mercredi, décembre 22, 2004

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À la recherche perpétuelle d’un équilibre entre le rêve et la réalité

Tant de névroses et de folies dans le monde, tant de représentations sous multiples formes de ces innombrables maux qui parcourent la planète des hommes. Je rêve de palmiers roses, d’océan de gentillesse, de ciels doux comme des sourires, de bonheur qui flotte dans l’air…

Mais je vois aussi ces cercles de malheurs, ces drames humains qui n’en finissent jamais de se jouer des âmes en peine, et je garde les yeux ouverts sur ces réalités auxquelles je ne désire point succomber. Je cherche parfois à les comprendre pour mieux les connaître lorsque vient le temps de se battre contre ces irrémédiables marées qui forment ces tissus d’existences partagées.

Dans la fièvre, je vois rôder des spectres étranges. La fièvre me fascine trop, elle me déséquilibre, mais n’est-ce pas là son essence première? Je ne la crains pas tant que je l’étudie lorsqu’elle se manifeste en mon sang. Et ses leçons ne sont jamais vaines…

Leçon de base, ce n’est pas une amie de la vie. Avec elle tu dois comprendre la vérité de ces dictons de vieux qui valorisent la santé plus que tout au monde. En cela ils ont parfaitement raison. Deuxième leçon en ses frissons se cache la mort et ses délivrances, en ses frissons se cache l’éternité de la raison et de ses déraisons. Elle permet de toucher l’autre coté du miroir, plus elle est forte, plus elle transporte…

Le reste de son apprentissage est secret, intime, il touche cette portion de l’âme affectée qui se débat en de profonds silences intérieurs.

Puis l’on prend les pilules qui guérissent les maux du corps comme par magie. Ces pilules qui maîtrisent la fièvre en quelques jours, qui détruisent l’infection et qui vous ravagent autant qu’ils vous guérissent, enfin surtout pour ma pomme qui supporte mal les antibiotiques et qui vit leur passage en ses veines comme une douce torture pour survivre au mal qui s’abat sur cette vie que l’on doit poursuivre.

Et je me demande, je me demande jusqu’à quand nous arriverons ainsi à maîtriser ces choses de la nature et de l’invisible qui font que les maladies mutent et se transforment inlassablement? Est-ce que les virus ne deviennent pas plus forts au fur et à mesure qu’on les annihile ?

Parce-que si je contemple celui qui s’est abattu sur ma gorge, aussi foudroyant que puissant, si ce n’était de la pénicilline, de la codéine, et des anti-analgésiques qui me permettent de voir la lumière au bout du tunnel, je ne pense pas que j’aurais vu arriver la nouvelle année! Je ne crois pas que j’aurais passer le cap de mes trente deux ans si j’avais vécu il y a deux cents ans et qu’une « saloperie de même » avait décidé de prendre quartier en mon corps innocent, je pense bien qu’alors mes jours auraient été comptés et je n’aurais pas donné cher de ma peau en ce temps là!

Soudainement je comprends comment à cette époque les gens pouvaient mourir à trente ans et des poussières de ces maladies que l’on considère aujourd’hui bénignes mais qui n’en restent pas moins extrêmement dangereuses…

Je retrouve chaque jour un peu plus de mon équilibre intérieur, je supporte les souffrances infligées par cette bactérie invisible avec une pointe de sarcasme puisqu’en 2004, il semble bien qu’elle ne me tuera point aussi méchante soit-elle! Je regarde tomber les flocons de Noël, je sens la fièvre qui accepte difficilement de me quitter alors, je rêve d’un monde de barbe à papa où les jours sont rosés de bonheur enchanté, là où tout le monde il est beau

Essai-nocturne

"Saloperie de même: une telle saloperie"

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