samedi, juin 18, 2005

Phrases éparses

Demain dimanche est annoncé le retour du soleil, comme cela fait une bonne semaine que l’on ne l’a point vu, c'est avec impatience que tout le monde l’attend. Moi la première qui compte sur lui pour faire fondre ces plages de somnolence qui me poursuivent inlassablement. Après tout, y’a rien comme un peu de soleil pour faire vibrer mes cordes intérieures.

Encore une série de photos de Tadou à trier et je serai passée au travers de mon stock! Ouf! Et puis d’ici quelques jours une petite entrée sur mes coups de cœur musical de ce festival. Texte en gestation pour l’instant. En attendant deux photos coups de cœur du lot d'images rapportées de nos campings sauvages, ( à suivre pour agrandir). Une vue de la chapelle de Tadoussac qui donne sur la baie, et de mon amie Dine (légérement "photoshopée") qui sirote son café en toute impunité après une belle fin de semaine agitée. (Miss Dine, star du jour, qui passe souvent par là d'après ce que j'en sais et que je remercie de venir régulièrement en ces eaux de mots éparpillés, cela me touche et j'apprécie cette amitié que nous développons au fil du temps. Dieu sait que je ne suis pas toujours facile à suivre, trop souvent sauvage sous mes allures sociales. Derrière son joli minois, Miss Dine possède un caractère parfois aussi particulier que le mien. Déjà dans le passé nous aurions pu nous écharper et perdre ce fil qui se tisse avec les années, mais comme cela n'est jamais vraiment arrivé, je suis heureuse des moments partagés sous le signe de cette amitié qui évolue avec nos vies qui se passent, j'espère que le tricot continuera de s'agrandir, riche de nos différences et particularités)

Vue-sur-la-baieCafé-à-la-bohéme

Juan travaille comme une bourrique, je me sens bien inutile lorsque je le vois se démener de toutes ses forces. Il me dit que je déprime et que cela ne sert à rien, que je produis autre chose, une vie. Un concept pas toujours facile à assimiler mentalement. Cependant je suis fière de le voir combattre pour le bien de nous. Contente aussi je suis de savoir qu’à date le bébé semble bien se porter. Les tests des résultas sanguins sont beaux, son petit cœur bat bien, et je commence définitivement à le sentir gigoter en mes entrailles. Je dévore tous les numéros de ce magazine que je peux dénicher. Je découvre, je comprends, je me questionne. Je me débats de ces quelques petits maux qui se manifestent et dernier ordre du docteur qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il ne fasse je ne sais quel temps : je dois marcher une heure par jour si je ne veux pas m’ankyloser inexorablement. Avec ce corps fragile qui est le mien, je me rebelle une fois de plus, cherche le sommeil mais finit par obéir pour le bien de nous. Vivement que ne reviennent quelques rayons de soleil…

Une pensée particulière à vous qui m’avez écrit quelques petits mots en coulisses de ce carnet. Merci de tout cœur (merci aussi à ceux qui le font publiquement ;). À ceux qui ont pris la peine de m'envoyer un petit courriel, je vous répondrai sous peu, en attendant, sachez que c’est toujours avec plaisir que je lis ces curiosités ou doux partages de vous promeneurs inconnus de ce jardin virtuel. C’est à chaque fois des petits morceaux de bonheur que j’absorbe comme des bonbons invisibles, émotions inédites jaillissantes de ce néant informatique qui héberge ces quelques phrases et images partagées au temps présent. Merci de votre gentillesse et intérêt pour ma pomme des bois qui s’oublie entre deux feuilles…

Comme j’en parlais avec Dine dernièrement, je réalise une toute nouvelle utilité à ce journal de bord qui se poursuit mois après mois. Loin des considérations populaires, j’y découvre un intérêt filial, parfois sombre mais plus souvent lumineux. Ma vie familiale n’est pas des plus simples. Je suis loin d'avoir connue cet exemple de famille nucléaire, symbole phare des années cinquante, je suis un pur fruit des temps modernes perturbés, un fruit pas encore trop écrabouillé qui désire créer une cellule plus en phase avec les façons du passé sans pour autant retomber dans un archaïsme niaiseux. Lorsque j’étais beaucoup plus jeune, j’essayai à maintes reprises d’être fidéle à ces journaux intimes qui finissaient toujours par me lasser. Au final je ne faisais que remplir des carnets sans queue ni tête, brouillons de mes pensées éclaboussées ou de fictions inachevées.

Intérieurement, je me disais que j’aimerais tenir un journal plus organisé pour le transmettre ensuite aux générations futures, à ces enfants ou petits-enfants que je ne connaissais pas encore. Pour que ceux-ci puissent d’une certaine manière attraper un peu de cette essence passée. Pour leur donner une idée de ce que j’avais pu être à leur âge, pour ne pas perdre le fil de la compréhension, pour ne pas nous noyer dans ces fossés de générations qui semblent si fréquents au sein de ces familles que je regardais de plus ou moins près. Maintenant que j’ai une graine de cette future génération qui commence à me grossir le bidon, je réalise que ce carnet virtuel lui sera avant tout dédié, à lui et les autres qui je l’espère le suivront. Pour qu’ils puissent en plus d’images poser des mots sur ce que nous fûmes. Pour qu'ils nous rencontrent autrement lorsque les rides auront flétri nos visages parcheminés d’un vécu qui je l’espère sera plus riche que pauvre, sinon matériellement tout du moins émotionnellement…

" Nous n'héritons pas de la Terre de nos parents, nous l'empruntons à nos enfants." Saint-Exupéry

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