mercredi, septembre 28, 2022

Brève de Bataille


L'une des origines de ce blogue est la discipline d'écriture, une routine débutée à l’université. C'est vers cette origine que je me retourne. Pour le salut de mon âme. 

Ne plus pouvoir écrire journellement a dévasté mon âme. Avec la destruction de mon dos, ma plume a dû se réfugier dans le sous-sol de ma vie. Elle y a survécu misérablement, pendant des années, entre les bombardements et les batailles qui se déroulaient au dessus d'elle. Elle a tenu bon et survécu. 

Si l'on considère que le corps est la maison de l'âme alors l'on peut considérer que ma maison a été si bien bombardée, qu'il n'en restait plus que le sous-sol. 

Après quatre années de travail acharné, j'ai reconstruis assez de mon habitation terrestre pour que mon âme puisse y ré-habiter. Je reconstruis mon dos avec une volonté de fer et des efforts surhumains, mon âme retrouve de sa maison. 

Rescapée de l'enfer, ma plume peut retrouver de sa normalité. Traumatisée, elle retrouve sa connexion avec cet espace virtuel. Un espace ancien. Si vieux qu'il en devient antique? Comme un site historique? Il faudra en dépoussiérer les recoins. Et retrouver l'envie d'en cultiver le jardin... 

Mon individualité a été ruinée dans la destruction de sa maison corporelle. Elle a été déchiquetée en ses chambres de tortures. Elle s'est battue sur multiples fronts. L'esprit guerrier à la bataille et l'individualité étouffée sous les gravats de leur maison explosée? 

Année après année, souffrir et reconstruire. Affronter la pandémie qui se fait épreuve supplémentaire, qui accentue les souffrances physiques et ralenti les constructions en cours. Apprendre à souffrir en beauté. Apprendre à courir dans l'eau. Tandis que la plume attend que son tour revienne... 

Il semblerait que son tour revienne en cet automne frisquet. La reconstruction de la maison se poursuit. La plume doit retrouver ses disciplines d'envols. Elle revient à ce blogue comme si c'était son vieux bureau, sorti des gravas, réparé. Un bureau qui trône entre quelques décombres...

En promenade nocturne dans le parc de l’artillerie à Québec où plus de 250 ans d'histoire perdure.
Comme en témoigne cette antique boulangerie d'antan.
Un bâtiment qui fut ensuite modifié pour y accueillir un officier britannique et sa famille.





 

vendredi, septembre 23, 2022

19ieme année de blogue...

Back to bloggin'

Retrouver le chemin de ces eaux numériques quasi oubliées? Reprendre cette discipline de mots qui ont fait le rythme passé de ce blogue antique.


Revenir en ces mots partagés pour retrouver des voies à ma plume? Une plume ensevelie dans les combats des maux à traverser. Après des années à batailler un dos endommagé par une physio irresponsable, je reviens au monde. Progressivement. Sûrement. Je suis devenue une athlète aquatique. Marcher sur terre est complexe mais courir dans l'eau vive est un jeu d'enfant...


Renverser la fatalité d'une colonne endommagée n'est pas une simple ni rapide tâche. C'est un combat d'où peu reviennent pour en parler. Revenir de si loin donne l'impression de revenir d'une autre dimension, une impression furtive qui persiste et signe Elle s’incruste en chaque parcelle d'émotion. Elle tiraille les pensées qui s’écartèlent.


Revenir à un monde si décevant n'est pas simple non plus. Mais quel est ce monde que nous formons? Les femmes d’Afghanistan ont perdu toutes leurs batailles tandis que l'Ukraine bataille une Russie embrigadée et déchirée qui bouleverse l'Europe.


Le premier janvier sonnera mon demi siècle d'existence. En ce corps bien cabossé. Ce qui me fait ruminer en profondeur.  Et il y a cette sensation que je rumine sans arriver à y échapper, une sensation diffuse de culpabilité adulte. Une culpabilité qui fomente une rébellion.




Lorsque j'avais 25 ans et que j'imaginais le monde dans lequel je pourrais vivre à 50 ans, je n'imaginais pas autant de recul social. Autant de méchanceté décomplexée. J'imaginais plus d'avancées technologiques et moins de bêtises assumées. Tant de déceptions à digérer à l'aube de ce demi siècle…


La culpabilité que je ressens en ces pensées est reliée au monde adulte dont je fais partie intégrante, en mon égoïste génération, qui façonne cette société matérialiste. Lorsque j'avais 25 ans, je rêvais d'un monde meilleur. À l'aube de ma cinquantaine, je garde espoir en la possibilité d'un monde meilleur, et c'est avec cet espoir que j’élève ma fille. Une jeune fille qui grandit plus vite que je guéris. 


Bientôt adulte, viendra le tour de sa génération de façonner la société dans laquelle naîtront ses enfants. Et comme l'espoir fait vivre, ainsi je me nourris l'esprit meurtri...