jeudi, février 26, 2004

La nuit s’installe, le ciel saphir se couvre d’étoiles...

Retour en arrière : Commence La Passion...

Le mot passion prendrait ses racines latines dans le concept de souffrance...


Une histoire connue de tant de gens, mon catéchisme qui me revient, des expressions qui me semblent vieilles comme le monde prennent vie sous mes yeux, hé oui! Je pleure comme une madeleine lorsque je le vois parcourir le chemin de croix...

Mes leçons de catéchisme enfouies sous des années d’oubli remontent à la surface de ma mémoire. Je la connais cette histoire...

Je me rappelle ma fascination naïve devant les gravures anciennes qui décoraient cette vieille église médiévale qui accompagna les dimanches de mon enfance...

Les premières minutes si étranges, ces langues que l’on ne parlent plus et qui semblent jaillir d’un temps perdu, oublié...

En quelques minutes mes oreilles s’habituent, je me laisse porter par les images qui défilent...

C’est bien fait, l’on s’y croirait. Si ce n’est des temples un peu trop usés à mon goût, l’ambiance est parfaite...

Il faut remettre l’histoire dans son contexte historique, un temps barbare sous bien des angles. Un temps où le sang n’inondait aucun écran mais bien les places publiques sous les mêmes regards humains... La Passion est sanglante, sanglante comme ces temps là...

Au début de film, après la capture de Jésus, Juan me chuchote :

- Mais c’est qui eux ?
- Ben c’est les juifs, c’est leur temple...

Et je regarde défiler les images, la crainte au ventre devant les interprétations possibles de tout fanatique chrétien qui les regardera...

Pourtant si Jésus sur la croix a demandé qu’on leur pardonne, comment leur en vouloir? N’ont-ils pas assez payé si péché il y a eu? L’on parle d’un fait qui s’est passé il y a 2000 ans, comment croire que l’on peut en capter toute la vérité? Il a voulu boulerverser les idées, amener un nouvel ordre. Le contexte historique fait que Jésus est né dans un monde juifs, il n’a pas été compris, il a été lapidé. Son histoire est celle des hommes. Penser que les juifs ont tué Jésus est relativement simpliste...

Si l’on se replace aujourd’hui et que quelqu’un débarque sur toutes les ondes pour se proclamer roi des américains, fils de Dieu, il aura beau faire des miracles (raison de plus), je suis sure que Bush l’enverrait aux oubliettes en deux temps, trois mouvements...

Aucun pouvoir en place n’aime être défié. Il semble que c’est ce que fit Jésus, avec conviction, sans grande diplomatie, il défia le pouvoir en place. Il en paya le prix fort. Sa mort hante l’humanité depuis deux millénaires, c’était peut-être là le point...

Se rappeler comment l’humanité peut être vile et cruelle....
Se rappeler que l’on peut vouloir être bon, aimant, tolérant...

Comment ne pas s’émouvoir devant son calvaire qui dans ce film semble sans fin...
Je n’ai pas pu tout regarder, par moments, les yeux clos, j’ai prié...

J’ai pleuré comme jamais cela ne m’était arrivée devant un film. Remuée profondément, j’ai pleuré pour nous tous, sans pouvoir l’expliquer plus amplement...

Alors que coulaient mes premières larmes, je me suis rappelée que je croyais en lui. Que malgré mes différents intérieurs avec Jésus (mon frère, plus que mon sauveur), je croyais en son message d’Amour...

J’ai bien aimé la représentation presque douce du Diable qui rôde et titille l'esprit en déroute. Quel don de soi que de mourir ainsi sur la croix! Quelle merveilleuse histoire, 2000 ans plus tard toujours d’actualité, il faut bien qu’il y ait du divin là dedans...

Juan en cours de route demande :

- Mais c’est qui qu’elle joue Monica?
- Ben c’est Marie-Madeleine, la pute repentie, t’es pas allé au caté !?!


Sans être un divertissement, c’est un film qui dépayse, qui porte à réflexions. Tout ça avec une très vieille histoire connue, rabachée, interprétée et ressentie par des millions. Il a quand même des couilles le Mel...

Peut-être retournerais-je la voir, cette histoire, avec du papier et un crayon....

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