MARIA BELLA
Maria marchait toujours, rien n’était pareil, mais peu lui importait. Le ciel s’était coloré de façon inhabituelle. Le bitume scintillait de milles étoiles minuscules. La ville infinie, cristalline, s’étendait mystérieuse devant elle. Elle marchait, indifférente, elle laissait ses pas l’emporter vers nulle part...
Maria avait évolué, sans douleurs ni souffrances, elle s’était transformée. Subtilement, alors que sa marche lui avait fait traverser le mur invisible de la blogodimension, en son entier, elle avait changé de peau. Sans un chagrin ni un soupir, elle était devenue Maria Bella, forte et noble, Maria la conquérante de l'inconnu...
Bien que jolie, dotée d’un visage harmonieux avec d’immenses yeux verts et de longues boucles brunes et sauvages qui lui descendait au creux des reins, le tout enrobé d’un charme ravageur, Maria ne s’aimait pas. Elle détestait sa petite taille. Parfois, en solitaire, en cachette des autres, elle se prenait à rêver devant les jambes interminables des filles qui décoraient les magazines de papier glacé. Jamais elle n’avait osé exposer cet aspect de sa personne. Jamais elle n’avait avoué son malaise intérieur…
Pourtant, elle se contemplait longuement devant l’énorme miroir dans sa chambre. Elle se regardait sans complaisance. Elle finissait toujours par se voir difforme et différente. Elle se regardait, elle se confrontait, et elle se croyait rabotée, aussi naine que Mimi Mathy, la fée des petites personnes...
C’était à cet instant précis de ses réflexions que lui prenait l’envie furieuse de fracasser cette glace immonde qui lui renvoyait l’image détestée. Elle résistait, chancelante, des larmes ruisselantes sur ses joues. Elle résistait au besoin urgent de faire disparaître cette image de son corps, de la voir pulvérisée et voler en éclats, en mille morceaux autour elle, détruite…
Et, c’est exactement à ce niveau là, que le subtil changement blogomatique s’était opéré. Tandis que les pas de Maria traversait les univers fantaisistes, sa taille s’était allongée de façon diffuse. En l’espace d’un souffle, elle avait pris une quinzaine de centimètres…
Tout son corps avait grandi proportionnellement dans ce pas magique. Ses seins avaient gonflé en même temps que ses jambes s’étaient élancées pour finalement ressembler à ce désir secret, profondément intime. Tout son être s’était transformé pour accomplir le rêve d’une âme en peine...
Maria ne se rendit pas immédiatement compte du changement, elle avait perdu ses pensées en un autre temps, lointain, insaisissable...
Cependant elle comprendrait vite, sereinement une nouvelle existence prendrait son envol sous nos regards vitrés...
Rewind: Mecredi 7 mai, en ce blog, en quelques pas, Maria a emmergé du néant de ma conscience, elle poursuit son vol de mots aujourd'hui. J'ai déjà concocté le prochain épisode: Quelque part, qui devrait apparaître en ce lieu d'ici peu :)
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