Pensées éparpillées
Hier c’était la journée internationale de la femme et j’ai passé cette journée dans un état semi-conscient de remerciements intérieurs. Reconnaissante d’habiter dans un pays qui respecte et protége les droits de la femme. Un pays où la femme a autant de place que l’homme…
Évidemment tout n’est pas parfait, si cela l’était ce ne serait plus sur la Terre que nous habiterions mais au paradis! Et s’il y a parfois des paradis sur Terre, ils cohabitent joyeusement avec des enfers en toutes sortes de quotidiens qui forment cette étrange balance universelle.
Cependant si au Canada la balance penche favorablement pour les femmes, ce n’est pas une généralité terrienne!Tout en ressentant ce bonheur d’habiter une société où ma place en tant que femme n’est ni bafouée, ni dénigrée, je ne peux m’empêcher de penser à tous ces destins de femmes brisées de part le monde.
L’excision, la burka, la violence, le viol, les mariages forcés, les grossesses difficiles et ces guerres d’hommes qui font tant de mal. Autant de minuscules enfers qui collectivement peignent un tableau terrifiant de ce que cela peut vouloir dire d’être une femme en 2005! Je ne peux m’empêcher de me sentir extrêmement privilégiée en cette réalité québécoise qui me porte. Je connais une liberté rare, j’ai un mari que j’ai choisi, qui me respecte et accepte de bousculer les rôles des genres ancestraux pour que je puisse être heureuse d’exister. Que puis-je faire d’autre en une journée dédiée à la femme que de remercier le ciel de mon sort béni! Et pourtant aussi béni soit-il, il n’en est pas moins difficile et demande une attention et un travail quotidien.
Non, le paradis n’existe pas sur Terre mais certains endroits sont plus confortables que d’autres! Le Canada est pour les femmes, un endroit bien confortable. Même si quand on y réfléchit, il fait assez froid pour que l’on se couvre le corps la moitié de l’année! Certains jours de mois de mars glacial, on en arrive, au détour d’une discussion, à se demander si la burka par –30 ne recèle pas un certain confort. Et si finalement on en garderait pas un exemplaire dans son garde-robe pour ces occasions là! Faudrait quand même enlever le grillage bien que, qui sait? Cela pourrait devenir une protection contre le facteur vent!
Mais je plaisante pour ne pas pleurer! Car le sort de toutes ces femmes rabaissées dans le monde me peine profondément. L’injustice que l’on peut retrouver dans le monde vis-à-vis des femmes me révolte. Parfois tant que j’aurais presque envie de devenir un homme( avec muscles d'acier alimentés par une tonne de testostérone) pour aller combattre sur le front! Mais là je m'emporte un peu! Parce-que bon, aussi libérée que je sois, j'ai bien du mal avec l’idée des femmes au combat! J’ai une impression floue qu’il y a là une trop grande dénaturation de l’état féminin. Même si je sais très bien que je prendrais les armes en deux minutes si la guerre se retrouvait à me menacer sur le pas de ma porte! Je n’aime pourtant pas l’idée que des femmes fassent carrière dans la guerre! Mais je ne puis condamner celles qui le font. Toute femme est libre de choisir le destin de ses jours et si ses choix ne me correspondent pas toujours, tant qu'ils ne me blessent pas, je dois les tolérer et ne pas me laisser emporter par la haine gratuite et inutile! C’est pourquoi même si je ne comprends pas certaines soumissions féminines à l’état masculin, si celles-ci sont réellement prises en toutes connaissances de causes alors je me dois de les respecter. Cependant combien de femmes soumises le sont par choix personnel?
Évidemment, il ne faut pas oublier l’autre coté de la médaille canadienne, ce coté qui force les hommes à s’adapter à une situation nouvelle et délicate. Mon homme parfois se rebelle :
- Tsé, au bureau, j’entends plein de remarques machos! Mais ce qui est le pire, c’est qu’elles ne proviennent pas de la bouche des hommes mais de celles des femmes! Cela me tue! Sans jokes cela me troue le c…! Parce-que franchement c’est pas être égales que de prendre le pouvoir et de faire comme les hommes!
- Oh! Comme quoi d’abord?
- Ben tsé, des jokes genre comme on fait en France, les jokes où le dindon de la farce c’est la femme, les jokes de la blondasse connasse, ici c’est renversé. Genre y’a un con au volant, ben c’est sur que c’est un homme! Le con de l’histoire c’est obligatoirement l’homme! Cela m'écoeure...
Dans ces temps là, je l’avoue humblement, je ne peux m’empêcher de sourire. Il n’aime pas du tout cela et me jette alors des regards noirs. Mais je n’y peux rien c’est plus fort que moi! Je sais qu’il a raison et que ce n’est pas bien, que ce ne sont pas de bons comportements mais je ne peux m’empêcher de penser que cela leur fait du bien de goûter un peu de leur propre médecine, de celle que les femmes ont goûtée durant des millénaires et goûtent encore dans plusieurs parties du monde...
Mais je sais aussi qu’il a raison, la solution n’est pas de se transformer en homme, en brutes, la solution n’est pas de reproduire ces comportements que l’on a bannis! Il faut souvegarder une certaine féminité et laisser la place à cette masculinité nécessaire pour un bon équilibre des êtres. Mais le sentiment de vengeance, aussi laid soit-il est tellement humain! Je ne suis pas sure que je n’y peux rien! Je le refoule mais je ne suis ni un ange, ni une sainte! L’humain est bien loin d’être parfait!!! Si c'était le cas, cela se saurait! Homme ou femme, c’est pas mal le même combat pour arriver au bien...
Avec l’égalité féminine, les divorces se sont multipliés, les familles ont explosé, elles se sont recomposées mais d’une façon générale tout cet aspect de nos vies a été chamboulé, disloqué, éparpillé! Tant de souffrances acidulées! Il y a tant à apprendre de part et d’autre avant de pouvoir composer, ensemble, cette harmonie des genres qui ferait de la Terre un véritable paradis…
Posez un geste concert en envoyant une carte virtuelle aux femmes qui vous sont chères. Un don pour chaque carte sera envoyé à la Fondation canadienne des femmes.
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