De l’azur à la tempête…
Ce matin, l’on décolle pour le campus sous un ciel d’azur, un univers de neige pure, un soleil éblouissant et un froid de chien. La luminosité est incroyable, la visibilité parfaite, l’on arrive sans troubles en territoire urbain. Un gentil camionneur me fait un signe du haut de sa tour. Je n’ai pas oublié mon extension numérique. Juan, lui, a oublié de remplir le lave-glace! Arrêt obligatoire sur le bord du chemin, je grogne, il rigole. Le froid dessine ces volutes et colonnes de fumée invisibles le reste du temps. Une brume d’hiver enrobe l’horizon bleuté, 8 heures du matin, pas un nuage à l’horizon urbain, la journée est magnifique…
Sur le campus frigorifié, les humains bien emmitouflés vaquent à leurs obligations. Avant de monter les escaliers pour aller dans ma salle de cours, je jette un œil sur la cafétéria. Un homme à terre! Je cligne des yeux, curieuse, je m’approche et découvre un étudiant en révolte passive. La grève fomente parmi les étudiants présentement, difficile d’avaler le tour de salaud de Charest. Des actions de part et d’autres vomissent leur rancœur. Ce matin c’est le coup de l’étudiant scotché au plancher! Je ne suis pas sure d’avoir bien compris le symbole, mais cela m’a permis de prendre quelques étonnantes photos. Celui-ci tout content que je le photographie me fit même un petit sourire pour la cause. Pas le temps de niaiser, je monte en quatrième vitesse les escaliers et j’arrive essoufflée pour m’écraser à ma place habituelle. Bonne note au réveil. Traduction de John Irving. Le cours se passe sans heurts. Durant la pause, je descends voir si l’étudiant scotché a décollé. Il a déjà disparu, un peu déçue, je remonte avec un café. Le cours reprend. Mes idées se réchauffent. Mon stylo coule, je me barbouille sans trop m’en rendre compte. Miss Combat, toute joyeuse d’avoir rendu sa thèse de doctorat, rayonne comme le soleil matinal. Les phrases se déroulent. Le cours s’achève…
Je sors voir à quoi ressemble le début d’après-midi. Je découvre un ciel lourd, grisâtre, chargé de menaces hivernales. L’atmosphère dense a complètement avalé le soleil qui n’est plus! La lumière est transformée. L’air est glacé. Y fait frette en tabarouette!!! Je rentre dans la chaleur de ma civilisation moderne. Révision et discussions diverses. Conversations coquines. Musculation grammaticale stylistique et différentielle. J’ai bien hâte que cela se passe! Encore un petit effort. Dehors le temps continue de se dégrader. L’hiver fait le malin. C’est l’heure de l’examen. Yes! Cela se passe enfin! Je ne peux m’empêcher de faire démarrer mes neurones au quart de tour, histoire que cela finisse vite, histoire que je ne me fasse pas exploser les idées à trop ruminer sur des notions trop carrées pour ma pomme givrée!
Je retrouve Juan et l’on part voir Petite Clo dans le soir couchant. Il a commencé à neiger sérieusement. Du bien mauvais temps à l’horizon, visibilité réduite, la route devient bataille en deux-temps, trois mouvements. Les bourrasques se lèvent, violentes, elles transportent la poudreuse folle qui excite la tempête en fête! Le temps que l’on aille casser la croûte, que l’on ramène la petite en son antre et la tempête fait rage au-dessus de nos têtes! La visibilité est nulle, parfaitement nulle! La route est si enneigée que l’on risque de s’embourber dés que l’on s’arrête. Enfer blanc. C’est un véritable combat routier! Une bonne dose d’aventure hivernale, de celle qui fait serrer des fesses et palpiter les émotions entre deux bancs de neige (devenus vivants sous des rafales d’hiver déchaîné). Rentrer à la maison ne se fait pas sans risque. C’est donc au ralenti que l’on reprend ce chemin si ensoleillé ce matin mais bien cotonneux en cette nuit sauvage…
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