je me sens mal, la compagnie des arbres me conforte, elle est lien qui me permet de rejoindre ma Mère Terre que j'aime énormément. Je suis une fille de la Terre.

Je me souviens d’un matin précis. J’étais assise à l’observatoire, le soleil se levait sur Montréal. Je boudais un infini urbain. Je plissais les paupières pour essayer de percevoir l’au-delà citadin. Je ne voyais rien que la mégalopole qui se réveillait à mes pieds. C’est alors que j’ai réalisé que j’avais le choix. Vivre en ville ou vivre en nature n'en tenait qu’à ma bonne volonté. J’étais libre de choisir ma vie. En cet instant précis de bruit Montréalais, mon inconscient a choisi. Sans trop m’en apercevoir, j’avais déclenché le manège. J'étais arrivée devant un carrefour interne et je m'étais dirigée, d'un pas assuré, vers cette voie qui se dessinait devant moi.

Choisir le silence des hommes pour écouter la planète vibrer de ses autre sens. J’avais ouvert la porte qui cache le tableau d’un mythe bien connu. La légende de la cabane au Canada…

C’était il y a dix ans, j’avais 23 ans. Toujours en accord avec cette volonté intérieure, je suis désormais mûre pour remettre un peu de béton dans mes murs. Prête à quitter la cabane au toit moussu d'où s’échappent des pousses de forêt indisciplinée pour m’installer dans cette drôle maison faite de « pierres de rivière ».

Avec ma trentaine, j'ai adopté un lac. Dans deux mois, nous y aurons une maison. Hier, pour me ressourcer, je suis allée faire le tour de ma future arrière-cour. Je suis allée, en éclaireur, faire connaissance avec les lieux. J’ai salué mes futurs arbres, découvert un étrange rocher. Animal de pierre qui dévoile plusieurs facettes suivant où l’on se place pour le regarder. Hier, je suis allée chez moi pour la première fois…


Notre futur terrain
Vidéo envoyée par Etolane

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