De retour en mes eaux virtuelles
Écouter la nuit silencieuse. Absorber les images. Laisser couler les mots bloqués par l’écluse familiale. Patience de moines dans les écluses qui rythment le flot du grand fleuve des jours qui s’écoulent et nous découvrent. Ambiance Nova…
Belle Famille s'envole vers son bercail d'Outremer. Nous quittons la ville et nous retrouvons notre cabane d'hiver sous les étoiles qui scintillent dans le noir. Ce carnet de mots, en hiatus comme il ne le fut jamais depuis sa naissance, reprend du flambeau. Je rallume la flamme qui vacille dans le foyer de mes mots. Des abeilles en manque me butinent l'imaginaire. Des pensées loquaces se régalent de leur miel ambré qui me colle les idées. Alvéoles d'existences. Je reviens partager émotions et quotidien filtré, doucement, je reviens en ce petit coin d'écran. En cet endroit étonnant qui n'a pas quitté mes sensations cérébrales...
Ces dernières semaines trop riches en émotions et déplacements me forcèrent, pour la première fois depuis des années, à déserter le virtuel pour ne laisser glisser sur ma peau que le réel de cette saison fondante. Petit peu par petit peu se retrouver vivante. Succomber à la fatigue, finalement accepter le repos. Continuer de tirer ce lait que je fabrique pour nourrir mon petit bout de coeur. Surmonter les obstacles, apprécier le présent et ses promesses de différents futurs. Bébé grandit si vite! Stimulée par des grands-parents ravis qui la papouillent, gazouillent, Lily-Soleil rayonne. Mademoiselle adore se tenir debout, esquive un subtil mouvements de pas, éclate de rire, observe, bavarde, enregistre, bave, sourit et fait ses nuits…
Au registre des bonnes nouvelles, Juan a décroché un emploi dans son domaine. Une job qui lui tenait à cœur. Nouveau départ. Déménagement qui s'organise. S’engager dans les murmures hypothécaires pour se construire un nouveau nid. Une vraie maison, toute de pierres vêtue, quelques rénovations, l’été sera fébrile en innovations…
Une nuit passée, j’ai fait de drôles de rêves. Sensations de passants dans la nature blogosphèrique, sensations qui me gratouillent l'âme, sensations de ces passants que je rencontre entre deux songes. Je me demande ce qui se passe dans la grosse bulle infernale qui n’en finit plus d’avaler les essences humaines. L’autre jour, j’en glisse un mot à Juan qui me répond :
- Cela nous donne l’occasion de vivre comme avant que l’informatique n’envahisse nos vies et cela nous fait comprendre comment on peut être collé à l’écran, c'est pas plus mal dans le fond…
Générations « d’écranovores » qui se dénomment suivant les lettres de l'alphabet, nous nous diluons dans cet invisible mondial. Carrefour des gens et d'esprits qui se croisent. Je pense à vous. À vous que je ressens sans en connaitre les visages, ces regards qui se penchent sur ce petit coin de moi.
Retrouver mes repères, ma cabane, mes routines, ma normalité, mes virtualités. Méditer à la suite de ses tournants de vie qui se dessinent au fil des saisons. S'adapter. Remercier le ciel de ses bontés, de ses douceurs et souffler les nuages, les douleurs, pour ne laisser passer que des rayons d'espérances.
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