Tout en travaillant dur à regagner une santé digne de ce nom, j’élève ma puce en pleine croissance. Avec conscience, je m'adapte aux différentes étapes qui la grandissent.
Ensemble, l'on tisse ce lien qui nous unit. J'apprends à gérer de nouvelles émotions en cette aventure humaine de parentalité. Ma puce devient jeune femme.
Fière je suis de la voir s'épanouir en beauté et réflexions. Ressentir cette subtile mélancolie maternelle devant le temps qui passe. Devant l'enfance qui laisse la place à l'adolescence. Je retiens mon souffle tout en poursuivant cette voie maternelle qui me porte depuis sa naissance.
Je réfléchis en profondeur sur l'influence que tout parent possède sur sa progéniture. Alors que les influenceurs sociaux font la mode actuelle, je me concentre sur l'influence que j'ai sur l'enfant que j'ai mis au monde.
Beaucoup trop d'emphase est posée sur l'influence des popularités éphémères qui font les tendances modernes. Si peu est mis sur l'influence parentale qui façonne tout être humain. Qui le guide ou qui le hante lorsque devenu grand.
Ne devrait-on point se pencher davantage sur ce qui fait les richesses en nos cœurs plutôt que sur insatiables matérialités?
Se concentrer sur la puissante responsabilité d'élever un être humain qui deviendra grand. Et qui élèvera d'autres êtres humains en un futur insoupçonné.
N'est-il pas dit que dans la vie, l'on répète ou l'on répare?
Répéter n'est pas ma tasse de thé. Réparer semble être ma destinée. Réparer mon corps blessé. Réparer mon âme meurtrie. Grandir. Mûrir. Apprendre et comprendre. S'élever.
Élever un enfant, c'est aussi s'élever soi-même. Je répare. Elle m'élève.
lundi, février 25, 2019
vendredi, février 22, 2019
Neither alive nor dead. Somewhere exiled...
Déserté sur la plus longue durée de son existence, ce blogue n'était cependant point mort. Disons plutôt qu'il s'est retrouvé en mode "cryogèné". En attente d'inspirations partagées. Tandis que je rééduque mon corps à la vie, suite à de sévères ennuis de santé, il attend. Patient. Mais l'on dirait bien que j'y reviens...
Que reste-t-il de ces lecteurs d'antan? De ces esprits parfois fantômes, bien souvent invisibles, où plusieurs fidèles me retrouvaient en ce jardin virtuel que j'ai tant aimé cultiver. Au gré des saisons qui nous effacent...
Que reste-t-il de ces âmes qui suivaient mes réflexions et tranches de vie au fil de toutes ces années devenues décennie?
Il est important de comprendre que je reviens de très loin, de trop loin, de là où l'on aperçoit la mort de trop près pour ne pas en inconforter la norme actuelle. Je reviens de ces dimensions humaines qui sont emplies de malheurs, de celles qui démolissent la santé en son entier. Pour mieux en écraser les aspirations humaines.
Mais quelle est la nuance entre être coriace ou persévérante?
Entre vortex polaire et bombes météos, l'hiver fait sa loi. Je m'y exile en y soignant ces maux qui mettent ma vie sur pause.
Au creux de l'hiver, malgré les obstacles et difficultés, je n'ai qu'un but en tête, celui d'avancer. Ne jamais capituler est tatoué en mon cerveau. Coriace ou résiliente?
Alors que ce blogue ressentait les effets de l'aridité de mon désert de douleurs, Instagram s'est fait le respirateur artificiel de mes créativités meurtries.
Après des mois d'efforts aux saveurs surhumaines, des mois de volonté butée, des mois à lutter, je commence à voir mon état de santé progresser vers le meilleur plutôt que le pire. Pas après brasse.
Même si je ne suis toujours pas sortie de l'enfer dans lequel m'a envoyé mon corps, je suis sur la bonne voie disent les experts de mon cas. Dieu sait que j'y travaille fort...
Ce blogue existe depuis le printemps 2003, ce ne sont pas quelques mois désertiques qui arriveront à le tuer! Et s'il ne finissait par s'éteindre que lorsque je finirais par quitter ce corps qui est mien?
Si la réeducation physique est un gros morceau de la tarte qui fait le rétablissement de ma peau, il y a aussi quelques rééducations psychiques à enclencher. Se ré-ouvrir. Reprendre le fil d'écriture de ce blogue est certainement une belle part de cette tarte qui me veut du bien.
Comme je ne suis pas de celles qui se font abattre sans se battre et se débattre, je reprends la voie de ces mots qui s'envolent vers ces inconnus parfois connus...
Comme je ne suis pas de celles qui se font abattre sans se battre et se débattre, je reprends la voie de ces mots qui s'envolent vers ces inconnus parfois connus...
Marcher. Une action acquise pour tant. Disparue pour certains. Incertaine pour d'autres. Tant d'efforts et de volonté pour en retrouver la capacité. Après une année de réeducation en piscine, deux expériences d'infiltrations de colonne et tant de vertèbres instables replacées, voici enfin venue l'étape de la marche.
Refuser la plainte de ses maux qui durcissent le cours de mes heures. Refuser les pitiés mal placées qui blessent et déçoivent. S'enfoncer en un profond silence.
Creuser en ses profondeurs humaines. Inspirer l'affection des miens pour trouver les forces de ne pas lâcher.
Par moins vingt au soleil, le froid pince la peau des joues. La neige craquante bruisse sous mes pas. Sourire devant le bonheur du chien qui renifle et trottine à mes cotés.
Avancer. Persévérer. Jour après jour, se dépasser. Seule option possible pour se sortir de ses limbes qui m’enlisent.
Deux ans après avoir été sévèrement blessée, retrouver la capacité de marcher. Une autre fois. En cette longue rééducation qui fait mon quotidien, marcher en est l'aboutissement. Marcher longtemps. Simplement.
Pour l'instant, marcher est lent. Court. Laborieux. Pénible. Douloureux. Subtilement dangereux si j'abuse. Mais le chien est si content! Accepter les douleurs qui s'aiguisent, la tête droite, le cœur vaillant et l'esprit saturé.
Réhabiliter le corps à marcher. Forcer. Progresser une centaine de mètres à la fois. Soupirer. Travailler à accepter les difficultés physiques qui forment des douleurs morales. Affirmer sa volonté d'affronter. Affronter ce qui fait mal, ce qui dérange ou ce qui inconforte n'est-il pas le début de surmonter?
En une fugace minute, incrédule, ressentir un frisson de liberté en mes pas. Qui passe et s'efface. Comme une étincelle d’espoir en le brasier des maux qui en rattrapent, trop vite, le mouvement rouillé. S'arrêter avant de vaciller.
Reposer le corps endommagé. Puis recommencer. encore et encore. Sans répit. Tout en continuant la rééducation en piscine, les traitements de chiro et les invasives infiltrations. Quand la persévérance devient un mode de vie...
Dans la nuit glaciale, j'écoute le nouvel album de Lou Doillon, je sais combien, en ces derniers mois, je me suis retirée du monde numérique.
Il n'y a pas que ce blogue que j'ai déserté pour soigner mes plaies humaines.
Exilée en ma brousse polaires, en ces limbes sociales qui font le quotidien de ceux pris en otage par la maladie.
Lou Doillon envoûte ces minutes nocturnes d'où jaillissent ces quelques mots. Un chat baille. Un autre saute sur le lit pour venir se coller à l'autre. Entre deux léchouilles félines, j'écoute cette voix rauque, singulièrement féminine qui habite ses intimes mélodies. Jazzy et Funky à la fois. J'apprécie. Je m'y enrobe les émotions.
J'absorbe. J'inspire cette intimité féminine qui se dégage de sa musique. Une abstraite féminité qui me réchauffe l'âme givrée. En boucle de l'heure des sorcières en coin de super lune hivernale Lou en mes oreilles "it's just you" featuring @catpowerofficial from her last album #soliloquy.
Capturer le présent pour en faire du passé au futur. Qu'est-ce que le présent sinon l'éphémère qui fait nos quotidiens?