mardi, mai 27, 2014

Un mercredi soir avec Morcheeba

J'adore le trip-hop. Impossible de ne pas succomber à la tentation de Morcheeba à Québec!

Une soirée volée au quotidien où l'on profite de la présence des grands-parents paternels de Miss Soleil pour une sortie spontanée. Le plaisir de se retrouver place d'Youville comme si l'on avait 20 ans...

Il y a de ces concerts qui forment une bulle musicale où l'on flotte de bonheur. Ce show fut de ceux là. De ces shows qui, non seulement, offrent les chansons que l'on attend mais qui les délivrent à la perfection...

Un spectacle où le public a une place privilégiée. À se sentir choyé. Entre deux rappels, la chanteuse laisse le micro à un homme amoureux qui en profite pour faire déclaration et demande en mariage. De quoi finir la soirée sur une note romantique dans une salle qui n'en manque pas!

Complètement séduite par Skye Edwards, en robe à plumes blanches et talons vertigineux, je savoure le moment présent. Je laisse onduler ma crinière fauve en toute liberté. Y'a rien comme une bonne transe musicale pour se ravigoter les idées!

Skye dégage une énergie qui me réénergise. Envoûtée par sa voix et les rythmes de ces chansons que j'affectionne, je plane...


mercredi, mai 14, 2014

Des libertés furtives s'échappent sur les réseaux sociaux...

J'avoue un certain malaise lorsqu'il est question de femmes voilées. J'entends toujours le même refrain : c'est un choix personnel, elles sont libres de choisir, il ne faut pas juger, etc. Je n'y crois qu'à moitié. Ici, au Canada, c'est certainement le cas mais pas ailleurs (en Iran notamment). Ici, c'est un choix que je respecte mais ailleurs c'est une condition qui me blesse l'être féminin.

Avec ce groupe Facebook et ce hashtag #mystealthyfreedom, devenu viral ces derniers jours, l'on découvre l'autre coté de la médaille. Ce coté obscur qui génère mon malaise intérieur.  Cette initiative, qui se déroule via les réseaux sociaux, me remplit de joie et de peine. Est-ce que les réseaux sociaux ont assez de pouvoir pour sensibiliser le monde à ces injustices qui nous perturbent l'esprit? Pour en changer le cours des choses?

Là, des femmes d'Iran se découvrent le temps d'une photo (ou témoignent d'un moment volé). Elles s'affranchissent. Elles effectuent un geste de liberté furtive qu'elles partagent avec le monde entier. J'en admire la rébellion pacifique. J'admire, je respecte et j'encourage...

https://www.facebook.com/StealthyFreedom/photos/a.859102224103873.1073741828.858832800797482/866044470076315/?type=1&theater
Je lis les légendes qui accompagnent les photos et mon cœur se serre. Ce texte-ci me touche particulièrement:  "Hijab has not ever been what I have chosen. I am a woman... and my lungs consume as much air as yours do! And I must be able to enjoy it as much as you do! you know..? It is painful that I shall not be free so that you will not sin! It is painful that you notice my body shape more than my mind! And that I have to be covered so that your weak faith does not break! It is painful that you only appear to be open-minded toward other girls and women (and not toward your own women) ; and when it comes to your mother or sister you suddenly become intolerant"

Traduction libre: "Je n'ai jamais choisi l'Hijab. Je suis une femme... et mes poumons consomment autant d'air que les vôtres. Je devrais pouvoir en profiter autant que vous. Il m'est douloureux de savoir que je ne peux être libre afin que vous ne péchiez point. Il m'est douloureux de savoir que vous remarquez la forme de mon corps plus que celle de mon esprit. Et que je doive me couvrir afin que votre faible foi ne brise pas. Il m'est douloureux de voir que vous n'êtes ouvert d'esprit que lorsqu'il est question des autres femmes mais pas des vôtres et que lorsqu'il est question de votre mère ou de votre sœur vous deveniez soudainement si intolérants."

Impuissante mais consciente. Une révolte gronde en mes œstrogènes. Ces femmes se battent pour une liberté qui m'est acquise. Et je rêve de ce jour où toutes les femmes du monde seraient libres d'être elles-même... tout comme je peux l'être aujourd'hui.

mardi, mai 13, 2014

L'être mère et l'inconfort d'être étiquetée...

Être mère. Je me pose rarement la question à savoir quel type de mère je suis. Je suis mère. Cela me suffit. N'est-ce pas assez?

Je n'aime pas accrocher une étiquette à ma condition maternelle. À mes sens, être mère est une aventure  pas une catégorie...

Souvent je me dis que je ne dois pas être normale à ne ressentir aucune pression ou angoisse à être mère parfaite. Sachant que la perfection n'existe pas sur Terre, croire que je doive être parfaite ne me vient pas à l'esprit. Call me crazy!

Je suis obligatoirement une mère imparfaite puisque je suis humaine et que je vis sur Terre. Cela va de soi non?

Détachée de ces règles de l'art maternel qui semblent peser sur beaucoup, je conçois mes propres règles sans trop me soucier des autres. Je me soucie juste d'elle.

Je sais que je vis une expérience unique avec ma fille. Tout comme je sais qu'être mère, c'est universel.

Mères de ce monde, on vit les mêmes émotions en différents contextes selon le spectre de nos différentes personnalités. Doit-on obligatoirement s'identifier à une certaine catégorie?

Être mère s'inscrit au cœur de mon humanité. Je ne me pose guère de questions sur comment je suis. Mais je me pose plein de question sur comment elle est. Sur ce que nous sommes...

Je pense à elle d'abord. À moi ensuite. Il paraît que c'est mal. Je m'en fous. Plus elle grandit et plus je peux penser à moi. J'ai conscience qu'il me faut trouver un équilibre entre mère et femme. Et je sais qu'un jour, elle sera adulte et je pourrai ne penser qu'à moi. Je retrouverai cette entière liberté que j'ai pu sacrifier aux diktats de l'enfance.

Quand on met un enfant au monde, on gagne le droit de l'élever. C'est ce que me frappe le plus de mon état de mère, cette responsabilité que j'ai d'élever un être humain. Et, en élevant l'enfant on s'élève soi-même...

Depuis qu'elle est née, je ressens cette sensation diffuse que l'on a aucune prise sur le futur si ce n'est celui d'élever nos enfants. Ils sont le futur. Élever un enfant, c'est façonner un brin de futur.

Le pouvoir d'un parent est grand. Il peut détruire autant qu'il peut soutenir, saboter autant qu'il peut encourager. Et quoi qu'il fasse, sa présence marquera à vie l'enfant qui deviendra grand. Être mère, être père, c'est la même galère, ou la même victoire...

J'ai vu de trop près la mort trois jours après sa naissance. Cette expérience imprègne mes émotions maternelles. Quoi qu'il arrive, je suis reconnaissance de pouvoir la voir grandir. Ceci fait que je n'arrive pas à me plaindre de mon état de mère. Je me trouve plutôt chanceuse de pouvoir vivre toutes ces étapes d'enfance...

Même quand c'est difficile, même quand je suis à bout de nerfs, à bout de souffle, même quand la fatigue me noie, je suis reconnaissante d'être là, avec elle. Contente de la connaître et de la voir grandir. Contente de partager des moments présents avec elle.

Lorsque ma santé me fait la vie dure, c'est grâce à elle que j'ai envie de vivre et de vieillir. Être mère me donne la force d'avancer, le courage de ne pas lâcher. Ce devoir d'accompagnement d'enfance que je ressens est puissant, il m'entraîne.

L'aventure maternelle est pleine d'épreuves et d'obstacles, elle est aussi remplie d'apprentissages, de compréhensions et de réalisations. Elle élève l'âme en d'autres dimensions. Elle bouleverse le cœur de multiples façons.

Je ne sais pas quel type de mère que je suis. Je sais qu'elle est ma fille et que c'est tout ce qui compte. Je sais que je peux contribuer ou nuire à sa vie. Je sais qu'elle peut m’exploser le cœur de joie ou me le briser en mille morceaux. Je sais qu'elle compte sur moi pour bien grandir. Je sais qu'elle a confiance en moi.

Je sais que je veux utiliser mon pouvoir de mère pour l'aider à atteindre son plein potentiel. Je sais que pour y arriver je ne dois pas tant parler qu'agir. Je dois être plutôt que prêcher. Je dois garder l'esprit ouvert et les neurones aiguisés tout en l'aimant sans condition. Ainsi je sais que je suis maman...

Et comme je suis maman, me voilà concernée par cette troisième édition du concours Maman de l’année par Walmart Canada!

Même si je n'aime pas les concours, les votes et tout le tralala, je ne peux qu'être touchée par l'initiative de vouloir célébrer et récompenser les mamans qui nous entourent.

Ce concours rendra hommage à six mamans qui se verront offrir 10 000 $ pour elle-même et 10 000 $ pour l’organisme de bienfaisance ou la cause de son choix. Les finalistes qui ne seront pas gagnantes d’un prix Maman de l’année recevront 500 $ pour elles-mêmes et 500 $ pour l’organisme de bienfaisance de leur choix.

Ce concours commence avec un système de nominations. Si vous connaissez une maman qui vous inspire vous pouvez la nominer ici. 

Les nominations se poursuivront jusqu'au 23 mai. Toute maman, quelque type qu'elle soit (ou pas) sera certainement émue d'être nominée et si gagnante, bienheureuse de renflouer son compte en banque tout en donnant au suivant!

À quel âge peut-on commencer à bloguer?

Quand le bleu du ciel rejoint le bleu du lac, délivré de ses glaces, j'ai toujours la subtile sensation de changer de pays.

On change nos habitudes quotidiennes, on range l'hiver au placard et on se prépare à une nouvelle vie. Une vie où reviennent les odeurs puis les couleurs.

On accueille les premières fleurs avec bonheur. Et chaque bourgeon est signe de temps meilleurs.

Ah! Que l'hiver fut rude! Mais il est passé, disparu. Et mieux vaut l'oublier au plus vite. Oublier la neige et le frette. Se concentrer sur le présent.

Au présent, il y a l'enfance qui grandit. L'enfance qui lit et qui écrit. Miss Soleil veut écrire des textes inspirés des photos de sa vie. Sans en avoir vraiment conscience, Miss Soleil veut bloguer!

De bébé blogué à fillette blogueuse j'imagine qu'il n'y a qu'un pas...

Alors que je médite sur son éducation numérique, elle intègre Internet au quotidien avec une facilité qui me fascine. Je lui explique que tout n'est pas si simple que cela en a l'air (sans pour autant désirer briser son élan). Mais comment encadrer l'élan? Tel est mon présent dilemme.

Son père n'est pas super ouvert au concept mais il a confiance en mes connaissances. On en discute ensemble et avec elle. Manifestement elle a assimilé assez de théorie numérique pour vouloir en pratiquer la chose, il nous faut donc l'encourager. La guider. Et l'encadrer...

Même si je la prépare aux dangers que l'on retrouve sur le Web tout comme je la prépare aux dangers du monde réel, je m'inquiète. Son désir de communiquer avec le monde par Internet (comme elle me voit le faire depuis toujours) est fort. Elle comprend parfaitement le fonctionnement de la chose. En un sens après avoir compris le principe, il est naturel qu'elle ressente l'envie d'explorer.

Elle veut écrire des textes avec des photos et les mettre sur Internet. Et peut-être que si elle fait ça bien, on lui proposera aussi des petits voyages, pas loin, genre à Wendake, m'explique-t-elle. Je reste bouche bée. Elle comprend aussi très bien le concept du voyage de presse!

Sidérée de la voir grandir si vite. Fière de la voir si bien grandir. Et inquiète. Inquiète des revers du monde humain...

Nous continuons à en discuter en long et en travers. Je la trouve encore trop petite pour Instagram. L'un de ses petits plaisirs virtuels est de parcourir mon fil Instagram et de "liker" les images qui lui plaisent. Cela nous donne l'occasion de parler créativité numérique. En cette utilisation, j'ai confiance en elle.

Cet hiver, j'ai réalisé qu'elle allait aussi se balader sur mon fil Facebook. J'en ai réalisé toute l'aventure quand j'ai vu popper des "likes" que je n'avais pas mis et apparaître des amis que je n'avais pas invités! Ce qui fut l'occasion d'une grande discussion sur la responsabilité numérique. Une discussion assez sérieuse pour lui couper l'envie de s'y aventurer de nouveau!

Elle me dit maintenant qu'elle veut écrire des textes. Quand une enfant de huit ans exprime le désir d'écrire des textes, en brimer l'élan est un crime. J'en discute longuement avec elle et pour tester sa volonté, je lui demande de m'écrire un texte. Un vrai.

L'une de mes photos prise en ville l'inspire, elle a une piste. Je la vois errer dans l'inconnu. Je réponds à ses questions tout en essayant de guider ses réflexions. Je lui donne la première phrase et je la laisse aller. Si elle veut vraiment écrire des textes, elle doit les écrire elle-même.

Elle me dit aussi qu'elle veut avoir des "j'aime" (influence culturelle de Facebook) et des commentaires. Qu'elle veut savoir ce que les gens pensent de ses textes et de ses photos...

On effleure ici l'un des multiples dangers de la chose. Je lui explique alors que je refuserai de lui ouvrir un espace sur Internet si c'est ce qui la motive. La motivation doit venir d'une envie intérieure de créer et de partager, pas de plaire à tout prix. Les "likes" sont un bonus, pas une raison. Je dois être certaine qu'elle en comprend le principe avant d'aller plus loin.

Je lui parle des prédateurs. Sans oublier de préciser qu'en mettant un texte sur Internet elle s'expose à la critique. Il y aura aussi des gens qui n'aimeront pas ce qu'elle fait. Elle me répond avec une certaine lassitude qui m'amuse, avec ce petit air blasé de la fille qui se répète...

- Je sais maman, je comprends. On en a déjà parlé plein de fois. Mais c'est pas grave. Cela me dérange pas si les gens ils aiment pas. C'est pareil que quand je mets des cœurs sur Instagram. Y'a des photos que j'aime et d'autres que j'aime pas. Ça fait rien. Si je mets des photos c'est normal que y'a des gens qui aiment et d'autres qui aiment pas!

Elle me revient ensuite avec un texte d'environ 500 mots, écrit à la main, dans son cahier de brouillons.

Impressionnée par la pertinence et la structure de celui-ci, il m'est impossible de ne pas lui ouvrir une porte sur le Web.

Miss Soleil veut bloguer et je crois qu'elle est prête. OMG!

J'hésite entre Tumblr ou Blogspot. J'hésite. Je frissonne. Je raisonne mes peurs. Comment lui ouvrir un blogue sans trop l'exposer? Je ne connais pas beaucoup de fillettes de huit ans qui bloguent! En connaissez-vous?

Par quel bout prendre la chose?

Dans un sens, je préfère qu'elle fasse ses premiers pas sur la Toile à mes côtés plutôt qu'elle y soit garochée à l'aube adolescente sans autre forme de procès. Je vois beaucoup d'ados sans guides ni repères qui s'égarent sur le Web...

Si elle capable de bloguer (sous mon aile) du haut de ses huit ans, je me dois de l'encourager n'est-ce pas?

vendredi, mai 09, 2014

De mères en filles...


Bientôt la fête des mères. Une fête mi-douce mi-amère qui vient remuer mes émotions. Entre souffrances, bonheurs et inquiétudes, j'erre. Le bonheur d'être une mère pour ma fille, la souffrance d'être une fille rejetée par sa mère et l'inquiétude de ne pas savoir ce que me réserve le futur avec ma fille...

Je ne désire pas écrire sur la relation inexistante que je vis avec ma mère. J'en étouffe le besoin. Ce n'est pas un roman que j'ai envie d’écrire présentement. Je préfère écrire sur l'existence de la relation maternelle que je vis avec ma fille. Une relation que je construis avec beaucoup de réflexions. Tout comme je réfléchis souvent à celle que je n'ai jamais réussi à construire avec ma mère. Mes cicatrices d'enfance tracent le chemin de la mère que je suis.

Lorsque qu'arrive la fête des mères, toujours cette même tristesse qui remonte. Une tristesse ultra intime que j'avale avec amertume. Pendant des années, j'ai désiré créer une relation saine avec ma mère. En vain. Et puis un jour, la petite fille devenue adulte en a eu assez. Trop de blessures accumulées au fil du temps. Trop de rejets et de sensations de trahisons.

Et pour finir cette dernière conversation où elle m'a dit avec affront qu'elle n'avait plus envie d'être une grand-mère pour ma fille. Entendre ses explications et sentir les mots devenir un couteau qui lacère les entrailles. Puis réaliser que tout cela a un sens.

Combien de fois n'a-t-elle pas eu envie d'être mère avant de ressentir la non envie d'être grand-mère? Sûrement trop de fois pour les compter. Ce qui explique ces multiples incompréhensions que j'ai pu ressentir tout au long de ma vie.

Enfin, passé un certain âge, on finit par se faire une raison. On devient femme. On devient mère. On ne ferme pas sa porte mais on arrête d'aller cogner à une porte qui est rarement ouverte. Tout en sachant bien que l'autre ne viendra pas cogner à la nôtre.

On se fait une raison qui s'enrobe d'une profonde peine. On baume le mal en essayant de casser ce cycle malheureux qui nous perturbe. En prenant soin de tisser un lien émotionnel avec sa propre fille. Et en priant le ciel pour qu'il tienne la route...

Lorsque j'étais petite, ma mère (qui a trop peu de différence d'âge avec moi) aimait l'idée d'être mon amie. Elle n'aimait pas trop que je l'appelle maman quand elle me sortait. Elle trouvait que cela la vieillissait. En ce temps là, où elle aurait aimé que je l'appelle par son prénom, je refusais l'idée en bloc. Rebelle dans l'âme, lorsque je la voyais, je l'appelais maman deux fois plus. Ce qui n'aidait pas mon cas.

En vieillissant j'ai réalisé que des amis j'en avais plein mais c'est une mère que je voulais, pas une amie. Avec envie je regardais mes amies qui avaient des mères attentionnées. Je ne désire pas être l'amie de Miss Soleil mais j'espère le devenir une fois qu'elle sera adulte. Peut-être est-ce une transition possible passé 30 ans. Peut-être est-ce la transition qui entraîne la relation à son meilleur...

À l'orée de la fête des mères, on parle beaucoup de la relation mère/fille à son meilleur mais les relations mère/fille sont si complexes. Et lorsque la situation que l'on vit n'est pas à son meilleur c'est une fête qui vient remuer toutes sortes de noirceurs. Je me demande ce qu'est la norme. Est-il exceptionnel ou normal d'avoir une bonne relation avec sa mère rendue à l'âge adulte?

Ce qui est certain c'est que c'est une douce fête lorsque nos enfants sont enfants. Je vois ma puce prendre plaisir à me fêter, je la vois y mettre toute son affection. Cela me touche profondément. Je ressens toute l'importance que j'ai dans sa vie. Je prends soin d'apprécier les petits crafts qu'elle m'offre avec cœur.

J'accueille son amour avec tendresse. Je suis heureuse d'être sa maman. Et c'est ainsi que je choisis de passer la fête des mères, en m'imprégnant dans ce bonheur qu'elle génère en moi. Et en gardant espoir que le meilleur est à venir...


samedi, mai 03, 2014

Laisser traîner ses oreilles baladeuses, à ses risques et périls...

Vendredi midi, je navigue en notre routine mère/fille. Aller chercher la puce à l'école, faire l'épicerie, manger ensemble, ramener l'enfant à l'école...

Ce faisant je rencontre une femme que je connais, de loin, depuis longtemps.

De mon temps universitaire où je faisais du soutien scolaire. Sa fille aînée étaient de ces petits mousses en difficulté que je prenais sous mon aile.

Plus de dix ans plus tard l'on se croise toujours au village, sa fille est maintenant femme, je la croise aussi parfois. Ce jour là, je croise la mère une autre fois. Appelons là Blondie. Jasette anodine et rapide entre deux allées. 

Plus tard, Miss Soleil et moi-même, attablées, mangeons notre lunch.

Blondie rencontre des connaissances à la table dernière. Comme j'ai des oreilles supersoniques, je discute avec la puce en même temps que j'entends parler derrière moi. 

Conversation banale de connaissances qui se rencontrent par hasard. Conversation cordiale entre Blondie et une femme accompagnée de son mari. Cela parle de mauvais temps, de marche et de courses, de chien et de quotidien pendant un bon dix minutes. Blondie s'en va.

Une minute plus tard, cette voisine de table commence à parler de Blondie. J'aiguise mes oreilles tandis que ma puce dévore sa lasagne. La dame commence alors toute une tirade sur combien Blondie l'écœure. Here we go... 

Elle décortique leur conversation pour mieux en défouler la hargne cachée. Après lui avoir parlé par devant, elle lui parle maintenant bien comme il faut par derrière. Pas mal plus sincèrement qu'elle lui a parlé par devant! Je soupire intérieurement. De ce que j'en comprends Blondie s'est trop plaint de sa vie pour son état fricqué et privilégié. Manifestement le courant humain n'est pas passé! 

Et je ne peux m'empêcher de constater l'hypocrisie adulte de celle qui chie des briques sur le dos de l'autre. Entre les mots venimeux, une vilaine jalousie vibre. Life ain't always pretty...

Pour m'en consoler, je prends le temps d'apprécier ce moment pur et simple avec Miss Soleil qui grandit. D'un autre côté de la place une tablée d'ados attire l'attention de Miss Soleil. On en discute un coup. Frissons d'anticipation maternelle. J'inspire le moment présent. 

Il n'y a rien comme les conversations du vendredi midi pour resserrer ces liens mère/fille que l'on tisse jour après jour, mois après mois, année après année. Des liens imprègnés d'amour sanguin. Des liens qui renforcent ce fragile cocon d'intimité où chacun protège son humanité. Ainsi j'espère pouvoir en éviter les failles qui la composent...

jeudi, mai 01, 2014

Contrer la grisaille...


Le spleen hivernal laisse la place à la déprime printanière. À croire que le ciel veut notre peau!

Je croise les mines lugubres des passants, dans les rues, les magasins, l'humeur générale est à la mélancolie. Pour résister à la grisaille ambiante, l'on profite d'un samedi pluie pour fuguer au Céramic Café

C'est l'une des activités de prédilection de Miss Soleil. On y va de temps à autres depuis quelques années. Vu qu'il est difficile de s'en tirer à petit prix, c'est une activité privilégiée. Et cette année, avec la verve de ses huit ans, elle explique combien elle adore le concept en s'exclamant à répétition: "C'est full de hot!".

Je vois ses créations évoluer avec l'âge. Elle a pour habitude de peindre des tasses qu'elle offre ensuite à sa grand-mère paternelle. Miss Soleil nous exprime son plaisir d'être là tous ensemble. C'est vrai que c'est cool de laisser libre cours à sa créativité en famille.

L'homme décide me faire un nain de jardin miniature. Oui, je le confesse j'aime les nains de jardin! Et même s'il se moque souvent de mon affection pour ces créatures, il sait que rien ne me ferait plus plaisir. Cela ajoute une touche de romantisme à l'activité. Une touche que je ne m'attendais pas à trouver au Ceramic café!

De mon côté, je suis toujours attirée par un modèle de bols qui me parle Provence.

En même temps que vibrent en ma conscience le chant des cigales et les champs de lavande, il y a ce petit refrain qui les accompagne: "Le soleil vient de se lever, encore une belle journée..."

Un refrain issue d'une pub de mon enfance qui mettait en scène une ambiance familiale que je ne connaissais que d'idéal. 

Un idéal qui a grandi avec moi pour s’enraciner en mes entrailles, pour donner naissance à ce fantasme familial qui se déroulerait en une villa provençale...

Un petit déjeuner au soleil levant, au coin d'une piscine bleutée, à l'ombre d'un pin, avec une famille aimante et heureuse.

C'est toujours avec cette étrange sensation au cœur que je barbouille ce modèle de bol que je pourrais déposer sur la table où s'assoient les acteurs de mon fantasme. Une table où l'on pourrait sûrement inviter l'ami Ricoré à accompagner croissants frais, confitures, jus d'orange et baguettes croustillantes! 

Alors que je finis mon bol, l'homme le regarde avec un sourcil froncé et me dit: "On dirait le même que l'autre. Y'a définitivement un thème!". Dommage que mon dernier exemplaire ait été cassé! On ne pourra certainement plus le prouver. Je sais que j'ai innové l'intérieur. L'inspiration étant puisée dans le même idéal, il est bien possible, qu'inconsciemment, les mêmes couleurs se retrouvent sur la face extérieure.

Il fait toujours aussi mauvais dehors et tombe la nuit. L'homme s'applique à mettre de la peinture pailletée dans la barbe de mon nain et Miss Soleil est en plein travail. Lovée au Ceramic Café, je décide de suivre le désir de ma puce de lui faire une assiette personnalisée. Rendu là je suis en feu!

Ma créativité bouillonne. Tant que je finis mon assiette avant que l'homme n'ait terminé les bottes de mon nain! J'ai dû y mettre beaucoup d'amour car il n'en revient pas du résultat. Miss Soleil rayonne. Elle a déjà hâte de voir nos créations finies, vernies et cuites.

Du coup, je ne résiste pas à me lancer dans la décoration d'un porte-savon qui manque à la salle de bain de la puce. J'ai complètement oublié le mauvais temps qui nourrit mes spleens intérieurs. Perdue dans les couleurs d'humeurs méditerranéennes, je savoure une portion de fantasme...