vendredi, octobre 30, 2015

Natural Mystic in Jamaica..

Samedi dernier, après avoir grimpé une plantation de café dans les montagnes bleues de Jamaïque, je suis allée voir la maison de Bob à Kinsgton...

L'expérience s'est révélée plus mystique que je ne m'y attendais...

Peut-être que le fait qu'il était interdit de prendre des photos à l'intérieur de la maison m'a aidé à mieux m’imprégner de l'instant présent. Ou peut-être que cela n'y aurait rien changé si j'avais eu le droit d'en capter quelques souvenirs. Qui sait?

L'on a fait le tour de cette maison tropicale en compagnie d'une jeune guide locale enthousiaste.

Notre poignée de journalistes francophones et un trio composé de deux femmes jamaïcaines souriantes et, d'un cool touriste kényan les accompagnant, ont ainsi arpenté la maison et les souvenirs de Bob...

Inspirée par la sympathique guide, notre groupe s'est mis à visiter la maison en chantant quelques unes de ses chansons! Ça lie les esprits qui se délient. L'énergie du groupe se fait plus chaleureuse, plus conviviale. On échange et on partage. Le moment fort de la visite fut certainement la chambre de Bob, laissé à l'état...


Et puis il y a Georgie, chef cuisinier qui a suivi Bob de Trench Town et qui vit toujours là. Il vit en une petite maison bleue devant laquelle il gare son vélo. À plus de 80 ans, il est encore très actif et fait ses tours de propriété, à vélo, avec assiduité. Ce qui nous a donné l'occasion de le croiser et de le saluer...


C'est au fil de cette visite que j'ai réalisé toute la profondeur humaine de Bob. Tant de souffrances et d'intensité en la courte vie de cet homme qui a changé le monde à sa façon. Tant de foi et de conviction. Tant d'émotions. Tant d'amour à donner selon l'expression de la guide lorsque l'on mentionne sa ribambelle d'enfants...

Ouais, j'ai définitivement eu un petit frisson mystique en visitant la maison de Bob. Un moment privilégié qui restera longtemps gravé en ma mémoire. Irié Bob!



En mes sens, le voyage c'est bien plus que des paysages à regarder, c'est des personnes à rencontrer, des atmosphères à absorber, des expériences à inspirer et des horizons intérieurs à étendre. C'est des aventures à vivre...

Ainsi, je n'ai pas été tant étonnée de me retrouver en ce studio d'enregistrement à 10 heures du soir, après avoir suivi un flow jamaïcain, deux jours après cette visite de maison-musée. Ce qui m'a étonnée par exemple, c'est le résultat de cette soirée...

Le résultat est une toune de reggae composée collectivement en trois heures. Une chanson trilingue qui est pas mal meilleure que ce que je ne pouvais imaginer en mettant les pieds en ce studio tropical par lequel sont passés des musiciens comme Drake, Rihanna ou Alicia Keys...

En rencontrant David, à l'aéroport de Toronto, il m'a dit qu'il écrivait des chansons. Je lui ai alors mentionné que j'avais toujours été curieuse de comprendre comment on faisait des chansons. Trois jours plus tard, j'avais un début de réponse et je pondais, dans la foulée, un refrain en anglais! Rise up! Reach for the sun...


Un refrain aux allures de vers d'oreille. Pas mal fière la mère! Un refrain délicieusement interprétée par mon amie Isabelle qui, en une seule take a assuréIsabelle qui a fait des merveilles. David a composé avec brio les premiers accords et la portion en français qu'il a justement interprété. Nos amis jamaïcains du soir, Dale et Dwight, ont composé la partie en patois local et mixé le tout!

Dale, l'ingénieur du son nous a concocté un super beat et, comme je lui ai demandé, il m'y a ajouté une touche de dud. Le résultat est la somme de nos talents conjugués sous la pleine lune jamaïcaine. Un autre moment qui restera longtemps gravé en ma mémoire.

À minuit, la toune était emballée et nos amis nous ramenait sagement à notre hôtel. Une super soirée à Port Antonio qui aura donné une cool toune. Certainement le meilleur souvenir de voyage à ramener en mes bagages...
 

lundi, octobre 19, 2015

S'éveiller les idées grâce au «Fils d’Adrien danse» !

Il y a environ deux semaines, j'ai été invitée à assister à une représentation de L’ÉVEIL au Théâtre Périscope (en collaboration avec La Rotonde).

Même si la pièce est recommandée pour les treize ans et plus, je demande s'il est possible que ma puce, de presque 10 ans, puisse m'y accompagner.

On me répond qu'il n'y avait rien d’extrême en soi dans le spectacle et que si l'enfant est habitué à l'Art, il n'y aurait pas de problème...

Curieuse je suis de découvrir ce type de théâtre dont je ne sais pas grand chose. Si ce n'est que le sujet de fond de cette pièce traite d'émotions adolescentes et qu'elle est composée de danse contemporaine.

Vu que la Miss devra bientôt passer par cette étape existentielle et qu'elle apprécie la danse, j'ai espoir que cela puisse nous donner l'occasion d'en discuter plus en profondeur.

Je suis sensible à toutes formes d'Art. Depuis qu'elle est minuscule, instinctivement, j'essaie de la sensibiliser à l'Art sous toutes ses formes...

Au fil de mes explorations artistiques à Québec, j'ai souvent entendu parler de la troupe "Le Fils d'Adrien danse" et d'Harold Rhéaume. Je n'en ai entendu que du bien. C'est donc confiante que je nous lance à l'aventure artistique, en mode mère/fille, un doux samedi après-midi d'octobre...


Je tombe sous le charme de ce mélange de jeu et de danse qui se déroule en un décor minimaliste. J'apprécie la qualité de l'écriture et le jeu des danseurs/comédiens. L'ajout visuel d'images sur un écran en toile de fond et la musique qui lie le tout me plait.

Je me laisse entraîner par le rythme décalé de cette représentation de danse/théâtre. La poésie qui s'en dégage me touche en plein cœur. Dans le mille! Ce faisant, je déconnecte de l'extérieur pour me reconnecter de l’intérieur.

Durant l'ÉVEIL, les tranches de vies défilent. Avec elles, s'illustrent ces émotions que l'on ressent tous à l'adolescence. Alors que je ne m'y attendais point, me voilà replongée en mes souvenirs d'adolescence. Une époque rendue bien lointaine en cette quarantaine que j'apprivoise.

Du coin de l’œil, j'observe ma puce qui absorbe. Cela m'émeut. Par ces moments remplis d'intensité humaine, elle pose sa tête sur mon épaule et je profite de l'intimité de l'instant. Je repense à mon premier amour avec une distance adulte et mature. Je repense à mon début de vingtaine révoltée. Je sens remonter des émotions que j'avais presque oubliées. Des émotions qu'il me fait du bien de ressentir. Des émotions que j'analyse avec le recul de l'âge.

Et, alors que les comédiens me replongent en mon passé qui s'efface, ils projettent ma fille en son futur qui se dessine. En ce présent, où l'on s’imprègne d'art moderne, se conjugue nos temps de vie. Étrange sensation qui me bouleverse un peu...


Au sortir de cette pièce, je demande à Miss Soleil ce qu'elle en a pensé. Ce qu'elle me répond me flabersgaste! Elle me dit: "Maintenant que j'ai vu le spectacle, j'ai remarqué que quand on regarde l'amour en surface, genre ark ils s'embrassent, c'est dégoûtant. Mais quand on ressent l'amour qu'ils ont pour faire ces gestes, on voit que l'amour n'est pas quelque chose de dégoûtant mais plutôt une relation sincère entre deux personnes. J'ai réalisé que l'amour, c'était une relation mentale entre deux personnes..."

Au final, l'expérience s'est non seulement révélée à la hauteur de mes attentes mais elle les a largement dépassées! Durant les jours qui suivent, l'on en discute encore un peu et je réalise à quel point cette pièce moderne lui a permis de mieux comprendre certaines émotions humaines.

Je suis heureuse qu'en cette société hyper-sexualisée dans laquelle elle grandit, elle puisse se construire d'autres repères. Envisager d'autres perspectives de l'amour que celle de la relation physique. Et si cette pièce a marqué ses sentiments d'enfance, c'est par le fait qu'elle lui a appris que l'amour n'est pas tant physique que mental....

Depuis ses 7 ans, âge où elle m'a appris que l'expression qui tournait dans la cour d'école était "faire le sexe" et que j'ai dû lui expliquer que chez nous on faisait l'amour pas le sexe, je lui explique qu'il ne suffit pas de se coller les fesses, il faut aussi se coller le cœur!

Grâce à l'EVEIL, je crois bien qu'elle a compris ce sens que j'essaie de lui inculquer. L'importance des sentiments. Bref, je me doutais que cela nous ouvrirait l'esprit mais je ne me doutais pas à quel point cela nous révolutionnerait l'esprit. Franchement comblée la mère!

Enfin, c'est exactement pour cela que je suis sensible à toutes formes d'Art. Pour me garder l'esprit ouvert et le révolutionner dans le bon sens des choses. En tant que mère, c'est tout naturellement que je partage cet instinct artistique avec ma fille qui grandit...

Nota Bene: Une fillette qui grandit et qui blogue ses impressions de spectacle par ici...



Synopsis: Au carrefour de la danse et du théâtre, L’ÉVEIL écrit avec le corps et bouge avec la parole. Célébration des premières fois, le spectacle est construit sous forme de cartes postales : bribes, pulsions, instants de vie sans plus de mise en situation, pas d’avant ni d’après, seulement le présent avec l’adolescence comme point d’ancrage. Il témoigne de l’intensité d’un âge qui, si tout y est à la fois inconnu et possible, nous définit pour le reste de nos jours. Librement inspiré de L’éveil du printemps de Frank Wedekind écrit en 1881, la proposition fait état de l’éveil des sens, des émotions, de tout, de nous seul, mais surtout de nous ensemble. De tout ce que nous sommes, de qui nous sommes, de qui nous voulons être, de ce qui nous entoure et de ceux qui nous entoure.

À noter que suite aux représentations de L’ÉVEIL au Théâtre Périscope de Québec, l’équipe prend une pause méritée de quelques semaines avant de diriger vers Longueuil pour présenter la pièce lors d’une représentation scolaire au Théâtre de la Ville, le 17 novembre.

Ensuite les comédiens s'envoleront vers la France pour présenter la pièce dans le cadre du festival NovAdo à Rodez (2 représentations – 20 novembre 2015) et au Théâtre du Pilier à Belfort (2 représentations – 26 novembre 2015). Surveillez leur page Facebook pour en savoir plus...

vendredi, octobre 02, 2015

Une bouffée de lac après une nuit où il a gelé...


Petit tour de kayak avant d'aller chercher la Miss à l'école pour nos midis mère/fille. Princesse la ‪#‎shitzu‬ de maison n'est pas du tout rassurée de cette expédition matinale. Le lac s'agite et fouette le kayak. Le vent frais nous rappelle que l'hiver s'en viendra trop vite.

Mais ce qui me fait le plus sursauter c'est l'ÉNORME araignée qui vient se balader près de ma cuisse. Issshhh. Sursauter dans un kayak qui vogue sur un lac agité n'est pas recommandé. Note à moi - même: "Checker les bibittes à bord avant de prendre le large". Passée cette petite surprise, j'apprécie la lumière du soleil qui scintille au gré des vagues.

Au retour, le vent est assez puissant pour que je sente bien fonctionner mes muscles. Ainsi je rééduque mon bras opéré durant l'été. Et j'inspire une bonne bouffée de liberté et d'air frais pour me ravigoter les pensées mélancoliques...

Quand la compassion se faufile dans la routine matinale...

Photo: Ciriljazbec via Instagram,
Regarder des images de réfugiés qui traversent un champ de maïs. Capturés sur le vif par un photographe sur Instagram. Les montrer à la Miss qui se prépare pour l'école. Le sourcil froncé, elle me demande:

- Mais ils fuient pour aller où?
- Bonne question car beaucoup de pays ne veulent pas d'eux. 
- Ils prennent pas l'avion? 
- Non ils fuient à pieds. Cela a l'air d'aller vraiment mal dans leur pays. Ils marchent des centaines de kilomètres avec leurs baluchons...
- Mais qui les accueillent? Ils savent pas où ils vont?
- Je pense pas. Ils vont là où ça va moins mal que chez eux.
- Mais est-ce qu'on peut les accueillir chez nous?
- Je sais pas. Ça me paraît compliqué.

Pendant qu'elle s'inquiète du sort de ces pauvres gens, je n'en reviens pas qu'en 2015, on en soit encore là. À voir marcher des hordes d'humains chercher ailleurs la paix de vivre. Viendra-t-il le jour terrestre où tout humain pourra vivre librement, en paix, là où se trouve sa maison?

Immigrer n'est déjà pas simple lorsqu'on le fait par sa propre volonté. Immigrer contre sa volonté est un cauchemar éveillé. La solution ne serait-elle pas d'aider ces gens à pouvoir rester chez eux?

Photo: Ciriljazbec via Instagram,
Qu'arrivera-t-il à ce jeune couple? Comment grandira cet enfant? Où pourra-t-il reconstruire une vie calme et sereine? Ce jeune couple me touche. Et me peine. On en est encore là en 2015?

Je réalise alors que si cela devait nous arriver, la puce risquerait de se trouver vite orpheline. Entre son père diabétique et sa mère médicamentée, on a pas intérêt à s'éloigner trop longtemps de notre pharmacie. Et y'a pas de pharmacie dans les champs de maïs!

D'ailleurs les histoires d'orphelins vont de pair avec les histoires de ces réfugiés. Qui font ce murmure qui vient chuchoter en nos consciences. Nous, qui vivons ici une vie privilégiée. Je souhaite à plusieurs d'entre eux de pouvoir trouver la paix au Québec...

L'homme n'aime pas trop que j'informe la Miss de ce type d'actualité mais en discutant avec elle je ne pense pas que cela la traumatise. Les parents des enfants pris en ce conflit n'ont pas le luxe de telles considérations. Au milieu de ce champ de maïs, combien d'enfances sont malmenées?

Je pense plutôt que penser à ces inconnus, aussi humains que nous, l'aide à remettre en perspective la douceur de sa vie quotidienne. Et puis la compassion n'a pas d'âge...

jeudi, octobre 01, 2015

Cultiver l'herboriste en soi... et manger du gingembre sauvage...


La fin de semaine dernière se déroulaient les journées de la culture. Plutôt que d'aller en ville, j'ai décidé d'explorer les environs de ma brousse. Ainsi, en furetant le site web de l’événement, j'ai découvert un endroit qui a charmé toute la famille.

À l'occasion de ces journées de la culture, nous avons découvert les Jardins Atsenti Auarata. Ces jardins de plantes cultivés avec passion par Hélène Mathieu sont un petit monde en soi.

Le jardin rond d'inspiration amérindienne côtoie un potager digne de la Nouvelle France et un petit boisé sauvage.

Une vidéo publiée par @etolane le

Généreuse de ses connaissances, Hélène nous donne un petit cours d'herboristerie. De quoi se nourrir les neurones et se conscientiser aux pouvoirs des plantes. Sa boutique sent si bon, grâce aux herbes qui sèchent sous le toit, que l'on y passerait quelques heures de plus...

Mais la journée est trop belle pour ne pas explorer ce jardin local! On est prêts à en apprendre davantage sur les plantes et leurs propriétés. On part à la découverte de cette nature apprivoisée l'esprit curieux et le cœur léger...

Une vidéo publiée par @etolane le

En suivant les sentiers du boisé à l'orée du jardin, l'on découvre une adorable cabane de fenêtres. Un gros chat blanc suit la puce. Une poésie subtile imprègne l'endroit. À l'intérieur de la cabane on relaxe quelques instants. On y découvre un petit livre qui continue de nous instruire sur la nature des plantes de notre environnement.


On finit la visite avec une dégustation de tisanes locales. C'est aussi l’occasion de goûter au gingembre confit sauvage fait maison. Un privilège sachant que le gingembre sauvage est en voie d'extinction. Il est en effet illégal d'en vendre ou d'en acheter. L'on peut juste en cultiver...


Aux États-Unis, dans les Appalaches, existe tout un marché noir de cette denrée rare. En y goûtant, j'en comprends la malheureuse attraction. Et je rêve d'en cultiver en mon boisé.



Hélène nous explique que cela lui a pris cinq ans pour faire s'épanouir son plant de gingembre. Jardiner demande beaucoup de patience. Surtout quand c'est du gingembre local! Et puis il faut le récolter avec parcimonie puisque l'on arrache la racine. Mais quelle racine!

Ses graines de gingembre confit sont un pur délice. Il s'en dégage un goût fleuri, délicat et subtil. Il n'arrache certainement pas la bouche comme le fait le gingembre d'épicerie, il caresse les papilles qu'il enchante...


Nous repartons plus cultivés et les sens comblés. J'en profite pour ramener à la maison un peu de sauge à brûler et quelques tisanes à siroter. Une belle découverte locale que l'on ne manquera pas de revisiter!

Pour les intéressés, hors les journées de la culture, il suffit de communiquer par courriel avec Hélène pour qu'elle ouvre boutique et jardins aux curieux de la nature...

D'enfance et d'automne...

Cette semaine, l'automne s'installe avec un ciel de pluie morose qui rafraîchit l'atmosphère.

De ces jours où la lumière monotone ne change pas au fil des heures qui la passe.

Les feuilles commencent à colorer la forêt. Teardrop de Massive Attack en toile de fond.

Miss Soleil ennuagée se rafraîchit à la chaleur de son cocon. Après une bonne journée de repos, la fièvre semble tomber...

Aujourd'hui, après deux jours à la maison, elle retourne à l'école, reposée et revitalisée. J'espère que son système immunitaire en sera renforcé!

Aujourd'hui, le soleil est revenu, après plusieurs jours d'absence, il s'accompagne d'un froid qui mordille le moral. L'été est bel et bien finit. Mais je ne suis pas prête à ranger le kayak pour autant!

Après un été périlleux, l'on s'adapte au rythme d'automne.

La semaine dernière, en ramenant Miss Soleil à l'école, je lui demande si elle a entendu parler de la grève.

Elle me dit: "Oui les maîtresses portent souvent des T-Shirts qui en parlent où c'est écrit soutenons l'école avec des mains qui tiennent l'école. On dirait bien que le gouvernement est nono!"

Puis elle me demande: "Est-ce que le gouvernement c'est un ordi?"

Devant mon air surpris elle ajoute: "Parce-que les ordis c'est souvent mêlés et on dirait que le gouvernement a les circuits qui surchauffent! "

Avec un sourire, je croque sur le vif la pensée enfantine qui s'égare. Et s'installe l'automne...