mardi, juillet 27, 2004

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Monstres nocturnes...

Pour la première fois depuis des années, j’ai rêvé de monstres cette nuit. Alors que je devais sans cesse errer dans des espèces de catacombes morbides, pour à chaque fois affronter la même créature, étrangement humaine, pour toujours me sauver saine et sauve. Je me réveille, ce matin, légèrement interloquée devant la puissance de ce drôle de songe. Sans trop savoir pourquoi ni comment, une petite idée, toute neuve, se faufile dans mes pensées. Elle se donne à moi dés que j’ouvre un œil, elle s’accroche à ma peau et malgré toutes les autres suppositions qui suivent, elle affirme : « J’étais la première, c’est moi qui aie raison! ». Je sais pas trop...

Après avoir lu « l’herbe du diable », je ne peux m’empêcher de concrétiser des idées vagues qui me flottaient auparavant dans la tête. Si la Datura et le Peyotl possèdent en leur entité des créatures invisibles, pourquoi n’en serait-il pas de même avec tant d’autres choses sur Terre? C'est le principe du "manitou", je m'en rends compte. Ce matin, une drôle de perception d’avoir vu le diabète en pleine face. Idée absurde, abstraite, retardée, je ne sais pas trop...

Impression forte et claire. Je comprends que ce sont là, des idées un peu "shamaniques" sur les bords. Étrangement je me suis réveillée, la première fois de ce rêve, avec le lever de Juan pour une autre hyper nocturne. C’est la première fois que je me réveille dans ses moments là.

D’habitude, c’est au matin qu’il me parle, en soupirant, des hypos ou hypers que la nuit lui a donné. À chaque fois, je frissonne. Je connais bien ces histoires de diabétiques que l’on retrouve comateux au matin, n’ayant pu se réveiller à temps pour régler cette maladie qui les bouffe de l’intérieur. Terreur floue de devoir un jour connaître la saveur d'un coma matinal, je pense toujours dans ses moments là, au Glucagon dans le frigo et oui je sais reconnaître une hypo d’une hyper, et oui,  je sais tester l’homme! Rien que d'y penser trop fort, j'ai le coeur qui palpite. Pourtant d'habitude, jamais je ne me réveille...

Mais cette nuit, c’était différent, cette nuit le monstre s’est montré la face. Juan a encore percuté un p’tit record de sucre et sur le coup, je n’ai pas vraiment fait de rapport, trop occupée que j’étais à me demander comment j’allais détruire l’horreur qui m’emportait dans un « loop » rêveur dès que je faisais un tour de "Rem"...

Je me suis rendormie avec lui, j’ai continué mon rêve, il  m’a d’ailleurs retrouvé sur l’asphalte de cette vieille station à essence désertique. Je voulais lui montrer la bête (Forme floue, de nature humaine, visqueuse et degeu, dotée d'intelligence et de malice. Pas réellement concrète, pas comme nous, mais faite de textures étranges. Fumées liquides. Plus grande qu'un homme, une démarche un peu de Yeti. Communique primitivement par voie télépathique. Pas gentille pour un sou. Peu de puissance hors de son trou par exemple.) Il m'a suivi en me niaisant un peu. Descendre dans le trou, emprunter les tunnels, être attiré comme par un aimant dans ce monde souterrain, arrivés au bout, on ne niaise plus! Affronter la chose au fond de cet étrange monde perdu au milieu de nulle part...

Combats irréels dans le noir, frayeur et courage, aventure et frissons, la bête déteste le rouge, rêves lucides à l’attaque, je nous habille de rouge, elle hurle de douleur, ultime fuite devant l’incroyable. Trop d’idées qui se bousculent à la fois dans mon cerveau embrumé. Le petit jour est grisonnant, souvenirs nocturnes qui s’incrustent, il faut d’abord que je digère ma nuit...

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