samedi, décembre 17, 2005

Après la tempête...

Into-the-storm

Revenus de notre périple hivernal sans encombres. Est-ce le fait des épreuves traversées ces dernières semaines, est-ce le fait d’avoir flirté avec la grande faucheuse qui nous a donné autant de calme durant la tempête? Sommes nous blasés du danger ou simplement grandis par les obstacles dépassés? Je n’en sais trop rien mais je sais que nous avons bravé la tempête sans piper mots, sans serrer des fesses, sans nous énerver deux minutes…

Ceci dit, cette première tempête qui nous est tombée sur le nez était un peu moins violente que celle qui s’acharna sur Montréal. Nous n’avons eu qu’une vingtaine de centimètres alors qu’ils en ont écopé de plus de quarante! Évidement la route était mauvaise mais franchement on a déjà vu pire. On croise quelques sorties de route sans gros dégâts. On avance vers notre destination en silence.

Rouler à 40 sur la 40 avec prudence
aux rythmes des stations de radios que je cherche du bout des doigts. Scruter la route de nos quatre yeux pour être surs de ne pas en sortir lorsque l’on se retrouve avec une visibilité nulle en ce désert blanc où souffle avec passion les vents méchants. Garder ses distances et s’enorgueillir de pouvoir suivre de loin les phares de la voiture qui nous précède pour garder des repères bienvenus lorsque tout s’efface dans les bourrasques de neige folles.

On-the-roadStormy-dayStormy-RoadWhile-driving

Je prends une dizaine de vidéos, quelques photos. Le trajet se fait sans surprises. L’on arrive à la clinique sains et saufs avec la nuit qui tombe. Le docteur semble content de me voir revivre. Il me dit :

- Ah! Cela fait du bien de revoir de la lumière au fond de ton regard et ton sourire est plus vivant, je suis content!

À force que l’on me dise ces derniers jours que j’ai meilleure mine, j'en finis par me demander à quoi je pouvais donc ressembler lorsque je n’avais même pas la force de me regarder pour savoir quelle face je pouvais avoir! Pourtant lorsque je croise un miroir, le reflet qu'il me renvoie me fait plutôt pitié! Je demande à Juan :

- Mais j’avais donc vraiment l’air d’une morte-vivante?
- Oui, tu faisais un peu peur! Ton cas était pas mal grave, c'est le fun de te voir reprendre du poil de la bête…

Ainsi j’imagine que je suis sur la bonne pente. Je dégonfle parait-il à vue d’œil. Encore là, je trouve que ce n’est pas encore assez vite pour que je puisse en être satisfaite, mais bon j'étais si bouffie que je suis bien heureuse de ne plus avoir le visage autant gonflé d'eau! Je constate que mes forces reviennent petit à petit même si je me fatigue encore bien vite. La preuve en est qu'après la journée d’hier, j'étais si épuisée que je me sentais comme une poupée cassée. J’avais tant de peine à me bouger que j'en arrivais presque à ramper!

Lorsque je repense au mois qui vient de s’écouler, je n’y vois que des douleurs qui flottent dans une étrange brume. Je me sens comme un équilibriste qui a perdu son fil…

Ma production de lait n’en est pas affectée pour autant, je pourrais en donner si je connaissais des mamans moins laitières que moi. C’est bien dommage que Québec ne dispose pas d’une banque de lait car cela me ferait plaisir d’en donner pour aider les petits bébés prématurés ou pas…
Après le docteur, l’on rentre chez nous voir comment vont les chats. Les pauvres s’ennuient et nous font la fête. Il y a un bon quarante centimètres entre le chemin et notre entrée. Je me fraye un passage jusqu’à la porte, par endroits, j’ai de la neige jusqu’aux cuisses! Juan en profite pour déneiger. J’en profite pour tirer mes seins tendus…

Trois grosses heures plus tard, il fait nuit noire et la tempête n’est plus. Nous prenons la route à une fois de plus pour rejoindre bébé joufflu. Ma nature paisible me manque déjà mais Juan doit travailler comme un fou jusqu’à mardi. Il lui reste encore plusieurs travaux à rendre, des examens à passer...

Ensuite lorsqu'il aura fini de trimer, peut-être nous pourrons profiter un peu plus de la période des fêtes qui illuminent nos nuits d’hiver

Pas-de-neigeSapin-enneigéMa-terrasse-sous-la-neige

Pour reprendre l’expression trop bonne de Colombia : "Le poids des mots, le choc des vidéos!" Toutes les vidéos de notre parcours enneigé par là

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