dimanche, novembre 20, 2022

Lumières et mémoires automnales...


En un clin d’œil, l'automne nous a traversé les sens. Les dernières pluies l'ont achevé. Sa beauté s'est fanée au fil des nuits de plus en plus fraîches. Entre deux gelées au sol, l'été indien est passé nous réchauffer les idées folles. 

Octobre commence toujours avec des couleurs fantastiques et se termine avec ces ternes journées qui font l'ambiance macabre d'Halloween. Je capture ses lumières éphémères pour m'en mettre plein la vue. Pour m'en gaver la mémoire. Pour adoucir mes nerfs usés par l'existence. 

Inspirer l’éphémère 


J'absorbe cette explosion de couleurs avec une touche de nostalgie. La prochaine saison, monochrome, sera bien longue. L'automne est une transition multicolore entre la douceur de l'été et la rudesse de l'hiver. C'est une saison qui m'impressionne tout autant qu'elle en réveille les mélancolies.

Je prends cette photo lors de la première semaine d'octobre. Déjà, j'ai l'impression que la saison me file entre les doigts...

"Ralentissez. Pente abrupte" Prévient le panneau, planté au dessus de cette pente, qui traverse la forêt qui fait mon quartier de vie. Ralentir pour mieux apprécier les couleurs automnales est un devoir de saison. Je ralentis pour en capturer l'instant éphémère.

Octobre se passe avec la lumière qui se transforme à mesure que les jours raccourcissent. L'automne est une saison éphémère, qui peut passer en un clin d’œil, si on ne prend pas la peine d'y porter toute l'attention qu'elle mérite.

Les lumières d'automne créent cette atmosphère particulière, qui fait de cette saison aux accents d'Amérique, une saison féerique.



Les lumières d'automne me fascinent. Elles m'hypnotisent l'être. Elles l'entraîne en d'intemporelles mélancolies. Cette saison, aussi belle soit-elle, me rend souvent triste. Je me force à contrôler ces pensées qui font plus de mal que de bien. Je force mon corps à avancer et mon cerveau à ne pas flancher.

Les lumières d'automne transpercent les feuilles translucides qui se font emporter dans l'air du temps. Elles virevoltent dans le vent avant de se reposer, en paix, pour leur dernière demeure. 



Sur les chemins de guérison


Cet automne, malgré les obstacles, les épreuves et les douleurs, j'ai fait de mon mieux pour apprécier cette saison trop courte à mon goût. J'ai capturé des ambiances et des lumières que je peux maintenant archiver en mes mémoires numériques. 

Arrivé à la mi octobre, les couleurs ont atteint leur apogée. Le soleil a brillé. Les journées ont défilé. Le vent a soufflé. La pluie est tombée. Les arbres sont dénudés et les feuilles mortes s'étendent en des tapis où craquent les pas qui les foulent.

Tandis que je chemine en ces voies de guérison physiques sans avoir hâte d'en apprendre davantage sur les problèmes que la Covid a laissé en mon cœur...







lundi, octobre 03, 2022

Journée d'élections.... Est-ce qu'il y a un russe dans la salle?


Depuis que j'ai repris le fil de ce blogue, je me suis aventurée en mes statistiques, un exercice auquel je ne m'étais pas adonnée depuis des années. Tant d'années se sont passées depuis ce printemps 2003 où j'ai ouvert ce blogue!


Si,  au début de ce blogue, j'en surveillais les statistiques, au fil des années,  ma curiosité sur le sujet s'est bien estompée. Jusqu'à les oublier.  Avec ce retour blogosphèrique, ma curiosité s'est réveillée. Je suis allée voir ce qu'il en était des statistiques actuelles. J'ai eu quelques surprises, toutes agréables, vu les chiffres! Je me suis aussi posée plusieurs questions lorsque j'ai constaté que, chaque semaine, plus d'une cinquantaine de visiteurs arriveraient ici, tout droit de Russie. Est-ce réellement possible? 


Les statistiques de blogger sont relativement primitives, je n'ai pas pris la peine de me connecter à Google Analytics. Je ne sais pas grand chose de ce lectorat russophone qui me lirait en français. Mais ce constat m'intrigue beaucoup. Si vous êtes l'un de ces esprits, merci de me donner signe de vie?

Chaque semaine, une dizaine de visiteurs viendraient d'Ukraine. Ceux là m'intriguent tout autant...

La France, le Canada et les États-Unis sont en tête de peloton des pays en mes statistiques, suivi des Pays Bas et de la Russie. Viennent ensuite L'Allemagne, l'Ukraine, le Vietnam et l'Inde. Vu les chiffres que me montre Blogger, j'en conclus que ce blogue est très bien référencé sur Google!


J'imagine que ces lecteurs internationaux arrivent du moteur de recherche et ne sont pas des lecteurs réguliers. Ils passent et disparaissent comme un coup de vent dans les feuilles d'un arbre de la forêt. D'ailleurs, après tant de temps à déserter ce blogue, que reste-t-il comme visiteurs réguliers? À l’ère infernale des réseaux sociaux en furie, que reste-t-il des lecteurs de blogue? D'où que vous soyez sur Terre, un signe de vie humaine me ferait chaud au coeur.




Quand pleurent les femmes


En cette guerre qui dévaste une population innocente, mon coeur est aux cotés de l'Ukraine. Je garde cependant une affection particulière pour la société russe, si vaste et si complexe.  Je garde une affection particulière pour les babouchkas de ces villages reculés, qui me font tant penser à ma mère-grand. 


Mon coeur saigne pour toutes les femmes et enfants que cette guerre fait souffrir. Car quand toute guerre éclate, les femmes pleurent des rivières de tristesse et les enfants grandissent trop vite!


Ces dernières années, je me suis souvent intéressée à la culture russe, via une douzaine de vloggers. Et j'ai eu un coup de coeur pour  la qualité des conversations dirigées par Vdud. Ma compréhension de la langue s'est un peu dérouillée. 


En 1987, j'avais 14 ans et j'étudiais le russe en troisième langue. Ce qui m'a permis d'aller en voyage de classe en URSS. Bref, si mon coeur s'allie à l'Ukraine, j'ai aussi beaucoup de peine pour tous les russes, jeunes et vieux, affectés par ce conflit sans foi ni raison.

D'une latitude nordique à une autre

Aujourd’hui, au Québec, c'est jour d'élection. Accompagnée de mon homme, je suis allée voter à l'école locale, celle où ma puce, trop grande, ne va plus. Cela nous a remué les idées d'en parcourir les couloirs. Cela a fait remonter quelques nostalgies parentales.


Alors que nous avons le privilège de vivre en une imparfaite démocratie, je réalise le luxe que j'ai, de devoir simplement me demander si je décide de voter de façon stratégique, ou en suivant mon coeur. Une fois devant la feuille de vote, c'est mon coeur qui prend le crayon. J'ai à peine le temps d'y réfléchir que la case est cochée. Si ce vote ne changera pas la donne de ma région, il aura le mérite de soutenir ce parti qui me parle le plus par les temps qui courent.

Un parti dont j'apprécie le dirigeant, un jeune parti qui considère ces enjeux de société qui me tiennent à coeur et qui parait représenter les valeurs que je possède. Nous vivons en des temps inquiétants, l'ordre mondial tangue sous ces tempêtes qui le trouble. 


Nous autres, québécois de ce monde, faisons partie des privilégiés. C'est pourquoi nous avons le devoir civil d'aller voter. Afin que la démocratie dans laquelle nous vivons, aussi imparfaite soit-elle, ne périsse pas dans le silence complice de nos égoïsmes modernes.




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Regarder battre la vie


En ce premier octobre, je regarde tourner le monde et j'ai le cœur ben gros. Poutine continue d'escalader les conflits de ce début de troisième guerre mondiale. Une guerre à menace nucléaire?

Annexer des territoires ukrainiens en un semblant de référendum avant d'en fêter la victoire avec un concert à Moscou. N'est-ce pas comme danser sur les tombes de ces enfants de l'an 2000, devenus chair à canon? L'avenir proche s'obscurcit à mesure que recule le présent vers le passé.

Les femmes d'Afghanistan ont perdu la bataille. Est-ce que les femmes d'Iran arriveront à faire entendre leur voix? À faire respecter leur existence? Les Américains perdent un peu la tête. Refuser l'avortement est un dangereux mouvement...

Je regarde notre monde reculer en une certaine indifférence générale. Après tout qu'il y a-t-il de plus important que notre petit nombril? Je regarde le monde se perdre en ses propres reflets. Et j'ai le cœur gros.

Entre le coq et l’âne

Est-ce pour cela que je me retrouve au département de cardiologie pour passer une échographie cardiaque? Parce-que le monde me fatigue?

Attraper la Covid en juillet. Atterrir à l’hôpital par la force de l'infirmière locale qui craint une embolie pulmonaire. Y faire plusieurs examens. Vaccinée deux fois, je passe au travers la Covid, en n'ayant aucune envie de la rencontrer de nouveau!

Les résultats de certains examens inquiètent le corps médical qui soupçonne un problème avec mon cœur. Celui-ci serait trop gros! Ah bon? Me dis-je. Semi blasée, semi inquiète, je pensais que c'était mes fesses qui étaient trop grosses, pas mon cœur! On peut avoir le cœur trop gros?

Avec une certaine philosophie, j'en accepte la nouvelle et je me plie à une ronde des examens afin d'en éclaircir le mystère. Jeudi matin, en une salle d'hôpital, je rencontre mon cœur battant. C'est un étrange sentiment. Subtilement surréaliste.

Regarder battre son cœur n'est pas commun. Regarder s'ouvrir les valves qui pompent le sang non plus. Encore un peu choquée. Voir battre mon cœur sous mes yeux est une expérience que je n'avais jamais envisagé de mon vivant!

Fascinée je suis par ce cœur qui bat la cadence. Un cœur dont j'entends le rythme et le sang, sous mon regard étonné. Observer battre son cœur, sous multiples angles, durant une trentaine de minutes, c'est un peu comme regarder sa propre mortalité...

Pour essayer de mieux comprendre ce que je vois, je discute avec la gentille dame qui prend photos et vidéos de mon organe vivant. Elle m'explique et je comprends. Rendez-vous le 27 octobre prochain, même place, différente heure, pour en connaître les résultats de la bouche du médecin.

Espérer que ce jour là, le monde ne sera pas davantage en guerre mondiale et que Poutine n'aura pas fait d'attaque nucléaire. Espérons que d'ici ce jour là, le monde sera un peu plus éveillé et conscient. Espérons que ce jour là, le médecin ne me donnera pas un autre problème de santé chronique à ranger en la collection que je possède déjà!


mercredi, septembre 28, 2022

Brève de Bataille


L'une des origines de ce blogue est la discipline d'écriture, une routine débutée à l’université. C'est vers cette origine que je me retourne. Pour le salut de mon âme. 

Ne plus pouvoir écrire journellement a dévasté mon âme. Avec la destruction de mon dos, ma plume a dû se réfugier dans le sous-sol de ma vie. Elle y a survécu misérablement, pendant des années, entre les bombardements et les batailles qui se déroulaient au dessus d'elle. Elle a tenu bon et survécu. 

Si l'on considère que le corps est la maison de l'âme alors l'on peut considérer que ma maison a été si bien bombardée, qu'il n'en restait plus que le sous-sol. 

Après quatre années de travail acharné, j'ai reconstruis assez de mon habitation terrestre pour que mon âme puisse y ré-habiter. Je reconstruis mon dos avec une volonté de fer et des efforts surhumains, mon âme retrouve de sa maison. 

Rescapée de l'enfer, ma plume peut retrouver de sa normalité. Traumatisée, elle retrouve sa connexion avec cet espace virtuel. Un espace ancien. Si vieux qu'il en devient antique? Comme un site historique? Il faudra en dépoussiérer les recoins. Et retrouver l'envie d'en cultiver le jardin... 

Mon individualité a été ruinée dans la destruction de sa maison corporelle. Elle a été déchiquetée en ses chambres de tortures. Elle s'est battue sur multiples fronts. L'esprit guerrier à la bataille et l'individualité étouffée sous les gravats de leur maison explosée? 

Année après année, souffrir et reconstruire. Affronter la pandémie qui se fait épreuve supplémentaire, qui accentue les souffrances physiques et ralenti les constructions en cours. Apprendre à souffrir en beauté. Apprendre à courir dans l'eau. Tandis que la plume attend que son tour revienne... 

Il semblerait que son tour revienne en cet automne frisquet. La reconstruction de la maison se poursuit. La plume doit retrouver ses disciplines d'envols. Elle revient à ce blogue comme si c'était son vieux bureau, sorti des gravas, réparé. Un bureau qui trône entre quelques décombres...

En promenade nocturne dans le parc de l’artillerie à Québec où plus de 250 ans d'histoire perdure.
Comme en témoigne cette antique boulangerie d'antan.
Un bâtiment qui fut ensuite modifié pour y accueillir un officier britannique et sa famille.





 

vendredi, septembre 23, 2022

19ieme année de blogue...

Back to bloggin'

Retrouver le chemin de ces eaux numériques quasi oubliées? Reprendre cette discipline de mots qui ont fait le rythme passé de ce blogue antique.


Revenir en ces mots partagés pour retrouver des voies à ma plume? Une plume ensevelie dans les combats des maux à traverser. Après des années à batailler un dos endommagé par une physio irresponsable, je reviens au monde. Progressivement. Sûrement. Je suis devenue une athlète aquatique. Marcher sur terre est complexe mais courir dans l'eau vive est un jeu d'enfant...


Renverser la fatalité d'une colonne endommagée n'est pas une simple ni rapide tâche. C'est un combat d'où peu reviennent pour en parler. Revenir de si loin donne l'impression de revenir d'une autre dimension, une impression furtive qui persiste et signe Elle s’incruste en chaque parcelle d'émotion. Elle tiraille les pensées qui s’écartèlent.


Revenir à un monde si décevant n'est pas simple non plus. Mais quel est ce monde que nous formons? Les femmes d’Afghanistan ont perdu toutes leurs batailles tandis que l'Ukraine bataille une Russie embrigadée et déchirée qui bouleverse l'Europe.


Le premier janvier sonnera mon demi siècle d'existence. En ce corps bien cabossé. Ce qui me fait ruminer en profondeur.  Et il y a cette sensation que je rumine sans arriver à y échapper, une sensation diffuse de culpabilité adulte. Une culpabilité qui fomente une rébellion.




Lorsque j'avais 25 ans et que j'imaginais le monde dans lequel je pourrais vivre à 50 ans, je n'imaginais pas autant de recul social. Autant de méchanceté décomplexée. J'imaginais plus d'avancées technologiques et moins de bêtises assumées. Tant de déceptions à digérer à l'aube de ce demi siècle…


La culpabilité que je ressens en ces pensées est reliée au monde adulte dont je fais partie intégrante, en mon égoïste génération, qui façonne cette société matérialiste. Lorsque j'avais 25 ans, je rêvais d'un monde meilleur. À l'aube de ma cinquantaine, je garde espoir en la possibilité d'un monde meilleur, et c'est avec cet espoir que j’élève ma fille. Une jeune fille qui grandit plus vite que je guéris. 


Bientôt adulte, viendra le tour de sa génération de façonner la société dans laquelle naîtront ses enfants. Et comme l'espoir fait vivre, ainsi je me nourris l'esprit meurtri...