dimanche, mars 25, 2018
Back from the dead?
Je rêve d'un monde humain où la gentillesse est une force qui se réalise. Je rêve d'un monde où la richesse intérieure est dotée d'une réelle valeur. Je rêve d'un monde où la douceur d'être se fait art de vivre...
En cette nouvelle année 2018, je suis encore aux prises avec de sérieux ennuis de santé qui invalident mes jours et absordent les élans de ma plume.
Un dos en guerre
Il y a un an environ, en deux mauvais traitements, bien intentionnés, la physio à qui j'avais donné toute ma confiance, m'a gravement blessée le dos. Malgré elle. Mais avec une sévérité qui a bien failli me tuer.
Elle a fait exploser le château de cartes qui tenait ma carcasse. Elle a même réussi à me tordre la colonne à 17 degrés. Ma duremère n'a pas du tout apprécié. Et vu ma santé des dernières années, je m'en serais certainement très bien passée.
Ceci m'a transportée en une époque honnie. Celle où j'ai dû réeaprendre à marcher après un grave accident qui m'avait mise en chaise roulante. Je m'étais sortie de cette condition avec la détermination de ne plus jamais la retrouver. J'en ai vécu les séquelles sans trop broncher. Jusqu'à ce traitement fatal de physio!
Échapper à la mort
Après des mois à survivre, avec la mort aux trousses, à convulser, à me vider de ma vie en des douleurs à faire arrêter de battre le coeur, j'ai résisté, j'ai traversé. Quasi par miracle.
Je reviens de loin me disent tous ceux qui ont capté/suivi la gravité de la chose. Revenir de loin prend du temps ajoutent-ils tous dans la foulée.
Le chiro qui a su retoucher à mon colonne en feu, en spasmes constants, a réussi à la remettre quasi droite, de façon à ce que la duremère puisse désenflammer. Et me laisser vivre.
Un tout qui s'est accompagné d'intenses douleurs en tout genre. Pour que je puisse arrêter de convulser et vomir à gogo. Juste à tant pour pouvoir subir l'hysterectomie qui me pendait au nez.
Une fois passée cette convalescence-ci, il s'est révélé que mon dos avait perdu toute stabilité. Mes vertébres ne tiennent plus en place! Elles se déplacent pour un oui ou un non. Le danger guette.
Seule solution possible, remuscler le dos tout en continuant de replacer les vertébres chaque semaine. L'objectif étant qu'à moyen terme, les muscles stabiliseront les vertébres. Et je serais de nouveau valide? Super belle idée sur papier. Horrible à réaliser.
Assez difficile pour en recevoir les louanges des experts. Mais quand t'as le choix entre dépérir et souffrir à mort ou souffrir pour ne plus dépérir, le choix se pose-t-il vraiment?
Ensuite viennent des tonnes de résilience et de volonté pour en activer les efforts surhumains. Car pour y arriver, il faut pousser un corps meurtri, récalcitrant, en accepter l'évolution des douleurs dorsales (tout en prenant soin de gérer les neuropathies faciales) et persévérer. Que du fun en perspective! Not...
Après deux bons mois de rééducation aquatique, le chiro est content. Une subtile stabilité dorsale se profile à l'horizon. Je ne convulse plus. De nouvelles tonicités jaillisent. Mes mobilités (sur terre) s'améliorent. Mais que l'entraînement aquatique est rough! Et que la progression est lente, réelle mais lente.
Aussi, pour en cultiver l'espoir à long terme, il faut garder le moral à court terme, au milieu d'un océan d'angoisses, de vulnérabilités et de douleurs physiques. Ouf! Mais je ne vomis plus. Je tonifie...
Le traitement d'huile de cannabis/morphine gère assez bien mes neuropathies faciales pour me redonner la capacité de pleurer sans entrer en paroxysme. Mouais. Six ans sans pouvoir pleurer. Puis l'étrange sensation de retrouver cette capacité physique qui laisse ruisseler mes larmes salées.
J'apprends à pleurer comme j'ai appris à vomir. Dans le calme. Sans éclats. Avec cette subtile impression de revenir d'une guerre invisible avec un dos en champ de bataille.
Grimper l'Everest en nageant?
Alors j'aquajog et je nage. Avec mon homme comme coach de service. Et ma puce qui m'encourage à atteindre le meilleur de ce que je puis être. Pour trouver les forces intérieures de transformer ce corps (si traitre qui me fout la vie en l'air). En un invisible duel, je force, je pousse, je muscle, je pleure.
Les courbatures font une sorte de plâtre autour de la blessure initiale, encore bien vive, mais je n'ai pas dit mon dernier mot! Même si ce processus de rééducation physique m'entraîne en des silences profonds. Abattue par les fatigues et les peines. Un deuil à l'intime pour pimenter le tout et mon coeur se fait bouillie de larmes. Mais ma tête garde le cap, elle encaisse les pleurs et pousse le corps. Un jour après l'autre.
Avec le soutien d'un homme aimant et d'une jeune fille aimée. Lovée en leurs puissants sentiments d'où je puise la force de continuer. Je persévère. Même si je suis à terre...