jeudi, décembre 14, 2017

Le jour d'après....


Même s'il avait déjà neigé quelques centimètres en nos contrées polaires, la tempête de cette semaine aura ajouté environ 38 centimètres à la couverture blanche qui recouvre notre paysage.

L'hiver est bel est bien arrivé. Plus moyen d'y échapper! À moins de filer ailleurs en avion, ou de rouler longtemps sur les routes qui mènent vers le Sud.

En mon état de santé compliqué ce n'est pas une bonne nouvelle.

En les tortures de mon corps, l'hiver est une galère de plus à supporter. Pour ne pas capituler devant l'obstacle, je me force à en apprécier la beauté. Pour mieux en supporter la rigueur. Et je rêve de palmiers et d'humidité torride.

La période des fêtes approche. Avec sa charge émotionnelle à gérer et ses angoisses financières à négocier. Pour chasser les peurs, il faut cultiver la foi dit la sagesse ancestrale.

Alors je cultive. Je plante et je récolte. Je me tourne les idées vers le côté spirituel de Noël. Le côté joyeux qui illumine l'obscurité. N'est-ce pas avant tout un temps où s'expriment les bonnes intentions? Où l'humanité prend une pause pour s'aimer? Ou tout du moins s'apprécier...


Miss Soleil,  après une méchante bronchite reprend l'école avec entrain cette semaine. Tandis que l'homme commence une ronde d'antibios pour une sinusite récalcitrante.

Avec tout début d'hiver, le party des bactéries. Le mois dernier aura été coriace en notre maison. C'est en se serrant les coudes que l'on affronte l'adversité. Et qu'on  la surmonte. Alors on se serre les coudes avec volonté.

Une fois la tempête passée, je trouve la force d'aller faire un tour à la mini maison. L'homme me déneige un chemin dans la poudrerie.



Il fait plus de -15 dehors. Le froid pique la peau et brûle le bout des doigts. Pourtant, à l'intérieur, il fait presque doux. Mes doigts reprennent vie. Il suffirait d'une mini chaufferette pour s' y sentir à l'aise.

Je profite de ma mini escapade en cette mini maison pour remettre un peu d'ordre et dépoussiérer un coup. La neige absorbe tous les sons. Le silence y est royal. Je compte bien revenir y méditer...


mardi, décembre 12, 2017

Mois après mois, l'année s'achève..


Convalescence multiples en un même corps, infection saisonnière d'enfance, rééducation de mère et changement de saison avalent ces semaines qui nous effacent.

Être femme sans utérus

Après deux bons mois de convalescence post hystérectomie, je vois venir la fin de cette épreuve. Mon utérus criminel n'est plus. Mais comme, il me reste un ovaire solitaire. Celui-ci empêche la ménopause de s' enclencher prématurément. Ouf!

Depuis plusieurs mois, j'avale sur un lourd médicament qui évite que s'écoulent mes meurtrières menstruations. Mes hormones n'étaient plus libres de leur sort. Avec l'ablation de l'utérus, je peux enfin arrêter d'avaler cette pilule. Et je sens les cycles hormonaux revenir.

Étrange sensation féminine que de se dire, en se palpant un sein gonflé, "Oh oh,  mes règles s'en viennent!", avant de se rappeler qu'elles ne reviendront plus jamais. Étranges émotions...

La sensation de mutilation des premières semaines commence à s'estomper, les hormones aident. Persiste cette tristesse immuable de comprendre que mon utérus avait perdu le nord. En deux ans, mon corps m'a fait la guerre de bien des façons. Et j'ai gagné bien des batailles...

Mon corps est criblé de cicatrices, certaines sont visibles à l'oeil nu alors que plusieurs sont invisibles. Arrivera-t-il à me laisser vivre en 2018?


À la guerre de ma chair

Depuis deux ans, je n'arrête pas de me battre pour rester en vie. À commencer par cette tumeur de bras fulgurante (qui s'est mise à nécroser à vitesse grand V).

Si je ne m'étais pas battue comme une lionne pour en faire respecter l'atypique condition, j'aurais certainement fini avec un bras en moins. Manchot la mère. Et du bras droit en plus!

Un genou pété, là au milieu, histoire de bien pimenter ma vie? Ensuite mon utérus s'est mis de la partie adverse. Il m'a fait traverser de rudes émotions et douleurs. Puis mon gynéco m'a expliqué que celui là avait maintenant la mission de me tuer. WTF? Rendu là, plus le choix de s'en débarrasser.

Et comme si cela ne suffisait pas, la physio en qui j'avais totale confiance, revient d'une formation avec l'idée d'en expérimenter les pratiques en mon dos. La pire idée de sa vie, et de la mienne...

Elle qui traitait ces neuropathies, qui me coupent le visage en deux depuis 7 ans, elle en qui j'avais entière confiance, deux séances auront suffit à faire tomber le château de cartes qui me servait de dos. J'ai failli y laisser ma peau au passage. Et j'y ai gagné une méchante convexité dorsale.

Entre 12 et 15 ans, j'ai eu un grave accident. J'ai été paraplégique plusieurs mois durant avant de réapprendre à marcher. Un pas à la fois. Un accident qui m'a laissée des séquelles et des fragilités physiques à vie. La physio en a fait rejaillir tout le malheur. Elle a ouvert grand la porte à la mort, venue veiller à mon chevet d'avril à juillet.

Alors que s'achève cette autre année qui ne m'aura pas tuée, je ressens de subtils traumatismes de ces épreuves de santé, traversées ou en cours. Sans parler des aspects sociaux, financiers ou amicaux du tout!

La convalescence d'hystérectomie se termine. La rééducation de mon dos, remis presque droit, commence. À la guerre comme à la guerre...

Il me faudra compter encore au moins six mois, avec de multiples efforts et douleurs, avant que je ne puisse espérer en récolter les fruits, et me réaliser.



Efforts, disciplines et rééducations 

Alors que je retrouve quelques forces vitales, je reprends le fil de ce blogue. Mon objectif étant d'écrire un minimum de trois billets par semaine. Plus si l'inspiration le décide. Mais idéalement pas moins.

En les mois prochains, je compte insérer cette discipline d'écriture en mon processus de rééducation. Retrouver un rythme de travail via une discipline bloguesque peut se révéler utile.

Tout comme je reprends le Pilates et le yoga (de façon si mollo que cela me fait aussi travailler patiences et frustrations) afin de tonifier mes muscles, je reprend un rythme de blogue pour me tonifier quelques neurones.

Me voilà donc repartie pour un autre tour. Au programme, comme d'hab, émotions, réflections, actions? Tranches de vie et d'humanité partagées. Sans autre prétention que le plaisir de la plume libre.

vendredi, octobre 27, 2017

Côté télé... sur mon écran plat connecté...


Présentement, je traverse deux convalescences en un seul corps. Ouf! Pas simple à vivre tous les jours.

Prisonnière de ma chambre, à raisonner ma tête pour mieux reposer mon corps, je suis pognée à regarder la télé pour tuer le temps devenu trop long.

Même si je n'ai plus le cable...

J'ai une "Android tv box" pour regarder Netflix, entre autres streamings, sur mon écran plat. Je vis à une époque incroyable! Tant de contenus à ma disposition. Tant de ressources et de savoir à ingérer...

Il suffit d'un peu de débrouillardise pour que le câble ne soit plus qu'un lointain souvenir. À mentionner que je regarde bien peu la télé en français.

Fidèle à Netflix depuis plusieurs années, j'ai testé Crave sans vraiment trouver vraiment mon compte. Oui mais... non.

En prenant mon mal en patience,  j'explore YouTube et ses multitudes de documentaires. YouTube est pas mal la seule place où j'écoute des émissions en français. En passant, ce blogue est plus ancien que YouTube...

Dernièrement, je suis tombée sous le charme d'une petite famille de Caroline du nord qui vlogait sa vie. Celle-ci m'a d'ailleurs inspiré à refaire des capsules vidéos de mon cru. Un jour prochain...

Pour alléger le ton lourd de mes derniers billets, voici un petit envol de mes habitudes télévisuelles de l'heure...



À la semaine longue...

- The Walking Dead

J'assume totalement ma dépendance à TWD. Je l'entretiens et je la nourris. En fait, l'apocalypse me fait du bien. Et contre tout attente, elle me redonne espoir en ma vie présente. Ce n'est pas tant les zombies qui m'importent plutôt que l'instinct de survivance. Et puis y'a rien comme l'apocalypse pour me remémorer les chances en mon prope quotidien!

- The View

J'aime Whoopi et Joy. Et depuis que Trump est résident à la maison blanche, ces deux là sont en feu! Elles me font rire et sourire. Elles me réconfortent. Et même quand je m'enferme en ma bulle intimr, elles me gardent un peu au courant de ce qui se trame à l'extérieur.

- Chelsea

Si un jour, sur Instagram, j'ai publié mes seins flottant en une piscine, c'est la faute à Chelsea! Son humour qui décape m'amuse, son esprit libre me rassure. Et du coup, je me laisse dévergonder sans complexe. Jamais je ne lui ai accordé d'attention avant sa série sur Netflix. Et là, je suis rendue accro!

- The Good Place

Première saison en rafale sur Netflix. Deuxième saison en cours. Moins convaincante que la première mais assez marrante pour que je continue d'en suivre la séance d'humour hebdo. Amusée même lorsque ultra tannée d'être enfermée.

- This is Us

Tout le monde en a parlé. Et puis la première saison est arrivée sur Netflix. J'étais alitée, bourrée d'ennuis. Je suis tombée dans cette marmite bien concoctée. Alors que je n'arrive pas à binger plus de 4/5 épisodes à la fois, là j'ai tout avalé d'un coup. Depuis, j'en suis le cours en cours.

- The Orville versus Star-Trek Discovery

Je suis une trekkie avouée et assumée. Jean-Luc Picard is my favorite captain of all time. J'attendais Discovery avec une certaine impatience. Et comme beaucoup, je suis déçue. Trop de violences, pas assez de dialogues et des klingons pas rapport! Ouf. Si ce n'était de Sasha (morte dans les TWD), je ne sais pas si je continuerais de regarder.

Et puis il y a The Orville que je n'attendais même pas et auquel j'accroche avec étonnement. Pour la qualité de sa science-fiction et de son exécution. Pour la ressemblance à TNG qui n'est pas sans me charmer. Et ma balance penche du côté de cette nouvelle série  plutôt que de l'ancienne qui s'éloigne trop de ses sources.

-Ten days in the Valley

Alors que j'en regardais le premier épisode, par curiosité, avec ma puce à mes côtés, la Miss a complètement accroché au scénario. Même si en anglais. Du coup, cette mini série, en six épisodes, est devenu un rendez-vous hebdomadaire qui nous fait avoir toutes sortes de discussions autant sur la société que sur nos relations...

- Riverdale

Après avoir regardé en semi rafale la première saison sur Netflix, je me suis assez attachée aux personnages pour continuer d'en suivre les péripéties. Inspirée de l'une des rares bédés lues durant mon adolescence, bien adaptée pour l'occasion. Et puis, il y a Luke Perry. Qui lui aussi me rappelle à cette adolescence lointaine.

- Law and Order/SVU

Parce-que Olivia Benson que j'affectionne. Existe-t-il une série avec plus de constance que celle-ci? Parce-que Olivia. Un personnage qui date et qui vieillit. Mais que l'on aime pour ses empathies et intégrités. Parce-que Olivia...

- Criminal Minds

Même si mon mâle de prédilection n'est plus, il en reste une intelligence de fond, des acteurs compétents et des scénarios bien ficelés.

-Blues Blood

Parce-que Magnum? Enfin pas seulement. L'ambiance de New-York en toile de fond, le sens de la famille, et des acteurs attachants font un tout qui me font regarder cette série de façon régulière.

-Supernatural

Parce-que les boys! Pas toujours d'une incroyable qualité, une pincée de violence en trop et deux jolis garçons qui font les héros du jour. Quand j'ai le goût de ne plus penser à rien, y'a toujours les boys pour me changer les idées!

- Ghost Wars

Une nouvelle série de type surnaturel sur syfy qui me divertit. On y retrouve quelques visages connus. Le personnage principal m'est inconnu mais sympathique. Du coup, j'y retourne chaque semaine...


Being real...


N'est-il pas dit que les maladies (ou les épreuves) révèlent la vraie nature humaine de ceux qui nous entourent?

Avec la dégradation de ma santé, j'ai pu explorer non seulement mes profondeurs humaines mais aussi celles de mon entourage.

Vivre à quelques jours de la mort est une expérience de vie hors norme. Simple ou difficile à comprendre? En fait, peu cherchent même à comprendre.

Comprendre que si je décide, un matin pas commes les autres, d'arrêter de me soigner, mon corps me tuera en quelques jours seulement. C'est ma triste réalité. Une réalité que je gère au quotidien. Chaque jour, je tiens ma vie entre mes mains.

L'idée étant que l'hystérectomie permettra de faire reculer la grande faucheuse qui me court après.

Apprendre de ses souffrances

Au fil des années, j'ai dû me détacher de plusieurs personnes auxquelles j'étais sincèrement attachée. Par instinct de survie. Même si cela m'a fait bien mal. Ce que j'y ai découvert m'a tant choquée ou blessée qu'il ne m'était plus possible de rester attachée.

Au fil du temps passé, j'ai réalisé que la vie moderne était si confortable que la norme se contentait maintenant de s'éclater à la surface son humanité. Sans plus se préoccuper de son prochain? Et on se demande ensuite pourquoi il y a tant de mal-être ambiant?

J'ai bien pu constater que cette norme se révélait inconfortable avec tout ce qui sortait de son ordinaire. L'extraordinaire n'est pas glamour lorsqu'il se révèle en marge des compréhensions de celle-ci.

Au final, mon corps me fait bien souffrir mais c'est les humains qui me blessent le plus de part cette ignorance non assumée. On a jamais été aussi instruit que par les temps qui courent. Alors comment peut-on être encore si ignorant? Est-ce juste une question d'égoïsmes?

Qui refuse de poser les bonnes questions n'entendra jamais les bonnes réponses...

J'ai ainsi pu constater combien, quasiment personne, n'aimait poser les bonnes questions sur ce qui m'arrivait physiquement.

Au début, cela me blessait beaucoup. Ensuite, je m'en suis fait une raison.

En fait, la norme faisait tout ce qui était en son possible pour éviter de m'en parler. Pour ignorer ces invisibles problèmes.

Il y a aussi une portion de personnes qui, sans jamais poser les bonnes questions, possède la prétention de vouloir me donner leurs bonnes réponses.

Ceux là sont les pires. Incapables d'écouter, ils interprétent sans jamais vraiment entendre. Ils se trompent sans jamais arriver à le réaliser.

Pour obtenir les bonnes réponses, celles qui permettent de progresser en une situation difficile, il faut avoir le courage de poser les bonnes questions. Car lorsque l'on ne pose pas les bonnes questions, jamais on n'obtient les bonnes réponses!

Se cacher la tête dans le sable, choisir d'éviter le sujet, en ignorer les réalités, refuser de s'intéresser à la vérité. Tout cela mène à une lâcheté de fond qui nourrit l'ignorance. L'ego est sauf. Mais le coeur s'assèche.

J'ai aussi pu remarquer que lorsque l'on offre les bonnes réponses à ceux qui ne posent pas les bonnes questions, ils sont incapables de les entendre/comprendre.


Affronter permet d'avancer...

Au fil de ces réflexions, j'ai pu prendre conscience de combien les carences de mon enfance avaient contribué à ce que je ne sache bien m'entourer. Un fait qui m'a explosé en pleine face une fois malade.

Autant j'apprécie de répondre aux questions pertinentes, autant j'essaie de ME poser les bonnes questions pour avancer. Même si celles-ci sont inconfortables ou douloureuses. Encore plus si elles le sont...

Ce faisant, j'ai enfin pu comprendre combien les carences de mon enfance avaient saboté de mon intérieur. Car on possède, en soi, bien des réponses. Mais encore faut-il se poser ces questions qui débloquent l'âme et le coeur.

En tombant physiquement malade, les apparences sont devenues de plus en plus floues à mes sens. Affronter la réalité de combien j'étais mal entourée m'à forcée à puiser profondément en moi.

Pour ne pas sombrer, j'ai du apprivoiser mes forces intérieures. Ce faisant, j'ai pu grandir en mes consciences. Mon corps est définitivement affaibli par les coups durs successifs de la maladie. Il est prématurément usé. Fragilisé. Invalidé. Mais il est en vie.

Mon esprit prend de plus en plus conscience de ses forces intimes. Il rame et galère mais il tient la route.  En prenant conscience de mes forces, malgré mes faiblesses, je guéris de vieilles blessures...



Refuser la complicité des apparences bien pensantes...

Je dois maintenant pardonner les multiples blessures causées par les jugements (et réactions) d'autrui en ces faiblesses physiques qui m'écrasent la vie. Ce à quoi je travaille présentement.

J'y arriverai. Je pardonnerai. J'atteindrai l'indifférence lorsque je repenserai à ceux là. Mais jamais je n'oublierai. Tout comme je n'oublierai point les dures leçons apprises en chemin.

Et je me questionne, est-ce que la facilité et le confort de nos vies modernes participent à aggraver les lâchetés humaines? Est-ce que ces facilités et conforts participent aux mensonges humains et aux hypocrisies sociales?

Lorsque Trump est passé président, j'ai trouvé cela si abberant que j'en suis restée flabergastée. Atterrée, déconcertée, révoltée, outrée.

J'ai ensuite pris la sage décision de ne plus jamais être complice de cette lâcheté humaine. Trop souvent, j'ai fait silence. Pour garder ma petite paix.

Désormais si mes opinions dérangent ou déplaisent, tant pis! Que l'on me déteste ou que l'on m'aime. Qu'importe. Tant que je reste fidèle à moi-même.

Le silence est une forme de complicité. On se tait pour ne pas déranger, pour ne pas faire de vagues, pour ne pas inconforter ou être inconforté. Et puis, au final on ne fait que participer au pire.

Faire brûler ses peurs en ses malheurs de santé

Depuis plusieurs années, mon corps me fait traverser toutes sortes d'enfers physiques.

En ces enfers que je traverse, je me libére de mes maux internes. J'en profite même pour faire brûler toutes mes peurs intérieures en ces infernales douleurs.

La douleur physique a cela de salvateur. Elle a la capacité d'élever l'esprit de celui qui la surmonte.

Je n'ai maintenant plus peur de grand chose en ma vie. Je ne crains plus grand chose. Je suis qui je suis, en transparence, intègre et sans complexe. Je suis. Je survis.

Je sais combien les peurs humaines sont majoritairement futiles et stupides et je refuse de leur donner aucun pouvoir en ma vie.

Alors que je soigne cette "cabin fever" qui me fait bouillir de l'intérieur, je persévère. En espérant qu'à force de persévérer, je finisse par m'en sortir un jour. Sortir de cette chambre qui fait ma prison...

jeudi, octobre 26, 2017

Le plaisir de faire plaisir


Lorsque j'étais enfant, ma mère-grand croyait, dur comme fer, en le plaisir de faire plaisir. Elle aimait faire plaisir à ceux qu'elle aimait car cela lui faisait plaisir. Tout simplement. Elle appelait cela "le plaisir de faire plaisir"...

C'était, selon elle, la seule motivation que l'on devait entretenir lorsque l'on faisait plaisir à quelqu'un. Pour elle, essayer de faire plaisir en espérant en retirer quelque chose pour soi était malhonnête. 

Alors que j'élève l'enfance qui grandit, arrive ce moment où j'enseigne ces leçons que l'on m'a enseigné enfant. J'explique le concept à la Miss. Qui grimace un coup. Un concept que peu de ses contemporains comprennent ou pratiquent. Un concept que je tiens cependant à lui transmettre. 

Ceci donne lieu à de nouvelles disciplines. Enfin la discipline parentale, c'est comme l'enfance. En constante évolution...

Je réalise qu'en cette société egocentrée où l'on vit présentement, ce simple concept n'est pas vraiment d'actualité. Comme si tout le monde cherchait à manipuler autrui pour des raisons personnelles? Est-ce les dérives d'une société de marketing? 

Je ne lâche pas mon morceau avec ma fille. Même si j'ai conscience de lui enseigner de quoi d'original en son époque. Ceci dit, ce concept en est un qui se révèle ancestral. Et je ne compte pas l'oublier en ce monde moderne!

Avec l'expérience que j'en sais, le plaisir de faire plaisir est un concept qui enrichit l'humanité. De cette richesse invisible qui améliore la vie de l'intérieur. La richesse intérieure n'est-elle pas la plus importante après tout? N'est-ce pas aussi la seule que l'on peut emmener en l'au-delà?

Trois semaines plus tard...

Alors que les soucis du quotidien se conjuguent aux douleurs postopératoires, mon cerveau saturé se ressource en se repliant sur lui même.

Trop de déceptions à surmonter en ces deux dernières années. Ayant trop perdu confiance en ce monde, je me replie en ma bulle intime.

Avec homme, enfant, chats et shihtzu. Une bulle de coeur qui se fait imperméable aux dérisions humaines.

Leur amour me soutient les heures plus rudes. J'y puise la force de m'accrocher, de surmonter...

Je m'attendais à être saturée par les douleurs physiques de cette autre chirurgie, aussi je n'en suis pas vraiment étonnée. J'avale. J'encaisse. Je persévère.

C'est la troisième fois que je me relève de dessous les pâquerettes en un an. La énième fois en ma vie qui dure. Je ne suis, après tout qu'une humaine, parmi tant d'autres. Une humaine fatiguée d'avoir la mort aux trousses.

J'ai bien appris en cette dernière année combien le corps peut prendre tout le contrôle sans que l'esprit n'y puisse plus rien. Sinon en surfer la vague tout en y résistant le moins possible. En attendant des heures meilleures. Plus je tombe, mieux je me relève?


Vu que je n'ai pas juste les douleurs postop à gérer, j'ai aussi un dos à redresser et un visage coupé en deux par des neuropathies qui évoluent en continu. Ces autres douleurs physiques viennent saturer ma bonne volonté.

J'en accepte le tout. Je gère une collection de maux divers pour persévérer. Pour espérer retrouver un possible futur où me réaliser. Un minimum...

Je médite mes fatigues. Je repose mes idées. Je nourris mes neurones. J'aime ceux qui sont en mon coeur. Je guide l'enfance en ma maison. Je persévére.

Mon homme trouve que ma convalescence est exemplaire. Je me trouve rodée à ce type d'épreuve. Depuis trois semaines à voir mon état de santé régresser de nouveau, plus que jamais, le manque de pouvoir me réaliser me serre les entrailles.


La mort de mon LGG5 ajoute à l'ennui de l'heure. C'est une fenêtre créative qui se ferme. Ce qui m'attriste un coup. Je dois en abandonner "mes storiessur Instagram.

En attendant de trouver une solution pour résoudre cet autre problème, je continue de "convalescer". Un de ces troubles de monde moderne. Persévérer, malgré l'esprit saturé, est une évidence qui n'en finit plus de se dessiner en mes pensées.

Dieu merci pour eux deux. Dieu merci pour les quelques virées de kayak sur le lac. Dieu merci pour la nature qui m'entoure. Dieu merci pour les amis qui restent.

Depuis plus d'un an maintenant, je vis cloîtrée en ma chambre. De graves raisons de santé m'enferment en une invisible prison. J'en ressens des sérieuses vagues de "cabin fever". Je ne rêve que de pouvoir reprendre la route pour de nouvelles aventures en trio familial.

L'aventurière en mon sang est en manque de sensations fortes. De ces sensations fortes qui élèvent l'âme meurtrie. De ces sensations fortes que l'ailleurs me procure.

Chaque jour difficile, essayer d'en (sou)rire pour ne point en pleurer. Me concentrer sur ce qu'il me reste plutôt que sur ce que je perds. Me soigner avec diligence. Faire preuve d'indulgences tout en cultivant mes patiences. Et persévérer...

Être entière pour ma fille m'aide à me sentir utile. Entière même si physiquement diminuée. Écouter. Encadrer. Conseiller. Guider. Aimer. Être pour elle ce que l'on a jamais été pour moi.

Être une mère présente (et aimante) qui prend sur elle pour le bien de l'enfance. Sans jamais en faire un plat ou une comédie. Apprécier ce qu'il me reste. Et persévérer...


samedi, octobre 21, 2017

Fatigues à méditer...

En février 2011, j'ai eu une paralysie de Bell atypique.

Atypique de par ses violentes neuropathies. Qui se sont ensuite installées en ma vie. Et sont devenues une invisible maladie chronique. 

Depuis l'été 2015, une collection de problèmes de santé aspirent mes jours, de la tumeur de bras à l'hystérectomie. 

En passant par ces neuropathies permanentes et une colonne vertébrale bien tordue. Un tout enrobé de puissantes douleurs physiques en tout genre.

Assez pour y perdre la tête... et une multitude "d'amis". Heureusement, j'arrive à garder ma tête mais malheureusement pas tous mes "amis"...

Enfin, je me dis aussi que cela en devient un filtre social naturel. Il finit par n'en rester que les meilleurs. Cela blesse un coup et puis cela cicatrise avec la leçon apprise.

Le défi étant de ne pas y perdre la foi en ma race...


Un tout d'ennuis de santé complexe qui, si je dois en expliquer tous les détails en profondeur, fait souvent fuir les gens ou les fait s'exclamer "Pauvre toi!". À répétition. Avant de les voir prendre leurs jambes à leur cou. Je génère l'impuissance parait-il...

Je ne suis toujours pas sûre de ce qui est pire à supporter, les maux physiques ou les réactions humaines face à ceux-ci. Comme si le fait d'être si malade faisait de moi une sorte de lépreuse. Qui ne mérite plus aucun respect...

Je ne suis pas "pauvre" d'avoir un corps qui me trahit la vie. Je ne suis pas non plus contagieuse! Je suis juste humaine. Une simple humaine qui essaie de survivre à son corps. Un jour à la fois.

Fatigues et déceptions...

Je choisis d'affronter chaque épreuve avec l'idée que cela puisse m'enrichir l'esprit. Rien n'est facile en la vie mais tout reste possible right?

Tant que l'on s'accroche a ses valeurs intérieures, à l'amour des siens et aux doux moments de la vie. Tout est possible à celui qui est patient?

Choisir de s'enrichir l'esprit en l'épreuve me parait la seule façon d'en ressortir plus forte. Moralement, je ne suis pas plus pauvre qu'un bien portant mais que je suis fatiguée!

Financièrement par exemple, je suis en effet fauchée comme les blés. Mais j'essaie de ne pas m'identifier l'être à mon compte en banque, cela me permet de garder mon moral à flot. 

Il n'est pas vraiment nécessaire de me souhaiter du courage en mes malheurs de santé. Je crois que le courage n'est que l'effet secondaire de la volonté et je possède une volonté de fer. Butée comme une mule! Qui apprécie les prières et cultive sa foi pour estomper ses peurs.

Depuis le temps que je rame, si j'avais dû couler, ou capituler, ce serait déjà fait cent fois! Du courage, j'en possède en un nombre infini qui me dépasse. De la patience serait plus d'actualité.

Patienter des jours meilleurs

Je dois maintenant cultiver bien des patiences. Avec l'espoir de retrouver, un jour meilleur, assez de forces vitales pour me réaliser de nouveau.

La patience de persévérer envers et contre tout. Mon tempérament guerrier refuse de se laisser victimiser par ses circonstances corporelles. Car je suis plus que mon corps...

Même lorsque bien fatiguée de lutter, je me rebelle en refusant toute pitié. Je pense que la pitié est nuisible. Elle dégrade l'être en son entier.

J'apprécie énormément la compréhension, la compassion ou la bienveillance mais de la pitié, non merci, je m'en passe!


Pas de pitié pour mes croissants! 

En chemin, je m'attire les foudres de ces âmes bien pensantes qui m'expliquent que je dois me cacher pour souffrir, me plaindre davantage de mon sort ou encore faire semblant d'être en forme. Heu. Non! 

J'en réalise, dans la foulée, que ce n'est pas parce-que je suis malade comme une chienne que l'on doit me traiter comme une chienne! Et pourtant, en l'année que je viens de passer, jamais je n'ai été aussi jugée, vilipendée, désertée.

En 2017, il ne fait pas bon être malade. Et pire encore si l'on est pas malade en des normes établies C'est ce que j'en apprends de ma dernière année. Être malade fait rejaillir les lâchetés modernes.

Égoïsme versus empathie. De quel côté penche la balance humaine? 

Est-ce les conséquences de l'individualisme moderne ou les effets pervers d'une société de loisirs?

Est-ce les conséquences invisibles de cette révolution numérique qui invente l'ego portrait?

Une révolution numérique qui centre l'ego individuel et décentre l'humanité en son entier?

L'égoïsme semble prendre le pas sur l'empathie. La norme se conforte en ses impuissances tout en cultivant ses petits plaisirs. Un monde bien froid s'en dégage. Un monde sans coeur? 

Égoïsme versus empathie. Où est-ce que la balance penche? C'est une question que je me suis souvent posée en ces temps si pressés pour la norme humaine.

Une norme privilégiée, qui n'a jamais vécu de façon aussi confortable, de toute son histoire humaine, mais qui n'en finit plus de se pleurnicher. Dérisoire ou pathétique?

Alors que le monde se presse, je fatigue. C'est le temps de reprendre mes disciplines de méditation...

vendredi, octobre 20, 2017

Choisir d'en sourire plutôt que d'en pleurer....

Deux semaines après mon retour à la maison, je poursuis mon petit bonhomme de convalescence. Ça fait mal. Mon corps s'adapte à sa vie sans utérus. Un jour après l'autre.


Ramer de l'avant sous un ciel sombre

Sans peur des nuages menaçants à l'horizon (ou du lac tourmenté qui fait des vagues), l'on prend l'eau douce pour une immersion nature à deux.

Le soleil se cache. Le ciel, empli d'ombres, assombrit la surface de l'eau en tourmente. J'en apprécie le son des vagues qui s'écrasent sur le sable. Qu'importe le temps laid, l'on prend le large, sans trop s'éloigner du rivage...

L'homme rame avec brio tandis tandis que j'inspire ce fugace instant de liberté. Ma tignasse s'éclate aux quatre vents. À pleines narines, je respire l'air d'octobre, qui se fait tout doux.

Maintenant qu'il a gelé au sol, les promesses d'été indien voguent à l'horizon. En kayak, sur le lac ombrageux, je me force à trouver de quoi sourire.

Sourire m'aide à lutter contre ce malheur qui cherche à m'attraper les idées assombries de douleurs. Au final mes humeurs s'harmonisent avec les cieux nuageux!


Sourire, avec coeur, même quand ça fait bien mal!

Sincèrement sourire par dessus les douleurs et les malaises physiques, c'est d'abord refuser le contrôle de ces maux sur sa peau.

C'est choisir de ne pas être la victime de son sort. C'est transformer les difficultés en forces intérieures. Sourire dans l'épreuve, c'est choisir d'apprécier le meilleur tout en supportant le pire.

De plus, il est reconnu que l'action de sourire est, en soi, une façon pour le cerveau de développer les bonnes enzymes, de celles qui aident au moral en lutte.

Alors je choisis de sourire, même si je me sens bien mal en mon corps. Je souris pour mieux cultiver les gratitudes en mon coeur. Pour ne pas les oublier.

Je souris malgré les malaises physiques et les soucis financiers. Je souris car c'est meilleur pour ma santé. Surtout sachant que pleurer empire les symptômes physiques de mon nerf facial dégradé!

Sourire ne veut pas dire que je vais bien comme l'entendent les "bien-portants" de ce monde. Cela ne veut pas non plus dire que je fais semblant d'être ce que je ne ressens pas. Cela veut juste dire que je choisis d'assumer le bien plutôt que d'en geindre le mal...




jeudi, octobre 19, 2017

Eux deux...

Lorsque Miss Soleil est née, elle tenait debout sur ses deux jambes.

Au sortir du ventre, capable de se tenir sur ses deux jambettes. À mon grand étonnement. Musclée dès sa naissance.

Pour m'en expliquer le phénomène, le docteur l'a qualifiée de bébé tonique.

J'étais aussi maganée qu'elle pétait le feu. Ensuite, même si bien affaiblie, j'étais si heureuse de la voir grandir en parfaite santé.

Si heureuse de la voir traverser ses étapes d'enfance sans heurt. Reconnaissante de la voir grandir en ses potentiels humains.

Au fil des jours qui ont suivi sa naissance, j'ai cependant eu l'impression d'avoir cloné mon mari. En fille! Comme si ce bébé avait été moulé avec le moule paternel... en mon ventre.

Pas besoin de test ADN pour en reconnaître la paternité. Il était certain que ce n'était pas le facteur qui était passé par là! Physiquement, ils ont le même type de corps athlétique. Les mêmes abilités sportives. Moi le sport, c'est pas mon fort...

Rappelons que j'ai réussi à me fracasser la tête au gymnase de mon école, à 12 ans, durant un cours de saut en hauteur. Pour ensuite m'en retrouver paraplégique. Un tout qui n'a pas aidé mes piètres abilités sportives.

L'intellect semble plus être ma voie à suivre pour m'épanouir en cette vie.

D'ailleurs, je me muscle la cervelle avec discipline. J'ai aussi le droit de faire du yoga ou du pilates.

Mais on me conseille d'éviter toutes sortes de sports. Pour mon bien...

Enfin présentement, même le yoga m'est interdit. D'ici Noël cela sera possible. Et je compte m'y bien plier.

Présentement, je peux marcher. Un peu. C'est ma victoire personnelle en ce corps qui me trahit trop souvent pour me point rager.

Marcher, c'est du sport en mon corps prématurément usé.  Un corps qui a quand même le mérite de s'être sorti de sa chaise roulante à 13 ans. Ou est-ce grâce aux volontés de son esprit?

Souvent, lorsque l'humeur de l'heure se vide d'espoir, je me rappelle le privilège de pouvoir marcher. Je me rappelle le bonheur de les avoir en ma vie. Je me rappelle que le confort existentiel est une illusion humaine.

Présentement, marcher, c'est déjà beaucoup pour moi. Mais pour eux deux, c'est une autre game.


Lui est sur un projet de course afin de lever quelques fonds pour ssoutenir ma cause en cours. Elle retrouve ses capacités physiques après une lourde et longue commotion cérébrale. Il lutte à mes côtés. Elle reprend ses cours de ballet et ses acrobaties quotidiennes. Je marche. Un peu. Quelques mètres à la fois. Par ci, par là.

Eux deux, ils roulent comme ils courent. Bien souvent, je les encourage à continuer sur leur lancée, pour mieux les croquer sur le vif. Parfois, j'en dirige même l'énergie en des inspirations photographiques.

Les voir bouger, courir, sauter, rouler me fait toujours du bien au coeur. Étrangement, cela le nourrit, cela l'allège et cela le renforce à la fois. Ceci doit être intimement relié aux sentiments que je ressens pour eux deux.

Tout futur se construit au présent. Tant qu'il y a un présent, il y a un futur. Apprécier le présent avec eux deux, c'est aussi essayer de me reconstruire au futur, pas à pas.

En cette convalescence d'hystérectomie, un petit setback fait remonter quelques douleurs bien féminines. Un médicament vient aider aider la cause. plus tannant que grave en soi. Mais à force de gérer diverses douleurs physiques, le cerveau sature. Le corps se fait bourreau. Le cerveau subit. La clé est certainement dans la tolérance qui grandit et la patience qui s'approfondit. M'alléger les idées en jouant avec ces #vidéos #boomerang qui me font sourire. Créer ce collage pour un billet de blogue. Utiliser le blogue pour garder un fil d'écriture, pour persévérer dans l'épreuve. En me rappelant que je suis aimée par eux deux et que l'amour que je ressens pour eux deux me renforce le coeur... #souffrirenbeauté #strenghcomesfromwithin #liveauthenthic #soisforteetgrandit #PainIsLifeLifeIsPain #lifewarrior #NeuropathicWarrior #hysterectomyrecovery #postop #posthystérectomie #sufferinginbeauty #collage #videography #lifeissimplebuthard #instalove
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mardi, octobre 17, 2017

#Moiaussi libère les paroles féminines...



En France,  Cantat à la une des Inrocks fait grand désordre. Tant que les femmes rugissent sur les réseaux sociaux avec  #balancetonporc. Un hashtag cru qui dénonce ces hommes malfamés qui harcèlent sans pitié.

À Hollywood, le scandale Weinstein fait réagir les femmes avec le hashtag #Metoo. Au Québec, c'est #moiaussi qui libère les paroles des femmes tannées de se faire harceler. Je me joins à l'effort solidaire en partageant quelques bribes de vécu.

Heureuse je suis que s'unissent les femmes du monde moderne. Heureuse je suis qu'enfin réagissent les femmes bafouées depuis des millénaires. Il est temps de remettre quelques pendules masculines à l'heure du jour!

Le pouvoir des mots, la force de la vérité...

Espérons que ceci n'est pas juste une autre de ces tendances passagères qui fait feu de paille numérique... avant de disparaître dans le néant de nos consciences collectives.

Il reste cependant une nuance entre l'agression et le harcèlement sexuel. Même si tout harcèlement agresse. J'ai vécu plusieurs expériences d'harcèlement mais je n'ai jamais été agressée.

Cependant, en 44 ans d'existence féminine, j'ai vécu assez de mauvaises expériences pour savoir ce qu'il en est d'être sexuellement harcelée. Assez pour comprendre que les sources de ces harcèlements sexuels sont la domination et le pouvoir.

J'ai aussi connu certaines femmes, pour qui c'était normal. Et qui m'ont incitée à en accepter la chose sans broncher. Ce qui n'est jamais arrivé. Jamais je n'ai pu accepter la domination masculine.

Avoir 20 ans et buller 
au soleil des Laurentides
Je vais te prendre comme une chienne!

#moiaussi comme toutes les filles de ce monde.

En différentes occasions, de moins en moins souvent en vieillissant.

Aujourd'hui, je pense que c'est impossible, car la mère est rendue trop féroce.

Jeune, fraîche comme une rose qui vient d'éclore, c'est en marchant dans la rue que j'ai pu entendre toutes sortes d'obscénités.

J'ai pu entendre les horreurs que certains hommes auraient aimé me faire vivre. J'en ai appris à cultiver l'indifférence et le pas rapide.

Le dégout ressenti en ces moments là a toujours été plus fort que la peur. D'autant plus que ceux-là se nourrissent de la peur qu'ils inspirent. Avoir peur, c'est les stimuler.

Harcelée derrière les portes closes...

Par exemple, j'ai eu un beau-père qui s'amusait à me pogner les seins pour me prouver son pouvoir sur ma vie. Il a fini par quitter ma mère pour cause d'homosexualité.

Son harcèlement sexuel n'était même pas sexuel. Mais l'est-il jamais vraiment dans le fond? N'est-ce pas plutôt une question de pouvoir mâle? Une manière de dénigrer les femmes, de les rendre inférieures, de les écraser pour mieux les dominer?

Parfois c'est sexuel. D'autres fois, c'est juste la soif du pouvoir sur autrui. Ou encore les deux mélangés... #metoo

Comme c'était mon beau-père et que ma mère en acceptait les abus, j'étais démunie. Il pouvait me claquer les fesses selon ses humeurs ou carrément me pogner un sein (ou même les deux) et squeezer. À volonté. Parfois jusqu'à ce que j'en hurle. Soi disant pour rire. Même si je n'en riais jamais. J'en hurlais souvent. Mais cela faisait rire ma mère.

À l'intime, ma mère a développé un malin plaisir à me voir souffrir. À me voir dénigrée ou rabaissée. Avec toujours un petit discours de circonstance afin de bien m'expliquer comment je le méritais. Sa jalousie envers moi a été plus forte que son instinct maternel. Avec elle, j'ai tout appris par contre exemple.

J'avais 15/16 ans quand ce beau-père me tripotait en toute liberté. C'était sa façon de me rabaisser et de me remettre à "ma place". Sous sa coupe masculine. Jusqu'à ce que je lui dise d'arrêter à moins de le frapper en retour (vers 18/20 ans). #balancetonporc

Assouvir les fantasmes du mâle de service?

Que dire lorsque, vers 22 ans, le père de deux de mes élèves de cours privés de français m'a demandé de ne plus mettre de petite culotte durant mes cours (en me proposant de me payer plus cher de l'heure pour son fantasme) puis d'essayer de m'enroler en des contrats de bruitages de films pornographiques?

De me demander de feinter la jouissance tandis qu'il essayait de me persuader de capituler en montant ses prix. Bien consciente de ses manipulations masculines, résister fut simple. Ma mère, ensuite, de m'expliquer combien j'étais bêtasse de refuser une telle offre! Une décision que je n'ai pourtant jamais regrettée.

Le plus ironique étant que je faisais parfois mes cours privés en mode commando, ni vu ni connu, par liberté personnelle. Tout comme j'aimais me promener nue en forêt, suivie à la trace par mes deux chats.

Avec lui cependant, j'étais certaine d'être toujours culottée et strictement habillée. Car ses regards cochons m'irritaient profondément. J'ai eu bien de la peine pour ses gamins et pour leur mère.

Hier, en attendant le chiro
qui me redresse le dos
Je ne connais, aucune mère, à part la mienne, qui engueule sa fille parce-qu'elle refuse d'entrer dans l'univers du porno. J'ai refusé et il n'a plus jamais amené ses enfants à mes cours.

Non seulement j'avais raté l'occasion de faire de l'argent facile mais en plus j'avais perdu un client!

Ma mère m'en a fait la leçon, à maintes reprises. Trop prude à son goût j'étais. Jusqu'à ce que je finisse par couper tout pont avec elle.

Les jeunes filles comme proies...

Au tout début de l'adolescence, en France, à maintes reprises, je me suis fait suivre dans la rue. Sans même que ceux qui me suivent ne s'en cachent.

Tout en me faisant dire toutes sortes d'obscénités. En tant que jeune fille, c'était une norme sociale avec laquelle il fallait apprendre à vivre. Une norme qui hérissait tous les poils de mon corps.

Arrivée à Montréal, à 14 ans bien tassé, je me suis fait suivre quelques fois aussi (au fil des années). Mais c'était du pipi de chat par rapport à ce que j'avais connu en France. J'en fus si soulagée. Il en découlait un nouveau sentiment de sécurité que j'appréciais.

Rendue à mon âge vénérable, plus personne n'oserait s'y frotter. Car qui s'y frotte s'y pique!

Mais j'ai conscience de devoir maintenant préparer ma fille à ne jamais accepter l'irrespect de son sexe. À ne jamais avoir peur des hommes. Car nous ne sommes pas un "sexe faible", nous sommes des femmes fortes qui méritent le respect!

lundi, octobre 16, 2017

J+12... gestation de renaissance?

Faire évoluer une tradition estivale familiale/Pater Flight 201
Douze jours après ma dernière chirurgie, physiquement, chaque jour est un peu moins pire que le précèdent. Dieu merci.

Chaque jour, je cultive l'espoir au lieu de la peur. Comme un mantra intérieur. Et je persévère. Chaque jour, je me donne de ces petits défis pour étirer mes limites et juger de mes endurances. Tout en faisant preuve de sagesse et de raison.

Et, je travaille à ne pas en dénigrer les limitations d'existence. Aussi frustrantes soient-elles à mes sens. Il m'aura fallu sept jours de convalescence d'hystérectomie pour arriver à me traîner à la plage. Si proche et si loin.

Inspirer les dernières bribes de chaleur estivale qui s'attardent. Mettre les pieds dans l'eau de plus en plus fraîche. Humer l'air du temps...

Et puis, dans le soleil couchant, avoir l'idée subite d'une photo d'eux deux. De ces idées qui captent l'inspiration de l'instant présent.

Une idée folle que concrétisent mes acrobates, pour mon plus grand plaisir. Avec cette facilité physique qui, toujours, me déconcerte un peu. Tandis qu'une petite voix me chuchote: "Tel père, telle fille!"

Envoler l'enfance

Les habitués de ce blogue antique se rappeleront de notre tradition estivale de lancer d'enfance. Une décennie durant, chaque été, jouer le même jeu d'eau que je croque, sur le vif, avec mon objectif du moment.

Cette année, Miss Soleil a atteint la limite physique de son père pour cet exercice qui envole l'enfance. Un exercice d'antan devenu tradition familiale.

Aussi, j'étais vraiment contente d'accrocher cette idée folle et d'avoir assez d'énergie pour l'exprimer. Car c'est le premier été, où je n'ai pas, en mes archives numériques, un envol d'enfance.

Trouver une nouvelle idée pour poursuivre cette tradition malgré l'enfance, en processus d'adolescence, me fait du bien à l'âme. Ceci aussi aide à cultiver l'espoir en mon coeur.

Il s'inscrit en cette continuation familiale dont je fais partie intégrante. Car tant que je garde ma tête, je garde ma place au sein de ma famille, même lorsque mon corps me trahit et réduit mon être à l'ombre de ce que je fus.

Vrac de Pater Flight au fil du temps qui la grandit

Être son propre maître...


Quand le corps se fait traître, vivre devient un combat invisible qui se déroule en arrière de la scène active. L'on entre alors en une réalité parallèle à la norme "bien-portante".

Quand le corps se fait traître, il ne suffit pas d'être résilient, il est aussi nécessaire de s'adapter à cette nouvelle réalité.

Quand le corps se fait traître, garder sa tête est vital. Refuser de me plaindre aide ma tête à ne pas lâcher...

Prendre le controle de sa cervelle empêche l'escalade de pensées négatives qui se révèlent nocives à l'esprit. Ceci permet de gérer le désespoir pour mieux cultiver l'espoir en son coeur.

Cela m'apprend que l'on possède tous le pouvoir de gérer ses pensées. Et par conséquent, ses émotions. Gérer ses pensées est d'ailleurs bénéfique à tout être humain, pas juste à ceux qui souffrent en des réalités parallèles.

J'apprends à ma fille ces notions abstraites de gérer et de contrôler ses pensées. Pour mieux maîtriser le cours de ses émotions.

Espérant ainsi lui donner quelques outils qui l'aideront à mieux être en grandissant. Espérant ainsi que ces leçons, apprises à la dure depuis ma naissance, lui permettent, à long terme, d'adoucir sa vie.


jeudi, octobre 12, 2017

Une semaine plus tard...


Hier, j'ai enfin eu assez de forces pour sortir de ma chambre et aller, avec lui, faire quelques pas sur le sable. Avec efforts et volontés. Pour le bien de mon âme.

Hier, J+7, plus capable d'être enfermée entre quatre murs. Forcer la chair fatiguée. En voiture, il m'emmène au lac. Si proche et si loin. Pour que j'inspire ce paysage qui me détend tant. Avec chignon et frisottis aux quatre vents...

Marcher cinq minutes sur la plage. En sept jours sans utérus, les couleurs ont bien tourné. L'automne bat son plein. Attristée. Inspirer. Expirer. Respirer. Les odeurs d'automne me glissent dans les narines qui frétillent. J'inspire. J'expire. Je respire. L'on accorde nos pas sur la sable mouillé.

L'automne rafraichit l'air du temps, que je croque en quelques images numériques. J'inspire. J'expire. Je respire. À grandes bouffées. À plein poumons. Mon endurance est minime. Trente minutes plus tard, de retour au cloître, je suis brûlée... à payer le prix demandé par mon corps fraîchement mutilé.

La bonne nouvelle étant que ma convalescence d'hystérectomie se déroule correctement. Chaque jour est un peu moins pire que le précédent. Ceci rassure mon homme en grand souci.

Chaque jour reste difficile à vivre. En l'adversité, je choisis de garder la tête froide (et haute). En chignon et frisottis. Chaque jour est un défi pour revenir au monde. Pour retrouver un zeste de confiance, envers ce monde humain, qui m'a bien déçue (par ces temps modernes qui courent après l'ego superficiel).

Utiliser tous les outils en mon invisible sac de gestion pour avancer. Pour espérer. Pour supporter les douleurs vives et les émotions étranges qui accompagnent cette opération/mutilation.

La convalescence est une dimension existentielle entre deux états physiques. Inspirer. Expirer. Respirer. Inlassablement. Une semaine de passée. À subir et souffrir. Sans pouvoir aspirer la vie en les jours qui passent.

Accrocher des bribes de moments présents. Bribes d'instants passés avec eux deux, accents de nature en couleurs et, toujours, persévèrer. Jour après jour. En coin de lac.


mardi, octobre 10, 2017

Que vaut ma peau?

Ces deux dernières années, la dégradation de ma santé nous a propulsé en une situation financière très précaire.

Que vaut une vie humaine en 2017 au Québec?

Quelle est la valeur de ma vie?

Vivre au Canada avec les même défis médicaux que nos voisins américains, c'est devoir se demander combien vaut sa vie...

Sachant que l'on arrive au bout de nos ressources financières et de nos limites d'endettement, la question se pose. Sérieusement.

L'homme, très angoissé par mes ennuis de santé, pense à lancer une levée de fonds pour essayer de sauver ma peau. Pour avoir une chance de continuer de me soigner. Il est même prêt à en faire un marathon.

Sans son support financier, il est vrai que je n'aurais sûrement pas tenu cette dernière année. C'est une réalité. Aussi réelle que troublante. Affaiblie par les épreuves en mon corps, c'est ma réalité présentement.

Dois-je accepter de ruiner mon mari pour rester en vie? Sachant que présentement je vaux plus cher morte que vivante. En ce monde tant axé sur l'argent et la popularité, que vaut ma peau?

Lorsque l'on en arrive à se demander, le plus sérieusement du monde, quel est le prix de ta vie, les détails du quotidien, dont tant se plaignent, sont remis bien en perspective.

samedi, octobre 07, 2017

Passer au travers...

Trois jours en trois minutes vidéo. Trois minutes vidéo pour exorciser trois jours de bataille plutôt infernale.

Horrible expérience en soi. Brutal réveil. Violentes douleurs qui ravagent l'être en son entier. Hurler et prier entre deux assauts de sciage de ventre.

En profiter pour découvrir une nouvelle résistance à la morphine. De quoi bien souffrir pour pas un rond. Supplier qu'on m'assome tant c'est violent et brutal.

Ne pas aimer l'hôpital, deux jours sont assez pour rassurer les docteurs et me laisser repartir. Je suis sauve. Je marchouille quelques pas en serrant des dents.

Dieu merci pour mon mari qui se fait infirmier suppléant. Sans lui, j'aurais uriné en mon lit tout en moissisant en mon vomi. Les infirmières étant trop débordées pour gérer mon horrible retour de bloc. Je dois déjà être bienheureuse d'être en chambre.

Bien que, vu mon état lamentable, me retrouver en un couloir aurait causé bien des peurs aux passants! Je suis comme une lionne blessée, difficilement soulagée. Prête à rugir...

Côté anti-douleurs, je peux prendre des doses de cheval comme si c'était du pipi de chat! Et, quoi qu'en pense le doc de service, je finis toujours aux injections de Dilaudid. Évidement, je dois souffrir le martyr avant que celui là ne réalise ma différence.

En 2017, l'empathie est une denrée bien rare. Même à l'hôpital. Ne pas supporter le non respect de la douleur. Même en enfer, je garde ma tête assez froide pour rester droite. Et quiconque me manque de respect se fera ramasser en chemin.

Rentrer au bercail et souffrir tranquille. Accompagnée par mes deux chats, une puce épanouie, une amie cool et un mari qui tient le choc. De retour au bercail, alors que les douleurs physiques se gèrent, tant bien que mal, l'impact psychologique de cette chirurgie frappe en plein coeur. Et cela fait très mal. En assumer les émotions tristes en d'invisibles larmes.

Travailler la gratitude d'être sauve, accepter les douleurs qui en découlent. Se concentrer à les surmonter, au fil des jours à passer, pour remonter cette autre pente dégringolée en plusieurs coups de bistouri. Hystérectomie tu m'as eue!

Se concentrer, un jour à la fois, à remonter. Mais remonter où? À la surface des choses. À la surface du quotidien? Là où évolue la masse humaine? Hum...


mardi, octobre 03, 2017

J-1 apprivoiser les angoisses du jour.

Je ne connais plus vraiment la peur pour ma propre peau.

Durant ces dernières années, j'ai utilisé la douleur physique pour éradiquer la majorité de mes peurs intérieures. Il ne me reste plus que celles de perdre ceux que j'aime.

Aujourd'hui, mon homme est ultra angoissé à l'idée de demain. Il m'explique qu'il a appelé l'hôpital, de bon matin, trop inquiet.

Il craint que je sois encore trop faible pour passer au travers une telle chirurgie. Il veut en repousser la date d'un mois. Afin de me donner plus de chance d'aller mieux avant d'aller mal.

Je ne connais plus vraiment la peur. J'ai tant de maux de physiques à tolérer au quotidien, les peurs en sont inutiles. Je sais que mon utérus va bien mal là au milieu. Mais je sais aussi que ma "non peur" de la douleur a participé à ce que la physio me blesse. Gravement. J'apprends de cette leçon. En tenant compte des craintes de celui qui tient le plus à moi.

On attend donc l'appel de l'hôpital. L'infirmière rappelle avant midi. Elle a discuté de mon cas avec le chirurgien. Elle lui remet en perspective l'urgence de ma situation présente. J'ai déjà eu un bonus d'un mois. Sachant que j'aurais dû être opérée fin août. Plus de possibilité d'en étirer le répit.


Alors que mon homme angoisse, je lui explique mes chemins de pensées du jour. Ceux que je suivrai, heure après heure, afin de contrôler mes propres angoisses sur le sujet.

Plutôt que de réfléchir à la malchance de ma situation présente, je décide de penser à la chance que j'ai de pouvoir être opérée gratuitement. Car le coût d'une telle opération nous ferait  certainement perdre la maison!

Il parait qu'aux États-Unis, les factures médicales sont la principale cause de pourquoi des familles perdent leur maison. Nous dépensons déjà de petites fortunes pour me tenir en vie mais là, ce serait notre fin!

De plus, il parait que le chirurgien, en charge de mon cas, possède une très bonne réputation. Son expérience en ce qui concerne les utérus malades est reconnue. C'est toujours rassurant de le savoir.

Sans oublier que si je vivais en un village de brousse africain (ou autre coin de tiers-monde), j'aurais bien peu de chance d'avoir accès à une telle chirurgie. Combien d'enfants sur Terre sont ainsi orphelins de mère?

Ce qui me remet en tête combien de femmes sont aux prises avec un utérus meurtrier. Tellement plus que l'on ose y penser. Combien en meurent? Combien n'ont pas la chance d'avoir la vie prolongée par cette chirurgie?

Au retour de l'école, Miss Soleil m'exprime aussi ses inquiétudes. Je lui explique ma démarche mentale du jour. Qui semble la rassurer...


J'espère donc pouvoir revenir écrire ici dans pas trop long. Dès que je serai en mesure de le faire, je reviendrai partager des bribes de vie et réflexions.

Redonner vie à ce blogue s'inscrit en ce processus de renaissance postopératoire que je visualise. Pour mieux envisager ce futur si incertain qui est mien.

Je prie pour arriver à me réveiller de cette énième chirurgie sans grande difficulté. Je n'ai pas un bon dossier médical en ce qui concerne les anesthésies générales. J'espère pouvoir me réveiller. Pour ensuite cicatriser sans complication.

Que Dieu me garde en vie. Pour encore quelques années...